Le roi l’avait annoncé il y a quelques semaines, lors de son discours de la fête du trône, et il veut concrétiser le projet : la charte nationale de l’Environnement verra bientôt le jour au Maroc.
Ce fut ainsi l’ordre du jour de la réunion de travail présidée hier par le souverain marocain pour activer le processus d’élaboration de ladite charte, attendue pour le mois de mars prochain, d’après une dépêche de la MAP.
Ils étaient trois conseillers et huit ministres à participer à cette
réunion de travail. Le coup d’envoi est donc donné pour concevoir une
charte globale nationale sur l’Environnement « permettant la sauvegarde
des espaces, des réserves et des ressources naturelles, ainsi que du
patrimoine culturel dans le cadre du processus de développement
durable », explique la MAP. Un gros travail de fond attend donc le
gouvernement marocain, notamment le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau
et de l’Environnement.
La future charte portera sur plusieurs domaines écologiques. La première décision inédite sera la création des « observatoires régionaux de l’environnement ».
Il s’agit d’une idée de Mohammed VI qui consiste à installer des cellules, au niveau de chaque région du Royaume, destinées à « élaborer des rapports annuels sur la situation environnementale, d'assurer le suivi de la situation écologique et de corriger les dysfonctionnements constatés dans ce domaine », d’après les explications données hier sur l’antenne d’Al Oula par Abdelkébir Zahoud, secrétaire d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement.
Ces observatoires feront l’objet d’une gestion commune de l’Etat, des autorités et acteurs locaux dans les domaines de l’environnement et de l’écologie.
Zahoud a d’ailleurs ajouté que le projet de création de ces observatoires sera partie intégrante des conventions signées par le roi avec les 16 régions du pays.
Ces conventions portent sur « la qualification environnementale des régions ». Il s’agit ainsi de permettre à ces dernières de prendre les « mesures adéquates » et de promouvoir « la recherche de partenaires pour la mise en œuvre des programmes arrêtés » concernant, bien sûr, tout ce qui touche à la protection de l’environnement.
Autre volet de la future charte de l’Environnement : il s’agit du traitement des eaux usées. Une nouvelle tendance en matière de développement durable, sur laquelle la plupart des pays en voie de développement de la planète ont déjà commencé à se pencher.
Le risque hydrique devenant de plus en plus manifeste dans le monde, le recyclage des eaux usées s’impose comme une nécessité et pourrait servir, entre autre, à l’irrigation des terres agricoles. Ainsi, en 2008 déjà, à Marrakech, l’Etat marocain s’était lancé dans « un processus de recyclage des eaux usées au niveau territorial ».
L’objectif fixé est de parvenir à traiter 260 millions m3 d’eaux usées par an, histoire de booster la capacité actuelle de 100 millions de m3 traitées, dont seulement 10 millions m3 sont réutilisées.
La propagation des sacs en plastique est également un des phénomènes écologiques à être pris en compte dans le cadre de la future charte nationale.
Le but, ici, est d’organiser, entre autres mesures, des « campagnes de collecte des sacs en plastique » avec l’appui d’acteurs locaux.
La création prochaine d’une loi interdisant la production des sacs noirs en plastique n’est également pas exclue. Le Maroc tend ainsi à s’orienter vers « la production de sacs écologiques » et « limiter la production des sacs noirs », annonce le secrétaire d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement.
Le lancement par le gouvernement marocain du processus de création de cette charte de l’Environnement arrive à point nommé.
En effet, cette décision tombe au moment où aucune avancée significative n’a été relevée lors des dernières réunions sur le climat dans le monde, des chefs d’Etats des pays les plus industrialisés de la planète.
Reste à présent à relever le défi d’élaborer cette charte, dans le délai imparti, pour donner à Dame nature une grosse bouffée d’air…Et Dieu sait qu’elle en a besoin !
Source : Yabiladi
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