En effet, le gouvernement tunisien voudrait que l’industrie pharmaceutique ait davantage de poids dans l’économie, ainsi que dans les exportations du pays.
Selon les médias locaux, au cours d’une réunion organisée la semaine dernière, le conseil des ministres a discuté des façons d’augmenter la production et les exportations des produits fabriqués localement vers un éventail plus large de marchés extérieurs.
Toujours d’après la même source, le gouvernement voudrait que 60% des besoins en médicaments du pays soient couverts par la production locale.
« Il s’agit d’un objectif ambitieux, mais le pays voudrait multiplier par cinq les exportations de produits pharmaceutiques au cours des cinq prochaines années », a déclaré à OBG Maher Kamoun, le président-directeur général de la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie et le président de la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique.Jusque-là, la récession mondiale n’a pas eu d’effets négatifs sur le secteur pharmaceutique tunisien. « Nous avons souffert d’une crise avant la crise lorsque, d’une part, le prix de nombreuses de nos matières premières a connu une hausse importante et, d’autre part, les coûts énergétiques ont subitement grimpé », a ajouté M. Kamoun.
« De plus, la conjoncture économique actuelle n’a pas eu d’effets sur les produits pharmaceutiques parce que, de façon générale, ceux-ci sont une priorité pour la population. »
Selon le ministère de la Santé, la Tunisie produit 360 millions de dirhams tunisiens (190 millions d’euros) de produits pharmaceutiques, soit 45 % de l’ensemble des produits pharmaceutiques présents sur le marché national.
Le gouvernement souhaite, dans un premier temps, que la production nationale de produits pharmaceutiques atteigne les 730 millions de dirhams tunisiens (385.8 millions d’euros) d’ici 2016, puis dans un second temps, que 60% des besoins en médicaments du pays soient couverts par la production locale.
Actuellement, les exportations tunisiennes de produits pharmaceutiques s’élèvent à 30 millions de dirhams tunisiens (15.8 millions d’euros) – une valeur que le gouvernement espère voir passer à 160 millions de dirhams tunisiens (84.5 millions d’euros) d’ici 2016.
Les principaux marchés d’exportation tunisiens se trouvent pour la plupart au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les marchés les plus importants sont ceux des pays avoisinants, comme la Libye, l’Algérie et le Maroc, mais il y a également ceux de la Mauritanie, du Sénégal, de la Jordanie, du Yémen et de l’Arabie saoudite.
Cependant, pour grandir, les sociétés devront se trouver une plus grande place sur le marché européen.
Elles exportent déjà en France et elles comptent consolider leur position sur le continent européen en augmentant les recettes provenant des marchés plus spécialisés.
Les réglementations rigoureuses leur faciliteront la tâche. En effet, les autorités tunisiennes ont placé la barre très haute en termes de normes de qualité et de sécurité pour les produits et nombreuses sont les compagnies qui sont agréées pour exporter leurs produits vers l’Union européenne.
Cependant, selon certains experts, il reste un travail de valorisation de marque à effectuer. « L’objectif est maintenant de travailler sur l’image des médicaments tunisiens et de faire connaître la qualité de nos produits », a déclaré Hatem Hachicha, le directeur-général de Pfizer pour la Tunisie et la Libye.I
l existe un potentiel énorme même pour le marché local si l’on tient compte du niveau relativement peu élevé des dépenses par habitant dans le secteur et de la classe moyenne importante du pays qui est de plus en plus concernée par sa santé.
De plus, étant donné que le gouvernement subventionne de plus en plus les médicaments utilisés pour soigner les maladies chroniques, un nombre croissant de personnes pourra se permettre de suivre des traitements de façon régulière.
« Dans les pays développés, les dépenses en produits pharmaceutiques par habitant oscillent entre 600 dirhams tunisiens (315 euros) et 800 dirhams tunisiens (420 euros) », a expliqué à OBG M. Hachicha. « Ici en Tunisie, les dépenses moyennes se trouvent à 60 dirhams tunisiens (31 euros).
Si vous ajoutez à cela l’allongement de la durée de vie et la hausse du niveau de vie, vous vous rendrez compte que le marché ne peut que s’agrandir. »
Le pays voudrait également développer le côté biotechnologie, ainsi que recherche et développement de l’industrie. Le secteur de la santé tunisien jouit d’ailleurs d’une bonne réputation à l’étranger et les habitants des pays avoisinants, comme l’Algérie et la Libye, ainsi que ceux des pays européens, vont souvent en Tunisie pour se faire soigner.
Actuellement, plus de 150 000 touristes visitent la Tunisie chaque année pour des raisons médicales. Il n’en est pas moins que les pays doit encore vendre son image et devenir plus visible sur la scène internationale, de façon à attirer davantage d’investissements et à devenir un pôle de connaissances dans le secteur de la biotechnologie.
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