La société civile au Maroc s’implique dans la lutte contre le tabagisme et la drogue auprès des jeunes. Mais aucun progrès ne semble pouvoir se réaliser tant que les familles ne joueront pas leurs rôles dans la vie de leurs enfants.
La société civile au Maroc s’implique dans la lutte contre le tabagisme et la drogue auprès des jeunes. Bon nombre d’adolescents ont été réorientés après l’intervention des associations.
Salim est l’un d’entre eux. Agé de 18 ans, il a été repéré par son professeur qui a pu l’orienter vers le bon chemin en l’aidant à se débarrasser de sa dépendance à la drogue. Aujourd’hui, il ne cesse de raconter son histoire à son entourage pour dissuader les jeunes de s’adonner à la drogue.
" C’est un ami qui m’a proposé la première cigarette et j'ai tout de suite été accro. Lorsque j’ai découvert que mes parents ne se rendaient pas compte de ce je faisais, j’ai persisté dans le même chemin. Jusqu’au jour où c’est un enseignant, membre d’une association, qui m’a sauvé en me conseillant et m’accompagnant durant des semaines", dit-il.
Il n’est pas le seul à reconnaître en public sa mauvaise expérience. D’autres jeunes, dont des filles, avouent à leurs camarades et professeurs leur mésaventure qui a pris fin grâce à l’intervention de militants associatifs.
Amina Baâji, enseignante et membre de l’association marocaine pour l’Ecoute et le Dialogue, a pu au cours des dernières années aider plusieurs lycéens à dépasser leur mauvaise expérience.
"Les familles doivent prendre soin de leurs enfants et essayer de les comprendre afin de les aider à être à l’abri des phénomènes tels que le tabagisme et la drogue," explique-t-elle. "Le manque d’écoute et de compréhension est la première cause de la débauche et de l’échec des jeunes".
Le professeur Jamal Bahaoui partage son avis. Il déclare que pour lutter contre le tabagisme et la drogue auprès des jeunes, il est indispensable que familles et établissements scolaires soient vigilants et s'unissent en essayant de comprendre les besoins des adolescents et leurs appréhensions.
Il ajoute que les enseignants doivent consacrer davantage de temps à écouter leurs élèves afin de les éclairer et les aider à dépasser leurs problèmes psychiques.
Samira, lycéenne, affirme que ce sont les problèmes conjugaux entre ses parents qui l’ont amené à fumer et à se droguer à l’âge de 13 ans. "Ma mère ne prêtait pas attention à moi. Elle me donnait de l’argent pour se débarrasser de moi. Quant à mon père, il ne revenait que le soir et créait toujours des scandales. J’ai, ainsi, trouvé facilement refuge dans la drogue", raconte-t-elle.
"Le meilleur message ne passe pas à travers les conseils mais plutôt via une approche participative axée sur les l’intervention des jeunes, eux-mêmes. », indique Jalal Tawfik, psychiatre. Il encourage les témoignages de tous les jeunes qui ont pu dépasser leurs difficultés afin de servir d’exemple aux autres.
Parents et enseignants soulignent qu’il est important de lutter en premier lieu contre le tabagisme qui facilite le passage vers la drogue.
Une campagne de sensibilisation a été lancée le 15 mai et s’étalera sur trois semaines, à l'initiative de l'Association Lalla Salma pour la lutte contre le Cancer (ALSC).
L’objectif est de "Bousculer les esprits et accentuer la prise de conscience des dangers du tabac et faire évoluer les comportements pour éviter la première cigarette.
"La Journée mondiale sans Tabac, organisée par l'Organisation Mondiale de la Santé, se tiendra le 31 mai.
Source : Magharébia
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