Le directeur général de la Régie autonome d'eau et d'électricité (RADEEM) a annoncé, jeudi, la mise en service en juin de la station d'épuration des eaux usées (STEP) de la ville de Meknès.
Le coût de réalisation de cette station, qui s'inscrit dans le cadre du projet d'assainissement liquide de la ville, s'élève à 530 millions de dirhams (MH), financé par des prêts de la Banque européenne d'investissement (250 MDH) et de l'Agence française de développement (130 MDH), une subvention de l'Etat (80 MDH) et un auto-financement de la RADEM (70 MDH), a déclaré M. Najib Mimi Lahlou à la MAP.
Pour l'épuration des eaux usées, les filières de traitement retenues par le plan-directeur d'assainissement liquide se feront en deux phases.
En première phase, les effluents seront soumis exclusivement à un traitement primaire selon le procédé de lagunage anaérobie et en seconde phase, qui démarrera en 2012, les effluents subiront un traitement biologique secondaire et tertiaire (boues activées à moyenne charge) pour permettre la réutilisation des eaux épurées pour l'irrigation des périmètres agricoles situés en aval de la STEP, a-t-il expliqué.
Edifiée sur une superficie totale de 35 ha à 7 km de la ville, la station se compose d'un ouvrage de pré-traitement, de 3 batteries de 3 lagunes chacune et de lits de séchage des boues.
Cette station permettra de traiter une charge de pollution admissible de 40 tonnes à 80 tonnes/jour avec un débit à traiter de 1,1 m3/s en temps sec et 4 m3/s en période pluviale. L'abattement escompté de la pollution organique est, en 1ère phase, de 50 pc en hiver et de 80 pc en été.
Pour garantir le bon fonctionnement de la station, la RADEM a mené, dans le cadre d'un comité multidisciplinaire, de nombreuses campagnes de sensibilisation auprès des industries les plus polluantes de la ville, a souligné M. Lahlou.
Il s'agit principalement des industries de l'agroalimentaire (huileries, minoteries, conserveries), du textile, du papier et de certaines activités notamment des abattoirs municipaux, des hôpitaux et de la décharge municipale.
M. Lahlou a cité l'exemple de deux unités de fabrication de papier qui ont amélioré de manière significative la qualité de leur rejet par la mise en place d'un système de pré-traitement, ajoutant que certaines minoteries ont opté pour le système de lavage à sec pour réduire leurs rejets, outre la signature de deux conventions avec deux unités de trituration des olives.
Il a, par ailleurs, fait savoir qu'une étude financée par l'USAID a démontré la viabilité de la mise en place d'équipements de collecte et l'utilisation du biogaz produit dans la STEP suite à la décomposition des matières organiques dans les conditions anaérobies. Ainsi, le biogaz collecté avec un niveau élevé de méthane sera brûlé et contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La quantité de biogaz produit permettra le fonctionnement d'un générateur électrique de 1,5 MW de puissance installée ayant une production d'électricité annuelle de près de 12 GWh, selon M. Lahlou.
Source : WaBayn
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