Au cours d’un
petit déjeuner donné hier vendredi 14 septembre en son honneur à la
Chambre de commerce de Paris (CCP), le gouverneur de la Banque du
Liban, M. Riad Salamé, a réaffirmé sa confiance en l’économie libanaise
qui, selon lui, sera relancée dès que la crise sera surmontée.
Tout en rappelant l’indépendance de la BDL par rapport au pouvoir politique, M. Salamé a indiqué que le secteur bancaire libanais reste dynamique et que de nombreux établissements de crédit de chez nous se sont récemment implantés dans des pays arabes, dont la Jordanie, l’Irak, la Syrie, les pays du Golfe, l’Algérie, le Soudan et la Libye
Le gouverneur a été accueilli à son arrivée par les responsables de la CCP, les présidents Pierre Simon et Durieux, ainsi que les organisateurs de la conférence, notamment M. Roger Ourset, directeur général de l’ESA de Beyrouth.
Parlant de la BDL, M. Salamé a indiqué qu’elle a fait face à une situation des plus difficiles au niveau des finances publiques puisque la dette du pays s’est accrue d’une manière substantielle au cours de ces trois dernières années. Il a ajouté que la Banque du Liban a toutefois réussi grâce à sa politique monétaire à garder la confiance des milieux économiques et financiers mondiaux, confiance qui se manifeste, a-t-il expliqué, par la stabilité de la livre libanaise et la progression du volume des dépôts dans les banques de la place.
La confiance étant le principal facteur de stabilité dans n’importe quelle économie, a précisé le gouverneur de la BDL.
Honorer la dette
Les piliers de la stabilité au Liban, a encore dit M. Salamé, sont la livre libanaise, le développement d’un système bancaire solide, un gouvernement qui honore ses dettes et qui se refuse tout retard de paiement, qu’il s’agisse de l’intérêt ou du principal de la dette. Au nombre des facteurs de confiance, le gouverneur a expliqué sa stratégie monétaire basée sur une flexibilité du marché, des ingénieries financières souvent courageuses et adaptées aux besoins du marché et aussi l’indépendance de la BDL par rapport au pouvoir politique, ce qui permet une activité indépendante et purement professionnelle.
Et M. Salamé d’évoquer le développement des établissements de crédit libanais qui s’implantent actuellement dans certains pays arabes et parfois sur des marchés inhabituels, notamment la Libye, le Soudan et l’Algérie, établissements dont le bilan consolidé représente, a-t-il affirmé, trois fois le volume de l’économie libanaise. Il a ajouté : « Le secteur bancaire libanais s’est bien intégré à la mondialisation financière et sa taille a permis de pourvoir aux besoins de financement du pays, dans le cadre d’une stratégie établie par la BDL qui encourage ces délocalisations avec les limitations que la prudence impose. »
M. Salamé a signalé que le secteur bancaire se maintient notamment grâce aux flux des transferts de capitaux provenant de Libanais établis à l’étranger et aussi de placements provenant de pays arabes pétroliers qui connaissent un accroissement de leurs revenus pétroliers, ce qui entraîne entre autres avantages un financement des crédits disponibles pour la classe moyenne affaiblie par les événements qui se succèdent depuis 1975.
Réforme bancaire
Le gouverneur a évoqué par ailleurs la réforme bancaire engagée au Liban qu’il considère comme étant la plus importante de l’histoire du pays, expliquant que cette réforme a ramené le nombre de banques de la place de soixante-cinq à vingt-six, sans aucune perte pour les établissements ou les déposants. Il a expliqué cette nouvelle législation qui tient compte de la liberté totale d’activité pour les banques étrangères (actuellement au nombre de 17), notamment au niveau de leur actionnariat qui n’est limité par aucune contrainte. Il a, à cet égard, souligné la stricte observance par les banques libanaises des critères internationaux, notamment les dispositions connues sous les appellations de Bâle I et Bâle II.
M. Salamé a rappelé qu’avant les événements de 1975, les banques libanaises représentaient environ 15 pour cent du marché bancaire alors qu’elles sont maintenant les acteurs principaux de ce secteur. Il a énuméré les pays arabes où se sont implantés les établissements libanais de crédit, ajoutant que, selon les estimations de la BDL, les banques libanaises établies à l’étranger représenteront 50 % de la totalité des revenus bancaires du pays.
