Les investissements réalisés dans le domaine de l'assainissement liquide ont atteint 4 milliards de DH (MMDH) en 2008 contre un milliard de DH en 2003, a relevé, mardi à Fès, Mohamed Dinia, gouverneur, directeur de l'eau et de l'assainissement au ministère de l'Intérieur.
Ces réalisations ont permis d'augmenter de 11% en 2003 à 31% en 2008 le taux de professionnalisme du service d'assainissement liquide dans le milieu urbain, a précisé M. Dinia, qui s'exprimait lors d'une conférence sur le thème "la commune : pour un cadre de vie meilleur et durable".
Le programme d'investissement dans ce domaine durant la période 2009-15 connaîtra une augmentation notoire des subventions accordées par l'Etat à ce secteur, qui passeront de 600 millions de DH en 2009 à près d'un milliard de DH en 2015, a-t-il ajouté, notant dans ce sens que ces fonds sont de nature à permettre d'atteindre le taux de 40% de traitement des eaux au niveau national en 2015.
Concernant la gestion des déchets ménagers, une importance particulière a été accordée lors des dernières années à l'amélioration des dépenses des collectivités locales, qui ont atteint 1,8 milliard de DH en 2008 contre seulement 320 millions de DH en 2003, a-t-il fait savoir.
M. Dinia a précisé que la gestion déléguée par des sociétés privées a permis la professionnalisation du secteur et l'augmentation du taux de traitement des déchets ménagers dans les décharges contrôlées de 6% en 2003 à 22% en 2008.
Après avoir rappelé le programme national des déchets ménagers de 2007, il a relevé que le plan d'investissement 2009-15 sera marqué par la poursuite du soutien de l'Etat à ce secteur, qui passera de 300 MDH en 2008 à 400 MDH en 2015, et l'augmentation du taux de traitement des déchets ménagers à 60% au terme de cette échéance.
En parallèle à ces deux programmes, les collectivités locales devront s'impliquer dans différents programmes environnementaux mis en place, dont plages propres, pavillon bleu et aménagement des jardins historiques, l'objectif étant d'améliorer les conditions de vie des citoyens et renforcer l'attractivité touristique des communes.
S'agissant de la prévention sanitaire et de l'hygiène générale, le département de l'intérieur a accompagné les efforts des collectivités locales en procédant à l'augmentation de la subvention allouée au secteur et à l'élaboration d'une stratégie visant particulièrement la mise à niveau des bureaux communaux de prévention sanitaire.
Cette stratégie, à laquelle a été allouée un budget de 100 millions de DH en 2009, concernera, dans une phase expérimentale, les régions de Tanger-Tétouan et du Gharb-Chararda-Bni Hssen ainsi que six autres villes, avant d'être élargie à l'ensemble du territoire national à l'horizon de 2015. Il a, par ailleurs, souligné que plusieurs chantiers ont été ouverts en vue d'améliorer et de moderniser les services publics offerts par les collectivités locales.
Ces chantiers portent essentiellement sur le renforcement du dispositif juridique, la consolidation du professionnalisme de la gestion des services publics locaux, l'élaboration d'une planification intégrée et la valorisation des ressources humaines.
Une série de mécanismes ont été, aussi, mis en place à cet effet pour créer un cadre incitatif accompagnant les efforts des collectivités locales dans la réhabilitation des services publics, a-t-il dit, rappelant notamment la réalisation de plans directeurs, d'études techniques, du programme national d'assainissement liquide et de traitement des eaux usées, des plans environnementaux et d'un guide de formation pour les collectivités locales.
Pour sa part, le wali-directeur général des collectivités locales, Nour-Eddine Boutayeb, a souligné que la commune de demain est appelée à relever de nouveaux défis qui constituent de véritables axes de progrès, où l'élu est appelé à définir des visions, fixer des choix et orienter les interventions par le recours à la planification stratégique, la mobilisation des partenariats et la multiplication des opération de coopération, ainsi que l'évaluation des performances.
Une administration locale performante, un Etat accompagnateur et un environnement juridique favorable, sont autant de nouveaux défis auxquels est confrontée la commune de demain, a-t-il dit.
Il a souligné, dans ce sens, qu'au regard des évolutions remarquables du processus de la démocratie locale, force est de constater que la commun de demain dispose d'un cadre juridique et institutionnel favorable à l'exercice plein et entier de ses prérogatives et compétences comme acteur d'un développement socio-économique de proximité.
L'action de l'Etat, a-t-il relevé, agit sur la base d'un découpage en six domaines interdépendants, portant sur la planification du développement local, l'élaboration d'un cadre juridique des institutions, la mise en place d'un système d'organisation et de pilotage, le renforcement de la maîtrise d'ouvrage, la mobilisation des moyens de financement et la modernisation de la gestion des ressources humaines.
L'efficacité de l'intervention de ce plan d'action porte sur la poursuite de l'adaptation du cadre juridique et le déploiement d'importantes offres de services, qui viendront accélérer la cadence des projets, instaurer le principe de capitalisation et s'adapter aux rythmes et spécificités des communes, a-t-il ajouté.
Cette rencontre, à laquelle ont pris part des élus, des universitaires et des acteurs politiques et économiques, s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres initiées par le ministère de l'Intérieur sous le thème "La commune de demain".
Source : le Matin
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