Le Maroc accorde une importance déterminante au facteur humain dans ses politiques de développement en parfaite harmonie avec les stratégies internationales visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, a indiqué El Houcine Belhachmi, du Haut commissariat au Plan.
S'exprimant mercredi devant la 42e session de la Commission de la population et du développement des Nations unies, M. Belhachmi a ajouté que ce chantier, qui demeure prioritaire pour le Royaume, requiert «une mobilisation de l'ensemble des acteurs de la vie économique et sociale et reste largement tributaire de l'accélération de la croissance économique».
Evoquant les progrès réalisés par le Royaume sur la voie de la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire pour le développement et de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), le responsable marocain a précisé qu'en matière de lutte contre la pauvreté, différentes stratégies ont été adoptées depuis les années 1990, mettant en exergue en particulier l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) lancée par S.M. le Roi Mohammed VI en 2005.
«C'est une stratégie de lutte contre la pauvreté fondée sur le concept du développement humain selon une approche participative en parfaite cohérence avec les engagements pris par le Maroc lors du Sommet du Millénaire», a-t-il expliqué, rappelant que ces politiques ont permis d'améliorer de nombreux indicateurs sociaux.
De la fin des années 1990 à 2007, la pauvreté a ainsi baissé significativement passant de 30,4% à 8,2% et la pauvreté alimentaire a été réduite de plus de 5 fois.
Mesurée aux seuils nationaux, la pauvreté a touché 9% des Marocains en 2007 contre 15,3% en 2001, a précisé l'intervenant, ajoutant que ce phénomène reste plus prépondérant en milieu rural où 14,5% vivent en dessous du seuil de la pauvreté national en 2007 contre 25,1% en 2001.
«Cette amélioration du niveau de vie masque, néanmoins, une rigidité dans la répartition sociale des fruits de la croissance», a concédé M. Belhachmi.
Aussi, la part du cinquième le plus pauvre de la population dans la consommation finale est-elle restée immuable depuis 1990, ce qui risque «d'entraver ces acquis en raison de la persistance de déficits importants dans les domaines sociaux, particulièrement en milieu rural, surtout dans le contexte mondial actuel marqué par la crise économique et financière».
En matière d'éducation de base, le représentant du Maroc a indiqué que la généralisation de l'enseignement primaire est devenue un objectif accessible au Royaume, puisque le taux correspondant a crû de 78,4% entre 1991 et 2007.
Une amélioration significative a été constatée, notamment chez les filles en milieu rural, dont le taux de scolarisation a presque quadruplé entre 1990/91 et 2006/07, passant de 22,5% à 87,7%.
«Mais le niveau des taux de pré-scolarisation et celui des taux d'abandon risquent d'estomper les acquis enregistrés dans l'enseignement primaire», a-t-il déploré avant de préciser que le Maroc a déjà initié un plan d'urgence au début de l'année scolaire en cours pour notamment consolider la généralisation de l'enseignement, améliorer sa qualité et développer une gestion stratégique des ressources humaines.
Dans le domaine de la santé, force est de constater, a dit l'intervenant, que si l'espérance de vie à la naissance s'est améliorée, atteignant environ 72 ans actuellement, le niveau de mortalité maternelle «reste assez élevé avec une disparité entre les villes et les campagnes».
Aussi, le Maroc s'est-il attelé, à relever M. Belhachmi, à assurer l'équité de l'offre de soins entre les régions et entre les milieux urbain et rural, à faciliter l'accès aux soins pour les plus démunis et à réduire le coût des soins et des médicaments.
Pour ce faire, plusieurs actions ont été entreprises, dont la gratuité des accouchements instaurée dans les hôpitaux publiques avec un séjour obligatoire de 48 heures, l'élargissement de la gamme des moyens de planification familiale, et l'amélioration de l'accessibilité aux soins de santé en milieu rural.
Evoquant enfin la promotion des droits de la femme, il a affirmé que le Maroc œuvre inlassablement en vue d'assurer l'intégration de la femme dans le développement socioéconomique et son accès aux responsabilités administratives et politiques, rappelant l'adoption à cet effet de plusieurs textes législatifs et réglementaires comme le code du commerce ou le code de la famille.
«Cette dynamique, rendue possible grâce à l'implication personnelle de S.M. le Roi Mohammed VI, a permis la mise en œuvre d'un vaste chantier de réformes, dont l'adoption, par mon pays, d'une stratégie nationale pour l'équité et l'égalité entre les sexes, ainsi que l'intégration de la dimension genre et l'autonomisation des femmes dans l'élaboration et l'analyse, dans les budgets nationaux», a ajouté l'intervenant.
M. Belhachmi a noté que malgré ce bilan globalement positif, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement au Maroc «demeure encore un chantier prioritaire» qui requiert une mobilisation de l'ensemble des acteurs de la vie économique et sociale et reste largement tributaire de l'accélération de la croissance économique.
«L'atteinte des OMD restera aussi, malgré tout, tributaire de la concrétisation du huitième objectif du millénaire, en l'occurrence la promotion d'un partenariat mondial pour un développement plus solidaire», a-t-il conclu.
Source : Le Matin
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