Depuis la réconciliation avec l'Ouest en 2008, on constate
une hausse de l'activité touristique, favorisée par les autorités qui
misent sur ce secteur pour compenser le déclin des recettes pétrolières.
En 2009, 6 millions d'étrangers sont venus en Syrie: dont 3,5 millions
d'Arabes (notamment du Golfe), 1,5 million d'Européens, de Turcs,
d'Iraniens.
"Les civilisations perse, grecque, romaine, byzantine, arabe s'y sont succédé", note un observateur. La ville fut l'un des berceaux du christianisme et vit saint Paul y faire ses premières prédications.
Le monastère chrétien de Mar Moussa, vieux de 900 ans, à 80 km au nord de Damas AFP - LOUAI BESHARA
Les visiteurs ont dépensé 5,2 milliards de dollars, soit 23,8 % des recettes extérieures du pays. La contribution du tourisme au PIB a été de 11,2 %.
"On dirait que c'est une ville qui est restée intacte, qui a su être préservée de la mondialisation façon McDonald's", explique un touriste français qui déambule avec sa famille dans le célèbre souk Al Hamidiyeh, véritable caverne d'Ali Baba.
De nombreuses maisons arabes traditionnelles ont été transformées en hôtels, restaurées et souvent décorées avec soin, notamment leur cour intérieure agrémentée d'une fontaine.
Damas est même en train de devenir un lieu à la mode: dans un article intitulé "Les 31 endroits où aller en 2010" et publié en janvier dernier, le New York Times classait la ville à la septième place.
Outre les cités historiques que sont la capitale et Alep (nord), le pays compte nombre d'importants sites archéologiques. A commencer par Ougarit, où fut découvert l'un des premiers alphabets du monde, et Palmyre, immense ville antique implantée dans le désert syrien, dont les ruines gréco-romaines sont à découvrir au soleil levant.
Autre site
impressionnant: le Krak (dérivé d'un mot syrique signifiant
"forteresse") des chevaliers. Cette forteresse, construite par les
Croisés, est considéré par les spécialistes comme l'un des plus beaux
exemples d'architecture militaire défensive du Moyen
Âge.
Il est l'équivalent du fameux Château Gaillard aux Andelys
(Eure). Sauf qu'il impressionne les visiteurs par son remarquable état
de conservation...
Pour autant, les infrastructures et la qualité de service, qui ne sont
pas toujours à la hauteur, doivent être à la hauteur de ces ambitions.
Pour faire face à la demande, le nombre d'hôtels et d'employés "doit doubler tous les cinq ans", ce qui nécessite de gros investissements, reconnaissent les autorités locales. Encore faudrait-il que cette tendance à la hausse ne soit pas entravée par les tensions régionales (situation en Irak et en Iran, conflit israélo-arabe...)...
Commentaires