Le gouverneur a évoqué les conférences Paris I, II et III, rappelant à son auditoire leur importance et réaffirmant sa confiance dans l’avenir de l’économie libanaise et du secteur bancaire en particulier qui est, bien entendu, affecté par l’endettement du pays.
Ces conférences, a expliqué M. Salamé, ont exprimé un appui certain à l’économie libanaise et permis une substitution de la dette, qui s’élève aujourd’hui à 40 milliards de dollars US, ce qui est un ratio élevé par rapport à l’économie du pays. Cependant, a ajouté le gouverneur, la vulnérabilité du système par rapport à cette dette a été modérée, justement par le fait que les conférences de Paris ont résorbé une partie de cette dette, allègement également obtenu grâce à un système d’ingénierie établi par la BDL.
M. Salamé a affirmé par ailleurs que la livre libanaise restera stable et que la BDL a pris toutes les dispositions nécessaires à cet effet, notamment par la constitution des réserves nécessaires. Il a ajouté que les taux d’intérêt resteront stables et vont réagir aux taux internationaux sans variations propres ou dégradations au niveau libanais. Enfin, le gouverneur a laissé entendre que le Liban connaîtra une « dédollarisation » d’environ six pour cent si la situation politique se redressait, le pays étant actuellement « dollarisé » à 76 pour cent (dépôts en devises dans les banques libanaises).
Enfin, M. Salamé a indiqué qu’en dépit de la gravité des événements récents et de la situation actuelle, les dépôts bancaires au Liban se sont accrus de six pour cent grâce aux apports des Libanais travaillant à l’étranger, évalués annuellement à cinq milliards de dollars, ce qui représente un record si l’on tient compte du nombre des habitants du pays.
Pour cette année, M. Salamé a indiqué que les transferts vers le Liban ont atteint, entre janvier et juin, deux milliards cent millions de dollars, ce qui fait que la balance des paiements est favorable malgré la hausse des prix du pétrole que le Liban importe puisqu’il n’en produit pas.
Tout en rappelant l’indépendance de la BDL par rapport au pouvoir politique, M. Salamé a indiqué que le secteur bancaire libanais reste dynamique et que de nombreux établissements de crédit de chez nous se sont récemment implantés dans des pays arabes, dont la Jordanie, l’Irak, la Syrie, les pays du Golfe, l’Algérie, le Soudan et la Libye
Le gouverneur a été accueilli à son arrivée par les responsables de la CCP, les présidents Pierre Simon et Durieux, ainsi que les organisateurs de la conférence, notamment M. Roger Ourset, directeur général de l’ESA de Beyrouth.
Parlant de la BDL, M. Salamé a indiqué qu’elle a fait face à une situation des plus difficiles au niveau des finances publiques puisque la dette du pays s’est accrue d’une manière substantielle au cours de ces trois dernières années. Il a ajouté que la Banque du Liban a toutefois réussi grâce à sa politique monétaire à garder la confiance des milieux économiques et financiers mondiaux, confiance qui se manifeste, a-t-il expliqué, par la stabilité de la livre libanaise et la progression du volume des dépôts dans les banques de la place.
La confiance étant le principal facteur de stabilité dans n’importe quelle économie, a précisé le gouverneur de la BDL.
Honorer la dette
Les piliers de la stabilité au Liban, a encore dit M. Salamé, sont la livre libanaise, le développement d’un système bancaire solide, un gouvernement qui honore ses dettes et qui se refuse tout retard de paiement, qu’il s’agisse de l’intérêt ou du principal de la dette. Au nombre des facteurs de confiance, le gouverneur a expliqué sa stratégie monétaire basée sur une flexibilité du marché, des ingénieries financières souvent courageuses et adaptées aux besoins du marché et aussi l’indépendance de la BDL par rapport au pouvoir politique, ce qui permet une activité indépendante et purement professionnelle.
