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Selon une récente étude publiée par l'Institut du Monde Arabe des Etudes Sociales du Caire, la productivité dans les pays arabo-musulmans enregistre une baisse de 73,3% durant le mois Saint. Loin de s’en étonner, on ne peut que corroborer l’étude.
En Tunisie, nous dormons plus, mangeons plus, faisons plus la sieste, veillons plus, regardons plus la TV, allons plus au café, dépensons plus, sortons plus, conduisons plus en dormant,... Autant dire que tous les indicateurs sont au plus... sauf ceux du travail ! Je ne peux m’empêcher de demander si les musulmans des pays non arabes, peuvent se permettre le luxe de travailler moins. J’en doute !
D’ailleurs, c’est à peine si nous quittons l’été et sa fameuse séance unique que nous enclenchons avec Ramadhan et ses horaires fantastiques. Mais c’est pour la bonne cause !
Ramadhan devient tellement au cœur de notre quotidien que même pendant les quelques heures où nous travaillons, il reste fondamentalement au centre de nos préoccupations : nous passons notre temps à parler de lui. Des menus, des courses, des recettes de cuisine, des plats de la veille, et de ceux de demain. On focalise, du reste, beaucoup nos intérêts sur les feuilletons ramadhannesques, les derniers endroits à la mode pour les veillées, les veillées de cartes...
Tout pour être en forme quoi. Histoire de remettre ça le lendemain! Mais bon, dans quelques jours, ce sera la rentrée. La vraie. Alors on commencera à travailler sérieusement et méthodiquement.
Sauf que depuis peu, on observe un fait nouveau. Les vendredis après-midi sont quasiment transformés en jours de congé. Il est devenu, pour ainsi dire, impossible de prendre un rendez-vous professionnel ou d’aller dans une administration un vendredi après midi... Tout le monde est à la mosquée.
Il y a de cela quelques mois, je me suis rendue à Kairouan pour visiter la ville dans son apparat de capitale islamique. Vendredi après midi, la ville était close. Les échoppes, les restaurants, les cafés... Tout était fermé... Jusqu’au musée. Etrange. Les musés ne ferment-ils pas les lundis ?
En plus des nombreux jours féries, nous autres Tunisiens savons prendre des largesses avec les occasions. Les bonnes et les moins bonnes. Tous les prétextes ne sont-ils pas bons à prendre pour chômer, et grignoter des petites heures de «sèche» professionnelle par-ci ou par-là ?
La veille d’événements comme la Saint Valentin, la ville est en effervescence. On quitte son bureau plutôt, pour courir dans tous les sens à la recherche d’un bouquet pour sa dulcinée. Mais n’est-ce pas pour la bonne cause ?
A quelques jours des Aids, on prend davantage de largesses avec son emploi de temps. Tantôt pour acheter les habits des enfants, et commander les gâteaux. Tantôt pour choisir en campagne le bon mouton et grouper les achats avec des amis et de la famille.
Il va sans dire que pour fêter la fin du mois saint, il va y avoir une circulation folle sur les routes nationales pour célébrer l’Aïd en famille. Ne vaut-il pas mieux, dans ce cas là, partir au petit matin ou carrément un jour avant pour éviter l’encombrement ? Ne vaut-il pas mieux être prudent, quitte à sacrifier quelques engagements ?
Et puis de vous à moi, nous savons que tout le monde est au ralenti. Les gens, le travail, les affaires, les enfants, les grands, les agents de circulation... Ce n’est qu’avec la rentrée, la vraie, celle d’après l’été, le ramadhan et l’aïd, qu’on commencera à travailler sérieusement et méthodiquement.
A ce moment là, on restera vigilant. Avec l’automne et les perturbations climatiques, on doit garder l’œil sur la météo. Il faut quitter son emploi dès les premières gouttes de pluie. On a beau dire, mais on ne comprend pas pourquoi et comment Tunis plonge dans le chaos dès qu’il pleut pendant plus de 20 minutes. Il faut donc anticiper et partir à temps... quitte à ne travailler méthodiquement et scrupuleusement qu’au printemps. Source : WebManagerCenter
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