Quatre ans déjà que la parapharmacie vit sa vie au Maroc. Une vie non sans tensions, puisqu’en l’absence de réglementation le secteur se développe de manière anarchique.
Il échappe ainsi aux professionnels de santé, ce qui engendre des situations inacceptables aux yeux des pharmaciens, responsables de la dispensation des produits de santé.
« C’est un vrai défi auquel nous devons faire face » s’inquiète un groupe de pharmaciens dans le hall du Palais des Congrès de Marrakech, où ils participent au Salon Officie Expo.
« Nous sommes déçus face au manque à gagner que cette situation constitue pour nous. Nous devons absolument nous organiser ».
S’organiser, le mot est lâché. Les officines marocaines n’arrivent toujours pas à définir une stratégie commune face à la montée de la « para » sauvage. Résultat, « les parapharmacies se sont engouffrées dans la brèche et profitent du flou réglementaire pour prospérer » enchaîne Hamza Guedira, à la tête d’une officine à Rabat.
Or l’enjeu est de taille ! « La parapharmacie est potentiellement un secteur à forte marge » rappelle Anouar Fennich, le président de la Fédération nationale des Syndicats des Pharmaciens du Maroc (FNSPM). « Dans un pays comme la France elle représente 40% à 60% du chiffre d’affaires d’une officine ».
Un constat qui fait rêver plus d’un pharmacien compte-tenu des difficultés financières que traverse actuellement l’officine marocaine.
Les pharmaciens sont aujourd’hui, les professionnels de santé de premier recours au Maroc. Le public les consulte souvent, plutôt que le médecin dont la consultation n’est pas prise en charge.
Ce « service public » appelle naturellement, une demande de compensations… « Nous devons tout faire pour récupérer une partie de ce marché en mettant l’accent sur notre savoir-faire. Nous sommes des professionnels de santé et en tant que tels, nous sommes formés pour conseiller le patient et le guider dans ses choix »…
Source : DestinationSanté
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