La Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), en collaboration avec des opérateurs économiques, a établi récemment une liste de 1141 produits dont le ministère du Commerce veut obtenir l’interdiction d’importation auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) pour une durée de 3 à 4 ans.
C’est ce qu’a indiqué hier l’APS, citant le conseiller du ministère du Commerce pour les questions de coopération, Redouane Allili. Avalisée par le Premier ministre, cette liste « négative » comprend entre autres les produits des secteurs agroalimentaire, agricole, textile ainsi que les produits électroménagers, le carton et le papier.
Ce sont des produits relevant de filières considérées comme « prioritaires », d’où la nécessité de les protéger pour une durée déterminée.
L’Algérie, selon le même responsable, veut négocier cette liste à l’occasion du sommet économique et social de la Ligue arabe qui se tiendra en février prochain. Néanmoins, les négociations ne pourront être entamées que lors de la session de septembre 2010, car cette question n’est pas inscrite à l’ordre du jour de la rencontre du mois prochain.
Des pays arabes ont déjà obtenu gain de cause concernant ce genre de liste, à savoir le Maroc et l’Egypte pour respectivement 804 et 709 produits. Suivent la Syrie et la Tunisie dans l’ordre de 255 et 161 produits. Enfin, le Liban et la Jordanie pour 41 et 35 produits.
Concernant le bilan des échanges commerciaux entre notre pays et la Zale, le même responsable constate l’augmentation des importations de l’Algérie. En parallèle, les exportations ont tendance à baisser. En effet, durant les dix premiers mois de 2009, les importations sont estimées à 1,37 milliard de dollars ; elles ont été de 1,05 milliard de dollars pour l’ensemble de l’année 2008.
Côté exportations, elles étaient de 1,04 milliard de dollars pour les dix premiers mois de 2009, alors qu’elles étaient de 2,18 milliards de dollars pour 2008 dans sa totalité. Volet barrières non tarifaires rencontrées par les exportateurs algériens, M. Allili évoque le cas de la Libye, qui a imposé au départ aux opérateurs nationaux d’authentifier le certificat d’origine des produits par les services consulaires libyens en Algérie.
Une mesure qui n’est pas exigée par le conseil économique et social de la Ligue arabe. Ainsi, l’Algérie a appliqué le principe de réciprocité sur les produits libyens. Cependant, les problèmes de ce genre se posent dans toutes les zones de libre-échange.
Au sujet des négociations relatives aux règles d’origine dans le cadre de la Zale, M. Allili relève qu’elles sont définies pour près de 75% des produits échangés. Pour le reste, les négociations tardent à avancer concernant des groupes de produits tels que le textile, les produits de minoteries, les préparations de viandes, les combustibles minéraux, les produits pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents et les matières plastiques.
Les pays du Maghreb, l’Egypte et le Soudan sont favorables à un critère de transformation se rapprochant au minimum de 70% de la valeur ajoutée à l’effet de protéger les industries nationales menacées par l’accord régissant la Zale.
Les pays du Golfe, de leur côté, plaident pour le maintien du taux de 40%, un taux provisoirement prévu dans la convention de facilitation des échanges commerciaux.
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