Le
secteur de l'eau potable et de l’assainissement dans le milieu urbain
et rural a constitué une préoccupation majeure en Tunisie.
L'eau
potable saine et l'assainissement sont essentiels pour le développement
économique et social et sont primordiaux pour la santé.
C’est pourquoi
ce secteur a toujours été classé parmi les premières priorités dans
tous les plans nationaux de développement. Un rapport établi par la
Banque mondiale met en relief les efforts accomplis dans le domaine,
les actions à mener pour une plus grande efficience et les défis qui se
posent.
Le rapport intégral étant bien fourni en informations et en données, nous avons
préféré l'étudier longuement avant d'en faire une synthèse pour nos
lecteurs.
Le rapport souligne que « le secteur a
réalisé des performances remarquables en matière d’alimentation en eau
potable et d’assainissement avec des répercussions très positives sur
la qualité de vie et l’activité économique ».
Et le rapport
d’expliquer : « La bonne performance du secteur est due à la vision et
à l’expérience des opérateurs, au dispositif institutionnel mis en
place et à la croissance économique soutenue de l’économie tunisienne
depuis plusieurs décennies ».
L’étude a été effectuée à la
demande de l’Etat tunisien. Elle est menée par la Banque mondiale qui a
mobilisé une équipe d’experts multidisciplinaires. Une réflexion
stratégique en a résulté sur le secteur de l’eau potable et de
l’assainissement en Tunisie.
Le rapport dégage certes des performances
incontestables. Il se penche également sur les limites du secteur.
Plusieurs scénarios sont proposés en vue de palier les insuffisances et
d’optimiser les points forts
Aujourd’hui, la totalité de la
population urbaine a accès à l’eau potable de manière continue et plus
de 90 % de la population rurale sont alimentés par la SONEDE et les
Groupements (GIC/GDA). De plus, 80 % de la population urbaine peut
maintenant accéder aux services d’assainissement.
Cette performance est
d’autant plus remarquable dans la mesure où les ressources en eau sont
rares, le climat est aride, le milieu est fragile et les moyens
financiers requis sont élevés.
La réflexion émise par les
experts porte sur les aspects institutionnels, organisationnels et
économiques. Elle devra, à partir du diagnostic de la situation
actuelle, identifier les options de réformes pour les deux secteurs, en
vue de faire face aux défis à venir et d’apporter aux bénéficiaires
dans les cités urbaines et le monde rural, le meilleur service au
moindre coût, tout en garantissant une large couverture de ce service
ainsi que sa pérennité.
Le rapport dégage « une nette amélioration
de la qualité de la vie et de l’activité économique, notamment de
l’activité touristique et l’amélioration de la santé de la population
tel que démontré par une forte diminution de la fréquence des diarrhées
chez les enfants.
La prestation de services d’eau potable a également
eu un impact positif sur le développement intégré, et l’urbanisation de
l’espace rural a contribué au renforcement de l'esprit communautaire et
a stimulé la création de petites entreprises d’opérations et
d'entretien ».
Le rapport de la Banque mondiale envisage tous
les cas de figure pour une meilleure efficience de la gestion des
ressources hydrauliques et de l’assainissement. La fusion de la SONEDE
et de l’ONAS, bien que fortement recommandée, présente des
inconvénients.
Les activités de la SONEDE et de l’ONAS étant
fortement concentrées dans le Grand Tunis, l’option de sociétés
régionales d’eau et d’assainissement entraînerait la création d’une
société importante desservant la région de Tunis, des sociétés de
taille moyenne pour les deux régions de Sousse et de Sfax, et des
petites sociétés dans les autres régions.
L’autre option envisagée
par les experts serait la fusion des deux sociétés nationales, SONEDE
et ONAS, mais cette formule n’est pas recommandée en raison du nombre
élevé d’individus concernés (12 000 employés actuellement).
En outre,
la fusion risque d’engendrer des problèmes d’ordre social et de gestion
du personnel, au vu des différences de statuts du personnel des ces
deux institutions.
Par ailleurs, cette fusion ne pourrait améliorer
l’efficacité et réduire les coûts que par une restructuration et une
diminution des frais de personnel, ce qui entrainerait une réduction
importante de l’effectif, difficilement envisageable dans le contexte
actuel.
L’option de maintenir le système des deux entreprises
existantes, avec toutefois une plus grande décentralisation et
l’engagement de réformes pour une meilleure efficacité, nécessite une
décentralisation efficace par la délégation de certains pouvoirs pour
faciliter la prise de décision et améliorer la prestation de services
pour les usagers.
Elle nécessiterait également une gestion
administrative et technique moderne et une comptabilité analytique en
tant qu’instrument de gestion.
La création d’une structure conjointe
entre l’ONAS et la SONEDE permettra d’évaluer les opportunités de
synergie qui existent entre l’eau et l’assainissement et de coordonner
ces politiques respectives.
Le holding présente l’avantage d’une
meilleure coordination entre les services d’eau et d’assainissement en
développant leurs effets de synergie. Il permet également d’instaurer
une politique tarifaire cohérente qui tient compte des intérêts des
deux sociétés et des bénéficiaires.
Il aura aussi la responsabilité
d’élaborer les options stratégiques pour ces services, notamment en ce
qui concerne l’application des nouvelles technologies, la participation
du secteur privé, l’optimisation des conditions de financement, la
coordination des services nécessaires pour le développement des
mégaprojets et la planification technique et financière.
Le holding
doit avoir une structure simple et compétente dont les frais de
fonctionnement sont bas.
Le présent document, note encore le
rapport n’a pas la prétention d’être une étude exhaustive de cette
problématique pour apporter des réponses à tous les défis à venir de
ces deux secteurs, mais il constitue plutôt une réflexion stratégique
qui dégage les grands axes de réformes méritant d’être développés par
des études spécifiques.
Il est utile de rappeler que les objectifs
de ces études et de ces projets sont de mobiliser le potentiel en eau
de surface variable et le potentiel en eau souterraine fragile pour
satisfaire les besoins en eau sans cesse croissants, tout en limitant
les effets négatifs de la pollution et en essayant de préserver la
durabilité des ressources.
Source : BusinessNews
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