Israël et la Syrie ont tous deux annoncé mardi leur volonté de développer des programmes nucléaires civils. Le cas échéant, les deux pays rivaux s'exposeraient à des inspections internationales de leurs programmes respectifs.
Le ministre israélien des Infrastructures, Ouzi Landau, a déclaré lors de la conférence sur le nucléaire civil de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), à Paris, que son pays avait l'intention de construire des centrales nucléaires qui seraient soumises à des contrôles de sécurité stricts. Il a même évoqué une coopération avec des ingénieurs et scientifiques des "voisins arabes" de l'Etat hébreu.
"Israël a toujours envisagé l'énergie nucléaire pour remplacer partiellement sa dépendance au charbon", a affirmé le ministre. L'idée d'un programme civil plane depuis longtemps en Israël. Ouzi Landau a rencontré à ce sujet, il y a quelques mois, le ministre français de l'Energie, Jean-Louis Borloo, pour évoquer une coopération entre Israël, la Jordanie et la France dans la construction d'une centrale nucléaire.
C'est la France, dans les années 1950, qui a aidé l'Etat hébreu à bâtir son réacteur nucléaire de Dimona, suspecté par beaucoup d'observateurs d'avoir servi à produire des armes atomiques. Israël n'a pas signé le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et n'a jamais reconnu officiellement posséder l'arme atomique, adoptant une politique dite d'''ambiguïté nucléaire".
Or, la construction d'un réacteur nucléaire pourrait attirer l'attention des instances internationales sur les activités israéliennes. A la question de savoir si l'Etat hébreu autoriserait des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Chen Ben Lulu, l'un des collaborateurs d'Ouzi Landau, a simplement répondu que son pays se plierait aux législations pertinentes.
Parallèlement, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faysal Mekdad a annoncé que son pays étudiait le recours à "des sources d'énergie alternatives, dont l'énergie nucléaire" pour satisfaire ses besoins énergétiques en hausse.
"L'application pacifique de l'énergie nucléaire ne doit pas être monopolisée par les quelques pays qui possèdent cette technologie, mais doit être disponible pour tous", a-t-il déclaré, citant notamment la croissance démographique de la Syrie et son impact sur sa demande en énergie.
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