Plus aucun médicament fabriqué en Suisse par Novartis n’est admis en Libye. Le groupe bâlois fait ainsi les frais de la crise diplomatique qui empoisonne aussi les relations commerciales entre les deux pays.
«Des patients sont privés de traitements essentiels», déplore son porte- parole, Satoshi Sugimoto. En début de semaine, Tripoli a aussi annoncé le boycott de la bière sans alcool Moussy, fabriquée par Feldschlösschen pour les pays arabes.
Toutes les entreprises suisses commerçant avec la Libye ne sont toutefois pas traitées à la même enseigne.
Les exportations suisses se sont élevées à 56 millions de francs pour les trois premiers mois de l’année. Elles étaient de 282 millions pour l’ensemble de 2008 et de 278 millions en 2007.
Pour ABB, le géant suisse de l’électrotechnique – dont un cadre est retenu otage en Libye –, les affaires tournent normalement. «Nous devons respecter nos engagements vis-à-vis de nos clients libyens», affirme son porte-parole, Wolfram Eberhardt.
Par contre, les contrats ne sont plus exécutés depuis la Suisse, mais par des filiales du groupe à l’étranger.
La multinationale helvétique est à présent engagée dans trois projets d’électrification. «Pas question de boycotter la Libye à l’avenir, poursuit-il. ABB n’est qu’une victime collatérale de la crise entre les deux Etats.»
Présent en Libye depuis 15 ans, Roche ne connaît pas la même mésaventure que Novartis. «Nos relations sont normales et les ventes n’ont subi aucun changement», déclare Nina Schwab, porte-parole du groupe bâlois. Celui-ci opère en Libye par le biais de l’agence Tripolis Pharma.
La colère du clan Kadhafi ne touche pas non plus le groupe Sulzer (machines-outils), qui maintient son marché par le biais de son agent local Zahri Muntasser & Sons.
«La distribution de nos produits n’est pas touchée, mais nous suivons la situation avec la plus grande attention», résume Ferhat Soygenis, porte-parole de Nestlé.
La multinationale veveysanne a un bureau à Tripoli qui livre des aliments pour bébés, du lait en poudre, du chocolat et du Nescafé. Ses activités libyennes sont menées à partir de l’Egypte.
Source : le Temps
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