A côté de sa vocation diplomatique et administrative, Rabat ambitionne également de devenir une citée écologique. Pour ce faire, la capitale s’est engagée depuis 2000 dans un programme de dépollution du littoral atlantique et de la vallée du Bouregreg.
La réalisation de ce projet est menée par la société Redal, chargée de la gestion déléguée des services d’assainissement et de distribution d’eau et d’électricité. Les travaux se sont accélérés ces dernières années.
Après la mise en place d’un réseau d’intercepteurs pour la collecte de toutes les eaux usées, Redal vient d’achever, en novembre dernier, la construction d’un émissaire marin. «Il s’agit de l’étape la plus complexe du projet réalisée avec succès et dans les délais», souligne Jean-Michel Tiberi, directeur de la filiale de Veolia Environnement, lors d’une rencontre avec la presse lundi dernier, en présence de Fathallah Oualalou, maire de la capitale.200.000 m3 d’eaux usées
La réalisation de cet ouvrage a nécessité un investissement de près de 400 millions de DH. La rencontre avec la presse a été une occasion pour le patron de Redal de revenir sur les moments forts de ce chantier particulier. «D’une longueur totale de 2,15 km, cet émissaire est le plus complexe jamais réalisé en Afrique», rappelle le directeur.
Et d’ajouter : «il fallait avoir recours aux grands moyens, en l’occurrence un engin spécialisé de 70 tonnes pour creuser un tunnel marin de 800 mètres de longueur. La fonction de cet émissaire est l’évacuation des eaux traitées par une station spécialisée dans le milieu marin sur une longueur de plus de 2.000 mètres».
«Les eaux traitées puis rejetées via l’émissaire marin seront ensuite définitivement assainies, grâce au pouvoir auto-épurateur de la mer et à l’action des rayons solaires», rassure le directeur de Redal. Mais pour le fonctionnement de ce système, il faut construire une station de traitement.
D’un coût prévisionnel de 120 millions de DH, les travaux pour sa construction seront entamés dès le début 2010. Les entreprises ont été sélectionnées et la passation des marchés est en cours. Selon une source proche du dossier, on apprend que deux entreprises sont bien placées pour remporter ce marché. Il s’agit de Segelec pour la partie équipements et de SNCE pour les travaux de génie civil.La fin des travaux est prévue fin 2011, ce qui permettra la mise en service du système de dépollution pour la zone de Rabat-Témara. Un travail parallèle a été mené pour l’autre rive comprenant Salé et Bouknadel. «La réalisation des intercepteurs côtiers avec leurs équipements est bien avancée.
Mais pour la construction de la station de traitement et l’émissaire, on attend le règlement du problème foncier pour l’acquisition du terrain», avance un responsable de Redal. En principe, le lancement des travaux au niveau de cette rive est programmé début 2012.
Le coût global du projet pour les deux rives dépasse 1,8 milliard de DH dont 945 millions de DH pour la zone Rabat-Témara. Ce qui va permettre de doter la région d’un système de dépollution d’une capacité globale de 520.000 m3 par jour, largement supérieure au volume des eaux usées déversées actuellement dans le littoral et le Bouregreg estimé à 200.000 m3.
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