Les déchets industriels et spéciaux éparpillés dans le milieu
naturel, en milieu urbain ou en milieu rural, peuvent avoir des impacts
négatifs aussi bien sur les ressources naturelles que sur la santé de
l'homme et de l'animal.
D'où la nécessité de transporter ces déchets vers les décharges
appropriées dans les meilleures conditions sans laisser aucun débris au
sol.
On reconnaît, de ce fait, que notre pays a réussi à développer significativement les mécanises et les structures d'élimination des déchets dangereux et à mettre en place des équipements modernes et efficaces .
On peut citer ainsi le Centre de traitement des déchets dangereux à Jradou, avec une capacité de l'ordre de 90.000 tonnes par an.
On cite aussi les installations de réception, de stockage et de transfert (Irst) à Bizerte, Sfax et Gabès avec une capacité annuelle respectivement de 27.000, de 16.000 et de 10.000 tonnes.
Pour assurer le transport de ces déchets industriels et spéciaux , une procédure devrait être respectée par le promoteur.
Il s'agit, en premier lieu, d'obtenir une autorisation qui devrait être accordée par le ministère de l'Environnement et du Développement durable suite à une étude d'impact sur l'environnement.
Une fois cette autorisation accordée, le transporteur peut alors signer les contrats de transport avec les producteurs des déchets dangereux.
Ces déchets proviennent de matières et produits qui sont utiles pour la fabrication industrielle, mais qui doivent être manipulés avec un grand soin par les travailleurs bien équipés en moyens de protection, comme les gants, les bottes ...
Les déchets dangereux sont donc transportés conformément aux conditions figurant sur l'autorisation en question et aux dispositions de la réglementation du transport routier des matières dites dangereuses.
Rien n'est laissé au hasard.
Evidemment, le suivi de l'opération se fait de bout en bout pour éviter tout rejet de ces déchets sur la route ou dans le milieu lors de leur enlèvement.
Les outils de suivi prévus - comme le manifeste, le bordereau de suivi, le registre et le rapport annuel - sont donc mis en application. Une étiquette de danger routier a été même élaborée pour la coller sur le camion transporteur et les conteneurs où sont amassés les déchets dangereux.
L'une de ces étiquettes porte, par exemple, une description claire «Matières corrosives». Si ces matières sont éliminées dans la nature, elles pourraient causer rapidement leur dégradation.
Il n'est pas suffisant d'obtenir l'autorisation préalable au transport de ces déchets, mais des précautions doivent être prises par le transporteur qui est tenu de ne pas mélanger les déchets dangereux avec les autres.
Les producteurs et les transporteurs doivent, de même, livrer les déchets conformément aux modalités déterminées par les autorités compétentes avec le bordereau de suivi et la fiche de la sécurité routière . Le registre doit être mis à jour, tout en communiquant chaque année à l'administration la nature et les quantités des déchets transportés.
L'Agence nationale de gestion des déchets est en mesure d'informer les intéressés sur la liste des déchets dangereux, des déchets admissibles dans les installations de traitement, des transporteurs autorisés, ainsi que des documents d'assistance sur l'équipement approprié et la signalisation nécessaire des moyens de transport chargés de transporter ces matières.
La réglementation tunisienne est bien développée à la faveur de plusieurs textes législatifs dont la loi du 10 juin 1996 relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination ou encore celle du 2 juin 1997 relative au transport par route des matières dangereuses.
Le décret du 10 octobre 2000 a fixé, quant à lui, la liste des déchets dangereux. Rappelons que la Tunisie a adhéré à l'Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (loi du 28 juillet 2008).
Avant de légiférer cette adhésion, les règles techniques concernant l'équipement et l'aménagement des véhicules utilisés pour le transport des matières dangereuses par route ont été définies dans un décret en date du 4 septembre 2002.
Source : AllAfrica.com
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