A partir de janvier 2010, M’dina bus sera le seul transporteur urbain par autobus à Casablanca. 800 000 Casablancais prennent le bus chaque jour.
Un ticket unique sera instauré dès la mise en service du tramway.
Dans
quelques mois, M’dina bus sera l’unique société à assurer le transport
urbain de voyageurs à Casablanca. Les neuf autres sociétés privées
ont commencé à recevoir les notifications pour leur
cessation d’activité.
Dans la mesure où les contrats n’avaient pas été signés en même temps par toutes les sociétés, le processus pourrait s’étaler jusqu’en janvier 2010. Après ce délai, c’est M’dina bus qui devrait prendre le relais.
Les sociétés encore opérationnelles n’entendent pourtant pas jeter l’éponge sans réagir. Elles ont tenté un baroud d’honneur en saisissant les autorités de la ville pour signer un nouveau contrat. La demande est restée à ce jour sans réponse. Le seul élément dont on dispose est que l’autorité concédante, c’est-à-dire la Communauté urbaine de Casablanca, a informé les entreprises en question que «plusieurs options sont à l’étude pour mettre en place un nouveau modèle apte à mieux répondre aux besoins».
Selon une source au ministère de l’intérieur, dont les cadres ont travaillé beaucoup sur ce dossier, la nouvelle vision pour le transport urbain à Casablanca ne doit pas différer beaucoup du schéma retenu pour Rabat, c’est-à-dire une combinaison entre le tramway et les autobus, avec l’instauration d’un ticket unique dès la mise en service du tramway.
Selon cette source, le transport urbain au Maroc est passé par plusieurs phases. La première était celle du monopole des Régies autonomes qui ont rempli leur mission jusqu’aux années 1980 où, dépassées par les événements, elles ont été épaulées par les entreprises privées.
Pour la phase actuelle, le Maroc a engagé une réflexion qui a débouché sur un nouveau modèle, s’appuyant sur plusieurs modes de transport. Selon la même source, ce modèle a été pris en exemple par la Banque mondiale qui voudrait s’en inspirer pour moderniser le transport dans d’autres pays de la région.Mais, à Casablanca, on n’en est pas encore là. Si le planning annoncé se déroule comme prévu, la première ligne du tramway ne sera opérationnelle qu’en 2012. Mais, l’on sait, d’ores et déjà, que la gestion du transport urbain tous modes confondus devra être confiée à un opérateur unique pour assurer une unité de service et une meilleure coordination.
Le privé accuse M’dina bus de vouloir encore importer de vieux véhiculesD’aucuns chez les transporteurs privés de Casablanca n’hésitent pas à affirmer que si la Régie autonome des transports parisiens (RATP) se trouve aujourd’hui dans le tour de table de M’Dina Bus, c’est bien dans la perspective de soumissionner pour la gestion du tramway de Casablanca où sa présence sera plus effective qu’elle ne l’est aujourd’hui avec M’dina Bus.
Selon Saâd Raissi, président de la Fédération des transporteurs
urbains, la profession n’a «aucune visibilité et beaucoup
d’informations contradictoires circulent sur l’avenir du transport
urbain à Casablanca». On apprend ainsi que M’dina Bus «est de nouveau
en train d’importer des autobus d’occasion de France pour faire face au
vide qui va être laissé par les sociétés privées qui totalisent un
parc de quelque 400 autobus».
Selon ces milieux, ce serait à peu près
le même nombre d’autobus d’occasion qui serait en train d’être acheté
par M’dina Bus à un prix variant entre 8 000 euros (88000DH) et 12 000
euros (132000 DH), alors qu’elle s’était engagée sur un cahier des
charges prévoyant l’acquisition d’un parc de bus neufs sur plusieurs
années.
Si l’information se confirme, cela voudrait dire qu’à
Casablanca les choses se passent moins bien qu’à Rabat, sachant que
dans la capitale administrative, une partie du parc des sociétés
privées et une grande partie de leur personnel ont été repris par le
nouvel opérateur Stareo, filiale de Véolia.
Ce dernier a été même
jusqu’à reprendre une commande d’autobus neufs d’un opérateur dont le
contrat est arrivé à terme. Mais cela n’est certainement pas possible
dans une ville où le parc des autobus privés est dans un très mauvais
état.
Du reste, à Rabat, les sociétés privées avaient été toutes
sollicitées pour entrer dans le tour de table de Stareo, mais à
l’exception de deux d’entre elles, les autres ont décliné l’offre. Une
issue similaire est-elle possible dans la capitale économique ?
Pas si sûr, vu comment les choses sont parties. Le pire serait que les syndicats s’en mêlent en fixant des conditions draconiennes pour l’intégration des employés à M’dina Bus ou pour leur dédommagement.
La grève qui a fortement perturbé Rabat, lors du démarrage de Stareo pendant 10 jours, montre toute leur capacité de nuisance.
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