« Asthmatiques, vivez à plein poumons », tel est le thème choisi cette année pour la journée mondiale de l’asthme célébrée aujourd’hui.
Selon les statistiques de 2001, le Maroc compterait près de 16% d’asthmatiques.
Un chiffre qui peut être revu à la hausse notamment à cause de la pollution de l’air, premier facteur d’allergie et d’asthme, et suite aux conditions de l’habitat moderne, favorables au développement de cette maladie.
Seule la ville de Casablanca compte 17,6% d’asthmatiques, selon l’enquête de l’International Study of Asthma and Allergies in Childhood (ISAAC), menée entre 1995 et 2001 par l’équipe du Service des Maladies Respiratoires de l’Hôpital 20 Août et publiée au mois d’octobre 2007 dans la revue Thorax online.
« Ce chiffre est dû essentiellement à la pollution de l’environnement. Il est indiqué actuellement que l’asthmatique est un indicateur de la pollution. Et le Maroc compte de grandes viles très polluées telles que Casablanca, Rabat et Marrakech… », explique Pr. Abdelaziz Aïchane, Professeur en pneumologie et allergologie.
« Les gaz d’échappement des voitures, le dioxyde de souffre, d’azote et d’ozone provoquent l’asthme.
Quand le poumon respire ces trois gaz, de façon très importante, il y a une inflammation bronchique qui s’installe, surtout chez les enfants, entretenue notamment par un habitat qui n’est pas ensoleillé, mal aéré et où il y a beaucoup de poussière, de tapis », poursuit-il.
Cette maladie inflammatoire des bronches est très fréquente chez les enfants dont le système immunitaire, en phase de fabrication, est beaucoup plus exposé à une agression allergénique qui se développe avec le temps vers de l’asthme.
Au Maroc, un enfant sur quatre est asthmatique, selon Pr. Aïchane. Une situation alarmante favorisée notamment par la prolifération de l’allergie, notamment de la rhinite allergique, et la sous-estimation de celle-ci par les parents qui la confondent avec la grippe.
« Dans les grandes villes comme Casablanca, la situation est alarmante », déplore Pr. Aïchane. « Il n’y a plus de jardins, il n’y a que des constructions et des bâtiments très mal aérés. C’est aussi une ville où il y a beaucoup d’humidité dans l’air…il y a là tous les ingrédients pour créer de l’allergie ».
L’enquête réalisée par le groupe du Service des Maladies respiratoires de l’Hôpital 20 Août, révèle que presque 30 à 40% des enfants présentent une rhinite allergique.
Cette dernière, si elle n’est pas bien soignée, elle descend vers les poumons et crée de l’asthme.
Prise de conscience, diagnostic et traitement de l’allergie à temps seraient trois moyens efficaces de la prévention de l’asthme.
A rappeler que l’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui débute généralement depuis la jeune enfance vers 4 ans ou 5 ans et des fois vers 10 ans.
Une fois l’asthme diagnostiqué, c’est au médecin allergologue de suspecter la piste de l’allergie par la voie de tests cutanés pour donner le traitement adéquat avant que l’inflammation se propage et qu’elle devienne difficile à traiter.
Un autre test est effectué avec un appareil appelé le débitmètre de pointe qui permet de mesurer le souffle de l’asthmatique. En fonction de la mesure du souffle, on peut connaitre le stade de l’asthme.
Son traitement consiste à donner des anti-inflammatoires : un traitement qui ne dilate pas seulement les bronches mais qui traite l’arment lui-même.
Source : VieFemmeActualité