Paradoxe. Oui,
c’est le mot qui convient le mieux pour décrire la
situation présente de l’hôpital public au regard des
citoyens qui portent parfois des appréciations critiques
à l’adresse de certains établissements
hospitaliers.
Les patients se plaignent surtout de l’accueil, de
devoir attendre parfois des heures pour régler un
problème administratif, comme un rendez-vous lointain.
Malgré cette image négative, l’hôpital reste
pour beaucoup de nos concitoyens le lieu où les soins sont plus
sûrs, car dispensés par des professionnels
qualifiés.
Il est vrai qu’on ne rentre jamais
à l’hôpital sans un pincement au cœur. Ici et
là, des familles au regard inquiet, d’autres qui vont et
viennent dans les couloirs, l’odeur des désinfectants qui
règne un peu partout, la froideur... On voudrait bien être
loin de tout cela, mais on n’a pas le choix.
Pourtant,
cette image qui reflète une réalité qui est
vécue au quotidien ne peut nous faire oublier que
l’hôpital c’est aussi des médecins, des
infirmières, des gens formidables qui se préoccupent des
malades avant de se préoccuper de leurs maladies.
Considérant
les patients comme des personnes et pas seulement comme des
symptômes, ces professionnels de santé sont constamment au
chevet des malades soutenant physiquement et psychologiquement les plus
faibles tout en maintenant la dimension humaine qu’aucune
technologie, aussi sophistiquée soit-elle, ne supplantera jamais.
A
l’hôpital se vivent les grandes questions
éthiques : la souffrance, la fatalité, la vie, la
mort aussi. On a tendance à oublier tous ces aspects qui sont
pourtant une réalité vécue au quotidien par les
médecins et les infirmières, on ne retient que ce qui,
parfois, est négatif.
Mais essayez simplement d’imaginer
ce que peut ressentir une infirmière qui tient la main
d’un mourant. Ce mourant est une personne angoissée qui a
besoin de beaucoup d’humanité, de ne pas se sentir
rejeté.
Ce service, les professionnels de santé
(médecins et infirmières) vont l’accomplir avec
altruisme, dévouement, générosité, respect
et dignité en consacrant le temps qu’il faut pour
accompagner la personne mourante.
Tout
ce qui est aujourd’hui accompli par les professionnels de
santé au niveau des services hospitaliers est axé sur les
patients et leur famille.
A titre de témoin
privilégié exerçant au sein d’une structure
hospitalière, mais visitant sans cesse bien d’autres, je
vois la qualité autour de moi tous les jours.
Les
hôpitaux ont compris les réels enjeux de la qualité
des soins, du travail bien fait, de l’excellence et ont
commencé à mesurer la qualité en recueillant et en
présentant les données disponibles. Ces données
aident les professionnels et les gestionnaires à comprendre
où ils se situent, où ils se dirigent et quelle distance
les sépare de certains buts qu’ils se sont assignés.
Pour
ce faire, des enquêtes sont entreprises. Elles ont pour but
d’examiner des éléments comme la satisfaction des
patients et les temps d'attente au niveau des services des urgences, de
diagnostics, de radiologie, d’analyses.
D’autres
indicateurs fournissent un aperçu d'une situation à un
moment donné et brossent un tableau de ce qui se passe à
l'hôpital. Les indicateurs sont précieux car ils nous
aident à nous améliorer constamment dans tous les
secteurs des services essentiels que nous offrons.
C’est
notamment le cas pour les taux d’occupation des services, la
durée moyenne de séjour, le nombre d’interventions
chirurgicales par chirurgien, le nombre d’infections
nosocomiales, le nombre d’accouchements, le nombre de
césariennes…
Quoi qu’il en soit, il y aura
toujours de nouvelles façons d'améliorer les choses,
d’aller de l’avant, d’exceller grâce aux
nouvelles techniques, nouveau matériel, nouvelles connaissances
qui sont une condition pour celles et ceux qui s’impliquent dans
cette nouvelle dynamique.
L'engagement de nos hôpitaux envers la
qualité des soins découle de la stratégie
2008-2012 du ministère de la Santé qui place le patient
au centre des préoccupations des professionnels de santé
et partant au cœur de la politique de tout hôpital, ce qui
oblige nos structures hospitalières à atteindre le niveau
de qualité le plus élevé.
Aujourd’hui,
une évidence s’impose à tous et nous avons le
devoir moral et l’honnêteté intellectuelle de dire
que les Marocains sont très nombreux à faire confiance
à l’hôpital.
Chaque année, ils sont des
millions et des millions à se rendre aux hôpitaux, aux
urgences, à accoucher au niveau des maternités, à
se faire opérer au niveau des blocs opératoires, à
subir des examens radiologiques, des fibroscopies, des scanners, des
échographies.
La qualité des prestations au niveau des
hôpitaux s’est beaucoup améliorée. Les
hôpitaux sont mieux équipés, animés par un
personnel soignant plus spécialisé et recentrés
sur des pathologies lourdes, ils traitent un nombre plus grand de
malades par spécialité.
L’hôpital garde une
très bonne image en ce qui concerne la sécurité.
On a affaire à de bons médecins, d’excellents
chirurgiens. En cas de maladie ou d’accidents graves, on a plus
d’espoir de bien s’en sortir avec l’hôpital.
En
outre, il faut avoir présent à l’esprit
qu’à l’accueil de l’hôpital public -
qu’il soit un CHU ou un hôpital SEGMA de proximité
-, on n’est pas trié en fonction son âge ou sa
condition. On ne consulte jamais la solvabilité des patients.
Que vous soyez riche ou indigent, on vous accueille. Toujours, et en
toutes circonstances.
L’hôpital ce n’est donc
pas uniquement des clichés en noir, tout n’y est pas
négatif. Il y a aussi du positif, des gens honnêtes, des
médecins dévoués a leur noble art, des
infirmières exemplaires, des professionnels de santé qui
honorent leur métier et qui sont soucieux d´assurer la
pérennité de la qualité des soins proposés
aux patients, des blouses blanches qui aiment leur métier et se
font une haute idée du du service public. Tout cela existe.
L’hôpital public nous y croyons tous, et il mérite notre reconnaissance.
Source : Al Bayane
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