Au total 18 millions de m3 d’eau ont été drainés en 2008 par le Grand fleuve artificiel à travers un réseau de milliers de km d’aqueducs géants dans le désert libyen pour approvisionner les centres de consommation pour les besoins domestiques et agricoles, a révélé une étude publiée par la direction du projet du Grand fleuve.
Cet ouvrage hydraulique, plus grand projet d'exploitation de nappes aquifères fossiles au monde, a ainsi fourni, depuis sa création en 1991, 4 milliards de m3 d'eau.
Ces résultats confirment, selon l'étude, le choix judicieux des autorités libyennes pour la réalisation de cet ouvrage afin d’assurer un approvisionnement en eau adéquat des différentes régions du pays, qui est caractérisé par un climat sec et où la quantité de pluie arrose une superficie de 5% à raison de 10 à 500 mm d’eau par an.
A cette rareté des pluies s’ajoute l’infiltration dans les réservoirs des nappes phréatiques dans le Nord du pays de l’eau saline en provenance de la mer, en plus de l’inexistence de fleuve naturel sur le territoire national.
Plusieurs alternatives avaient été envisagées consistant soit à transporter l’eau par le bais d'aqueducs du Sud de l’Europe, soit à dessaler l’eau de mer, le pays étant doté d’un littoral d’environ 2.000 km sur la rive sud de la Méditerranée, ou encore à transporter de l’eau par le biais de navires géants.
Mais sur la base d’une étude comparative sur l’économie en dinars libyens de ces diverses options pour l’approvisionnement en eau, il est apparu que pour la première alternative relative au transport de l’eau à partir d’aqueducs du sud de l’Europe, 1 dinar libyen investi (1,260 dinar libyen = 1 dollar US) peut rapporter 0,7 m3; pour celle concernant le dessalement, 1 dinar libyen investi peut rapporter 0,8 m3 d'eau alors que pour le transport de l’eau à bord de bateaux géants, le même montant peut rapporter 1 m3 d'eau.
Dans le cas du projet du grand fleuve artificiel, 1 dinar libyen investi fournit 9 m3 d'eau, soit 10 fois les rendements des autres options d’approvisionnement en eau.
L’étude réalisée par le projet démontre que l’exploitation des eaux du grand fleuve artificiel est destinée à 66% pour les besoins de l’agriculture, alors que les 34% restants sont destinés à la consommation ménagère et couvrent le territoire libyen depuis Benghazi à l’Est jusqu’à Tripoli à l’Ouest.
Ce réseau hydraulique peut fournir actuellement par le biais de 754 puits, 1.254 millions de m3 d’eau par an dont 432 millions de m3 pour les usages agricoles dans les régions de la plaine de Benghazi et celle du centre et 400 millions de m3 pour les zones du littoral et la plaine de Jeffara.
Selon cette étude, les autorités envisagent d’irriguer une superficie de 166.000 ha, alors que 32.000 ha ont été irrigués dans les régions du centre et 134.000 autres ha sur le littoral au nord du pays.
Les projections réalisées à partir des études sur les capacités d'aménagement des domaines agricoles basés sur l’exploitation des eaux du Grand fleuve artificiel indiquent qu’à partir de 2012, ces fermes agricoles produiront annuellement 17.500 tonnes de céréales, 965 tonnes de fourrages, plus d’un million de tonnes de légumes, 4.000 tonnes de fruits et 8.000 litres d’huile d’olive.
Source : Afriqueenligne
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