Le soutien aux produits pétroliers réduit de 24 à 7 milliards.
Seule l’électricité est impactée par les importations d’Algérie et d’Espagne.
La manne prévisible, du fait de la baisse de la facture énergétique, se confirme. Elle a chuté d’environ 16 milliards de DH entre 2008 et 2009, passant de 70,6 milliards de DH à 54,2 milliards, du fait des effets conjugués de la baisse des prix du baril de pétrole et de la légère baisse de consommation d’électricité enregistrée en 2008.
Ainsi, les dépenses dédiées au pétrole brut et produits pétroliers raffinés ont, elles aussi, baissé d’un peu plus de 26%. Elles sont passées de 61,5 milliards de DH en 2008 à 45,5 milliards l’année dernière. Ce qui donne à croire que les différentes stratégies d’économie d’énergie, déclenchées ici et là, commencent déjà à porter leurs fruits.
«C’est d’abord le prix du baril qui a pesé dans cette variation positive, il s’agit donc d’un phénomène externe», relativise le président de la Fédération de l’énergie, Moulay Abdellah Alaoui, qui voit tout de même dans ces performances «l’effet efficacité énergétique initiée par le ministère de l’Energie».
De même, certes timidement, «les ménages marocains prennent de plus en plus conscience de la nécessité d’économiser l’énergie, en adoptant de petits gestes et comportements», insiste-t-il.
Plus concrètement, le prix moyen du baril a largement contribué à ces économies sur la facture énergétique. Il est passé de 90 dollars en 2008 à 52 dollars en 2009. En même temps, la facture du charbon a baissé de plus de 2 milliards de DH, passant de 6,5 milliards en 2008 à 4,4 milliards de DH en 2009. Là aussi, l’effet prix conjugué à la baisse de la consommation électrique y a fortement joué.Par contre, la facture de l’électricité, elle, s’est fortement appréciée. En cause, la hausse des importations d’électricité d’Algérie et d’Espagne via les interconnexions établies avec ces deux pays.
Bien que la consommation ait légèrement baissé, la facture, elle, s’est envolée. Elle est passée de 2,6 milliards de DH en 2008 à 4,3 milliards l’année d’après.
Pour sa part, le soutien aux produits pétroliers continue de baisser, passant de 24,7 milliards de DH en 2008 à 7,3 milliards en 2009. Mais si l’on en croit le président de la Fédération de l’énergie, ce n’est pas le mécanisme d’économie, encore moins la baisse du montant de la subvention aux produits pétroliers, qui seraient à l’origine.
De toute évidence, la réforme de la politique de compensation, prônée voilà près de 5 ans, -celle-ci cible les ménages en précarité- est restée au stade de projet.
D’ailleurs, «depuis l’avènement du gouvernement El Fassi, en 2007, il y a eu plus d’effets d’annonce, d’études confiées à des cabinets internationaux et de missions de prospection sur cette question que de réalisations».
Les modèles réussis, ramenés d’Asie et du Brésil, n’auront finalement servi à rien… valeur aujourd’hui.
15 millions de TEP
La consommation énergétique connaît une croissance soutenue depuis près d’une décennie. Sa répartition en 2009 montre une évolution remontant à 2002, qui est passée de l’ordre de 10 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) à 15 millions, soit une hausse de 5% par an. Les faits marquants de la nouvelle donne énergétique montrent que les produits pétroliers ne représentent plus aujourd’hui que 60,7% dans le bouquet total.
Ils sont suivis du charbon, à 22%. L’hydraulique s’élève à 4,5%, le gaz naturel à 4% et l’électricité importée, via les interconnexions, y contribue à hauteur de 8%. L’éolien ferme la marche avec un petit 0,7%.
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