L'allemand Siemens, qui jusqu'ici a surtout misé sur l'éolien en devenant leader mondial des éoliennes offshore, se lance dans le photovoltaïque en investissant 15 millions de dollars pour racheter 40 % de la société israélienne ARAVA Power.
Ce deal valorise la société à 37,5 millions de dollars. Arava, créé à l'origine par des membres du Kibboutz Ketura, et qui a reçu des financements d'hommes d'affaires américains prestigieux, s'est fait connaître ces derniers mois en annonçant des projets d'énormes centrales solaires photovoltaïques dans les déserts d'Arava et du Néguev, parmi les plus grands projets du monde. Il est jusqu'ici le seul groupe à avoir obtenu l'autorisation du gouvernement israélien pour installer des centrales photovoltaïques.
Arava a déjà reçu l'accord gouvernemental pour installer une centrale de 40 MW, et au total a l'ambition d'installer 500 MW.
Pour l'instant, aucune grande centrale n'a été installée en Israël. Mais le secteur y est en plein boom, grâce à la récente adoption d'un tarif de rachat subventionné de l'électricité solaire d'environ 0,5 dollar par kilowatt-heure pour les petites installations (trois fois le tarif classique). Le gouvernement envisage aussi un tarif de 0,41 dollar par kilowatt-heure pour les installations allant jusqu'à 5 MW.
C'est le premier investissement de Siemens dans le solaire en Israël. Ces fonds serviront à construire des centrales solaires dans le sud du pays, où Siemens fournira des onduleurs et des transformateurs, élément-clé des centrales photovoltaïques, et participera également à la construction des centrales prévues. Israël vise au moins 10% d'énergies renouvelables d'ici 2020.
L'accord cadre Siemens-Arava porte sur l'installation d'au total 40 mégawatts, avec un premier projet de 4,9 MW dans le Kibboutz Ketura, au sud du pays. Arava, filiale du groupe Global Sun Power, a été créée en 2006 et emploie 20 personnes.
Dans le solaire, Siemens s'était trouvé jusqu'ici une niche en fournissant des turbines géantes aux énormes projets de centrales solaires thermiques en Californie.
Mais il a aussi commencé à investir dans des start-up spécialisées dans le thermique, comme la société italienne Archimède.
Ses ambitions ne s'arrêtent pas là : en 2008, Siemens a réalisé le quart de son chiffre d'affaires dans le green business (essentiellement la vente d'éoliennes), qui lui a rapporté 19 milliards d'euros, mais en 2010, le groupe allemand veut porter ce secteur à 25 milliards d'€ et encore d'avantage d'ici 3 ans.
Siemens a notamment remporté de gigantesques contrats d'éoliennes offshore, et tout récemment s'est adjugé le prestigieux contrat du London Array, qui sera l'un des plus grands parcs offshore mondiaux.
Le groupe allemand a en outre décidé en juillet de participer à Desertec, le programme européen futuriste ui prévoit d'installer un chapelet de centrales solaires dans le Sahara pour alimenter l'Europe en énergie propre.
Le groupe allemand montre ainsi sa rapidité de réaction face à ses concurrents français comme Areva ou Schneider Electric. Et il n'est pas le seul en Allemagne.
Source : GreenUnivers
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