Incontestablement, les ports tunisiens ont pris un remarquable coup de vieux auquel il est devenu urgent et essentiel de remédier alors que les échanges commerciaux qui se font principalement par voie maritime s’inscrivent dans une évolution exponentielle.
Semblable exigence prend d’autant plus de relief que le transport maritime assure environ 95% de ces échanges.
Il s’agit, au premier chef, de moderniser l’infrastructure et les services portuaires pour qu’ils répondent aux normes internationales et à la densité du trafic partout dans la monde et encore plus dans les principaux pays partenaires de la Tunisie, nommément ceux de l’Union européenne.
Depuis une dizaine de jours, les réunions se multiplient pour expliquer les enjeux de la nouvelle stratégie en matière de transport maritime dans le cadre de la consultation nationale sur le plan directeur des ports maritimes commerciaux à l’horizon 2020.
L’accent y est particulièrement mis sur les investissements immatériels qui répondent aux développements techniques et informatiques, en vue de renforcer la qualité des services portuaires, pour pouvoir rejoindre le niveau des pays concurrents.
Si bien que la prestation de services plus rapides et plus performants est activement recherchée par les investisseurs et les opérateurs économiques, éléments fondamentaux d’un climat d’affaire adéquat.
Déjà, l’Office de la marine marchande et des ports ( OMMP) auquel revient l’essentiel de la conduite de ce chantier a engagé un vaste programme de développement et de réforme portuaire répondant à la politique de la libéralisation du secteur maritime , au renforcement de la concurrence et au désengagement de l'autorité portuaire des activités à caractère concurrentiel.
Cette nouvelle organisation est finalisée pour garantir aux clients rapidité, qualité, sécurité et compétitivité des services rendus au navire et à la marchandise.
Le cadre juridique est bien en place avec la promulgation du nouveau code des Ports maritimes de commerce qui prévoit d'une part, l'introduction du régime de concession du domaine public et des équipements portuaires avec ou sans obligation de service public pour une durée de 30 à 50 ans et la restructuration du régime d'emploi de la main d'œuvre dockers d'autre part.
Ce faisant, les ports tunisiens de commerce seront à même de répondre aux exigences réelles des mutations économiques qui ont entraîné des profonds changements dans le monde des transports maritimes et ce en matière de conditionnement, manutention et de logistique appropriée pour le traitement des échanges et du commerce international.
Concrètement et afin de répondre aux besoins et aux exigences du trafic maritime international, des investissements de mise à niveau ont été engagés en 2008 comprenant principalement le dragage de tous les ports commerciaux en vue de leur remise à la côte initiale pour leur permettre d’accueillir des navires de plus grande taille.
S’y ajoutent la confortation d'infrastructures vieillissantes, l'acquisition des équipements modernes de sécurité et le renouvellement des unités flottantes de servitude( les vedettes de pilotage)
L'OMMP espère réaliser un saut qualitatif dans le domaine de la modernisation de ses ports afin de demeurer à l'écoute de ses clients et de ses partenaires ; Pour ce faire, il s’est investi dans une politique basée sur les normes " ISO " de certification, la réalisation d'un vaste programme de formation couvrant toute la population portuaire et touchant tous les secteurs d'activités, l'intensification des relations de coopération, partenariat et collaboration avec les différentes institutions et organisations portuaires internationales et l'utilisation rationnelle des nouvelles technologies dans la gestion portuaire par la simplification des procédures et la mise en application d'un système d'échange de données informatisées,
Surtout, l’on compte beaucoup sur la réalisation du port en eaux profondes d'Enfidha et l'aménagement d'une zone logistique moderne sur une superficie de 500 hectares, ce qui ne manquera pas, concurremment avec les autres projets en cours ou programmés de renforcer le positionnement de la Tunisie en tant que centre international du commerce et de services.
Au plan de la formation, les efforts sont tout aussi cohérents et soutenus ; Et il est très utile de souligner que l'Institut méditerranéen des métiers de la mer, ouvert au mois d'octobre 2009, a pour objectifs d'assurer une formation supérieure de qualité dans le management des ports commerciaux, la gestion des ports de plaisance, des zones logistiques et du transport multimodal.
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