La Tunisie n’a mis que quelques petites années pour tenir un rang appréciable parmi les pays exportateurs de services de santé. Les facteurs sont nombreux qui y ont contribué.
Il en a été abondamment question lors du déjeuner-débat organisé, vendredi dernier, par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie sur le sujet et dont l’invité n’est autre que le ministre de la Santé publique Mondher Zénaidi..
Des avancées significatives ont été accomplies dans cette direction au point que la Tunisie a été classée 27ème dans l’indice des services de santé établi par le Forum de Davos. Pas moins de 12 000 médecins y opèrent, soit un praticien pour 865 habitants et un pharmacien pour 13395 habitants alors que les dépense de santé par tête d’habitant s’élèvent à 256 dinars.
Les cliniques sont au nombre de 117 et ont reçu 140 000 patients en 2007.Leur chiffre d’affaires s’élève à 320 millions de dinars.
Quant au secteur public , il emploie un peu plus que la moitié des médecins en activité alors que 70% des équipements lourds s’y trouvent.
La qualité des praticiens tunisiens , qu’ils appartiennent au secteur public ou au secteur privé a rattrapé celle des pays avancés, comme l’affirme une étude menée par l’Agence Française de Développement ( AFH ) en 2008 expliquant que les facteurs qui assuraient l’attractivité des systèmes de santé au Nord se sont progressivement banalisés en raison de l’augmentation des niveaux de formation, de la standardisation des procédures de protocoles médicaux et de la disponibilité croissante de produits pharmaceutiques et de matériel médical sur le marché international.
Ceci a permis à plusieurs pays dont la Tunisie de réduire leurs importations de services de santé , et certains d’entre eux sont devenus des exportateurs nets de services des santé en s’engageant dans le tourisme médical.
Aujourd’hui, estime encore l’étude, l’amélioration de la qualité du système de santé tunisien peut favoriser sa capacité de traitement de patients étrangers.
Le taux d’exportation des cliniques privées s’établit en moyenne à 24,1%. Près du quart du chiffre d’affaires est réalisé avec des patients étrangers où la clientèle libyenne est prédominante.
Cependant, le poids des patients européens n’est pas négligeable puisqu’il atteint 11% du total. Les autres nationalités constituent le reste se décomposant en 1/3 d’Algériens et 2/3 de nationalités diverses (anglo-saxonne, africaine, arabe).
Les soins prodigués aux patients étrangers induisent également des dépenses de séjour en Tunisie pour les patients eux-mêmes ( préparation, convalescence) que pour leurs accompagnateurs.
En retenant des hypothèses basses sur les coûts de la jourée et la durées de ces journées para- santé, on obtient une réponse totale de 64 MDT.
Force est par ailleurs de constater que l’exportation des services de santé en Tunisie est le résultat d’initiatives privées. Elle est d’abord induite par la demande.
Les Libyens sont venus par exemple suit à l’embargo dont leur pays était frappé, mais aussi parce que le coût était très inférieur à ce qu’ils pouvaient trouver ailleurs.
Une niche en émergence :
l’esthétique
La chirurgie esthétique a été d’abord pratiquée dans les cliniques pour les Tunisiens puis, à partir de 1998, pour les expatriés. Le bouche à oreille a ensuite conduit les clients européens ( français, suisses, belges) à se déplacer pour se faire opérer en Tunisie.
C’est ainsi que certaines cliniques se sont construites une réputation de qualité et des prix très compétitifs.
Ainsi, le segment de la chirurgie esthétique dispose d’un potentiel de développement à l’exportation qui repose d’abord sur le rapport qualité/ prix très compétitifs mais aussi sur la compétence des spécialistes tunisiens de la chirurgie esthétique qui est mondialement reconnue.
Ensuite, les opérations de chirurgie esthétique n’étant pas prises en charge par les systèmes d’assurance collective dans les pays européens et donc directement financées par les patients, le secteur s’est structuré sous la forme d’un marché dans lequel les clients choisissent entre des prestataires concurrents à partir d’un ensemble de critères parmi lesquels le prix est essentiel.
Autre segment prometteur, le tourisme de bien-être dont la compétitivité repose sur la combinaison d’une offre balnéaire de qualité et d’un avantage comparatif dans les secteurs paramédical et médical.
Le développement, la qualité et la notoriété du système de santé
crédibilisent une offre touristique axée sur le tourisme de bien-être qui
requiert la mise en œuvre d’une stratégie de différenciation , ,sous peine de
continuer à subir une concurrence par les prix aux conséquences
déflationnistes. Source : AfricanManager
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