Au vu de l'urgence de la situation dans les pays du bassin méditerranéen, le regroupement des Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), dont l'Algérie est l'un des membres les plus actifs, a sélectionné récemment sept projets prioritaires dans ce domaine stratégique en Méditerranée, et qui est la ressource hydrique.
Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) qui regroupe, de ce fait, les collectivités locales et leurs réseaux de 36 pays, ont pour principal objectif de porter leur voix auprès des organisations internationales et des Nations Unies.
CGLU œuvre entre autres à la « promotion de la coopération décentralisée et de la coopération internationale des collectivités territoriales et de leurs associations ».
Pour cette fois, c'est la question de l'eau qui est au centre des intérêts, ceci d'autant que la plupart des études réalisées sur le sujet s'accordent à prévoir que 63 millions de Méditerranéens connaîtront une situation de pénurie d'eau en 2025, contre les 45 millions enregistrés en 2000.
Aussi, lors de la dernière conférence des ministres en charge de l'eau, membres de l'Union pour la Méditerranée, qui s'est tenue en Jordanie le 22 décembre 2009, une stratégie pour l'eau en Méditerranée a été définie.
Elle sera soumise à l'adoption de ces mêmes ministres ainsi que de leurs chefs de gouvernement dans le courant de l'année 2010.
Les sept projets retenus misent, entre autres, sur la mise en valeur et la sauvegarde de l'écosystème de l'oued Bousselam qui se trouve à l’ouest de la commune de Sétif en Algérie, à la création d'un schéma directeur de mobilisation et de gestion multi-usage de la ressource en eau au nord-ouest de la Syrie (région de Lattaquié, Hama, Idib et Alep), à la mise en place, également, d'une coopération décentralisée Rhône-alpine en appui au renforcement des capacités de l'établissement des eaux du Liban-Nord pour une amélioration durable du service public de l'eau.
Parmi les autres projets retenus, il est fait état de l'établissement d'une étude de faisabilité du captage d'eau douce en mer pour l'alimentation en eau potable de villes du littoral méditerranéen en prévision d'une réalisation grandeur nature, de l'accompagnement et anticipation des effets des changements climatiques dans la région Souss Masso Drâa au Maroc (secteurs urbains littoraux d'Agadir) et des secteurs agricoles de la plaine du Souss (secteurs ruraux de l'Anti Atlas).Le soutien à une gestion durable de l'eau de la ville de Jéricho en territoire palestinien de Cisjordanie figure aussi parmi les sept projets prioritaires, de même que la perspective d'une mise en application de la gestion intégrée de la ressource en eau sur le district de Deir El Ahmar (Btedhi-Liban).
Il faut dire que le constat est des plus sévères en la matière. Pour preuve, la Méditerranée, en tant que bassin, supporte 30 % du trafic maritime mondial et 22 % du trafic pétrolier. Il semble toutefois que les pollutions par hydrocarbures ne soient pas les principales impliquées dans la pollution de la Méditerranée :
En effet, selon des études sur les prospectives de cette région, 80 % des pollutions seraient de source continentale, 70 % des eaux usées déversées chaque année dans la Méditerranée n'étant pas traitées. Les différentes études tendent également à confirmer l'énorme impact des changements climatiques en Méditerranée.
Cette région est caractérisée par des crues dévastatrices et de longues périodes de sécheresse. L'action des autorités locales et régionales relève de l'adaptation de leurs territoires et de la mise en place de stratégie à long terme avec une meilleure maîtrise de la planification.
Aussi, les responsables chargés de l'eau dans cette région se sont fixé pour ambition d'apporter des bénéfices « concrets, tangibles et visibles » aux citoyens des trois rives en développant des stratégies méditerranéennes communes et en élaborant des projets concrets qui impliquent les autorités locales et régionales, la société civile, le secteur privé et le milieu de la recherche.
Elle se place dans la perspective de procéder, comme l'avaient fait les pères de l'Europe, en « créant d'abord une solidarité de fait », aujourd'hui dans les domaines de l'énergie, de l'eau et de l'environnement, des transports et du développement urbain durable…
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