Le directeur chargé de
la Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient au niveau de la Commission
européenne estime toutefois que l’Algérie n’a pas toujours respecté
certaines dispositions de l’accord en vigueur.
L’accord d’association entre
l’Algérie et l’Union européenne pourrait être révisé. C’est du moins ce
qu’a laissé entendre M. Tomás Duplá Del Moral, directeur chargé de la
Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des
relations extérieures au niveau de la Commission européenne, lors d’une
conférence organisée hier au siège de la délégation de la commission.
“L’accord d’association est un document qui peut évoluer et s’adapter à
des circonstances nouvelles qui puissent apparaître par une série de
raisons, y compris la crise économique et financière. La révision est
possible”, a indiqué M. Tomás Duplá Del Moral.
Le rendez-vous de cette
année 2010, prévu par la clause de rendez-vous, dans le cadre d’accord
devrait fournir l’occasion pour cette révision.
Le directeur chargé de
la Méditerranée du Sud et du Moyen- Orient à la direction générale des
relations extérieures au niveau de la Commission européenne, accompagné
par une importante délégation, laquelle par sa composition et sa
dimension revêt un caractère inhabituel, affirme avoir eu des contacts,
“dans un climat ouvert et cordial”, même si les officiels algériens
rencontrés leur ont clairement signifié le désaccord de l’Algérie
concernant certaines mesures de la loi de finances complémentaire.
L’Union européenne continue de
soutenir que certaines dispositions de la loi de finances
complémentaire sont contraires aux articles 32, 37, 39 et 54 de
l’accord d’association.
“Concernant la loi de finances complémentaire,
nous avons exprimé à l’Algérie notre souhait que s’il y a des
changements dans la politique économique algérienne qui touche à
l’accord d’association, il est essentiel, pour le bon déroulement des
relations, que les dispositions même procédurales de l’accord soient
respectées. Ce qui, à notre avis, n’a pas été le cas”, a affirmé M.
Tomás Duplá Del Moral.
Pour autant, le directeur chargé de la
Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des
relations extérieures au niveau de la Commission européenne semble
avoir été rassuré par les propos des responsables algériens qui lui ont
dit que l’accord d’association “reste un choix stratégique”, que les
deux parties ont l’intention de développer.
“Nous avons parlé comment
mieux adapter l’accord aux réalités et aux potentialités de la relation
économique entre l’Union européenne et l’Algérie”, a-t-il indiqué.
Concernant les investissements directs européens, M. Tomás Duplá Del
Moral relève “leur progression importante”.
Avant l’entrée en
vigueur de l’accord d’association, les investissements directs
européens étaient estimés à 234 millions d’euros. En 2008, ils ont
atteint 1,144 milliard d’euros. “Les montants des investissements ont
été multipliés par cinq”, affirme-t-il.
“Les investissements en 2005
étaient à 70% dans le secteur de l’énergie. La tendance s’est inversée.
Aujourd’hui, les investissements sont à 70% hors hydrocarbures. Non
seulement, les investissements ont augmenté, mais ils ont augmenté dans
le sens de la diversification”, a ajouté le directeur chargé de la
Méditerranée du Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des
relations extérieures au niveau de la Commission européenne, en
précisant que ce n’est pas aux États de tenir des engagements en
matière d’investissement, ce sont des décisions qui relèvent des
opérateurs économiques privés.
“Ce que nous pouvons faire, en revanche,
c’est de faciliter les conditions pour que ces opérateurs soient
attirés par les conditions du marché algérien”, plaide-t-il.
Les deux parties ont évoqué
aussi la question de la circulation des personnes. M. Tomás Duplá Del
Moral a expliqué que l’Algérie a préféré traiter cette question dans le
cadre bilatéral. Mais, selon lui, il serait bénéfique, pour les deux
parties, que cette question soit traitée à l’échelle européenne.
Cependant, il évoque, en parallèle de la négociation d’un accord de
réadmission, “une obligation contenue dans l’Accord d’association”. Les
discussions ont porté aussi sur la coopération en matière d’énergie, de
l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Concernant l’énergie, M. Tomás Duplá
Del Moral parle de l’intérêt des deux parties à renforcer et
intensifier le dialogue à la fois au niveau politique et technique.
L’Algérie a demandé à l’Union européenne, là aussi, de revoir ses
propositions. Pour l’accès au marché européen, M. Tomás Duplá Del Moral
évoque une lettre du ministre de l’Énergie et des Mines “qui pose des
questions assez complexes du point de vue juridique” à laquelle l’Union
européenne devra répondre.
Le directeur chargé de la Méditerranée du
Sud et du Moyen-Orient à la direction générale des relations
extérieures au niveau de la Commission européenne a aussi apprécié
l’engagement de l’Algérie à accéder à l’OMC. “Pour nous, c’est
extrêmement important”, a indiqué M. Tomás Duplá Del Moral, estimant
que l’UE n’entrave pas ce processus.
“Nous avons envoyé un mémorandum
au gouvernement avec toutes les questions qui devraient être réglées
dans le processus d’accession à l’OMC, sur lequel nous n’avons pas eu
de réponses directes”, a-t-il affirmé. M. Tomás Duplá Del Moral
souligne que l’Algérie est pour l’UE “un pays très important dans nos
relations bilatérales, dans son rôle en Afrique du Nord, en Afrique et
dans le monde arabe”.
“C’est très important que nous soignons nos
relations”, a insisté le directeur chargé de la Méditerranée du Sud et
du Moyen-Orient à la direction générale des relations extérieures au
niveau de la Commission européenne.
Le communiqué de la délégation
européenne relève que les deux parties ont également discuté des
prochaines étapes de la coopération en matière agricole en vue de
l’échéance prévue pour le début des négociations en matière de
libéralisation du commerce des produits agricoles, agricoles
transformés et de la pêche.
Des discussions ont eu lieu au sujet des
avancées concrètes qui pourraient être réalisées en vue de la prochaine
réunion du Conseil d’Association Algérie-UE prévu en juin prochain.
L’Algérie a confirmé qu’elle concrétisera sous peu sa proposition de
création d’un sous-comité “Dialogue politique, sécurité et droits de
l’homme”.
Source : LibertéAlgérie