Et M. Salamé d’évoquer le développement des établissements de crédit libanais qui s’implantent actuellement dans certains pays arabes et parfois sur des marchés inhabituels, notamment la Libye, le Soudan et l’Algérie, établissements dont le bilan consolidé représente, a-t-il affirmé, trois fois le volume de l’économie libanaise. Il a ajouté : « Le secteur bancaire libanais s’est bien intégré à la mondialisation financière et sa taille a permis de pourvoir aux besoins de financement du pays, dans le cadre d’une stratégie établie par la BDL qui encourage ces délocalisations avec les limitations que la prudence impose. »
M. Salamé a signalé que le secteur bancaire se maintient notamment grâce aux flux des transferts de capitaux provenant de Libanais établis à l’étranger et aussi de placements provenant de pays arabes pétroliers qui connaissent un accroissement de leurs revenus pétroliers, ce qui entraîne entre autres avantages un financement des crédits disponibles pour la classe moyenne affaiblie par les événements qui se succèdent depuis 1975.
Réforme bancaire
Le gouverneur a évoqué par ailleurs la réforme bancaire engagée au Liban qu’il considère comme étant la plus importante de l’histoire du pays, expliquant que cette réforme a ramené le nombre de banques de la place de soixante-cinq à vingt-six, sans aucune perte pour les établissements ou les déposants. Il a expliqué cette nouvelle législation qui tient compte de la liberté totale d’activité pour les banques étrangères (actuellement au nombre de 17), notamment au niveau de leur actionnariat qui n’est limité par aucune contrainte. Il a, à cet égard, souligné la stricte observance par les banques libanaises des critères internationaux, notamment les dispositions connues sous les appellations de Bâle I et Bâle II.
M. Salamé a rappelé qu’avant les événements de 1975, les banques libanaises représentaient environ 15 pour cent du marché bancaire alors qu’elles sont maintenant les acteurs principaux de ce secteur. Il a énuméré les pays arabes où se sont implantés les établissements libanais de crédit, ajoutant que, selon les estimations de la BDL, les banques libanaises établies à l’étranger représenteront 50 % de la totalité des revenus bancaires du pays.
Le gouverneur a évoqué les conférences Paris I, II et III, rappelant à son auditoire leur importance et réaffirmant sa confiance dans l’avenir de l’économie libanaise et du secteur bancaire en particulier qui est, bien entendu, affecté par l’endettement du pays.
Ces conférences, a expliqué M. Salamé, ont exprimé un appui certain à l’économie libanaise et permis une substitution de la dette, qui s’élève aujourd’hui à 40 milliards de dollars US, ce qui est un ratio élevé par rapport à l’économie du pays. Cependant, a ajouté le gouverneur, la vulnérabilité du système par rapport à cette dette a été modérée, justement par le fait que les conférences de Paris ont résorbé une partie de cette dette, allègement également obtenu grâce à un système d’ingénierie établi par la BDL.
M. Salamé a affirmé par ailleurs que la livre libanaise restera stable et que la BDL a pris toutes les dispositions nécessaires à cet effet, notamment par la constitution des réserves nécessaires. Il a ajouté que les taux d’intérêt resteront stables et vont réagir aux taux internationaux sans variations propres ou dégradations au niveau libanais. Enfin, le gouverneur a laissé entendre que le Liban connaîtra une « dédollarisation » d’environ six pour cent si la situation politique se redressait, le pays étant actuellement « dollarisé » à 76 pour cent (dépôts en devises dans les banques libanaises).
Enfin, M. Salamé a indiqué qu’en dépit de la gravité des événements récents et de la situation actuelle, les dépôts bancaires au Liban se sont accrus de six pour cent grâce aux apports des Libanais travaillant à l’étranger, évalués annuellement à cinq milliards de dollars, ce qui représente un record si l’on tient compte du nombre des habitants du pays.
Pour cette année, M. Salamé a indiqué que les transferts vers le Liban ont atteint, entre janvier et juin, deux milliards cent millions de dollars, ce qui fait que la balance des paiements est favorable malgré la hausse des prix du pétrole que le Liban importe puisqu’il n’en produit pas.
Source : l'Orient-Le Jour
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