Les difficultés d'accès des PME aux financements et la nécessité de créer davantage de PME, ont été au cœur des débats de la 5 conférence de «la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et des partenariat» (FEMIP), organisée sous le thème «les besoins d'accompagnement des PME méditerranéennes tout au long de leur cycle professionnel de vie».
En marge de la cérémonie d'ouverture de cette conférence, M. Réda Chami, ministre du Commerce, de l'Industrie et des Technologies d'information, a indiqué, lors d'un point de presse, que les petites et moyennes entreprises constituent 95 pc du tissu des entreprises, insistant sur la nécessité d'améliorer leur compétitivité et leurs capacités d'investissement et de financement.
M Chami, a rappelé dans ce cadre «le Pacte national pour l'émergence industrielle», signé le 13 février à Fès, lors d'une cérémonie présidée par S.M. le Roi Mohammed VI, pacte qui compte 111 mesures dans le contrat-programme 2009-2015, dont 48 mesures sont dédiées à la compétitivité des entreprises, en particulier la compétitivité des PME.
Ce programme a prévu trois initiatives majeures.
La première consiste à améliorer la compétitivité de l'entreprise, par le biais de deux programmes :
«Imtiaz», qui vise l'accompagnement de 50 entreprises à fort potentiel, par an, en leur accordant une prime à l'investissement matériel et immatériel qui représente 20% de leur investissement, sur la base d'un contrat de croissance.
Le deuxième programme baptisé «Moussanada» vise à soutenir 500 entreprises par an, dans leur démarche de modernisation et d'amélioration de leur compétitivité, à travers des systèmes de formation pour leur venir en aider dans la mise en place des principes de management, qualité, marketing et de leur stratégie.
La deuxième initiative est relative à la reconfiguration et la consolidation du tissu productif.
Elle consiste à appuyer l'émergence de nouveaux acteurs, notamment les fonds d'investissement spécialisés dans la reprise et le redressement, et à mettre en place un cadre propice aux opérations de transmission et de reprise des entreprises grâce notamment à des plates-formes de notation avec les banques conventionnées. Il s'agit de noter des PME sur le plan qualitatif et quantitatif de sorte que cette notation servira de base de sélection des PME.
La troisième initiative porte sur la création de nouvelles PME, à travers diverses mesures à même de développer les vocations et compétences entrepreneuriales au sein des cursus scolaires et universitaires, soutenir les porteurs de projets et les start-ups dans leurs premières années de développement, et créer des cités de PME regroupant un incubateur et une pépinière d'entreprise dotée de conditions attractives.
M. Chami a mis l'accent sur la nécessité de traiter les aspects inhérents à «la culture de l'échec et de faillite» qui hante les potentiels entrepreneurs pour permettre de mieux surmonter les difficultés qui se posent.
Il a indiqué que le rôle de la BEI ( Banque européenne d'investissement) consiste dans la sensibilisation des différents pays méditerranéens à cette problématique, l'organisation de tables rondes pour l'échange d'expérience, ainsi que dans le financement de certaines initiatives.
Pour sa part, Philippe de Fontaine Vive, vice président de la BEI, a indiqué que les objectifs de cette conférence visent la promotion des PME qui sont au cœur de la création de l'emploi et de la croissance économique, ajoutant que la vocation de la BEI, en tant que banque de développement de la Méditerranée, nécessite d'écouter les PME et leurs représentants pour déterminer leurs besoins et apporter un financement efficace.
M. De Fontaine a estimé que les PME marocaines se distinguent par une situation tout à fait originale, relevant que le Maroc résiste mieux que la plupart des autres pays à la crise mondiale et que le taux de croissance du Maroc reste encore élevé en dépit de difficultés, et ce grâce aux réformes engagées par le Royaume.
Il a souligné que l'apport de plus de participations au capital, constitue le meilleur moyen de répondre aux différents besoins qui s'expriment aux différents stades de la vie de l'entreprise.
Il a rappelé l'excellent partenariat avec le gouvernement marocain, faisant part de son souhait d'accroître substantiellement le partenariat avec les banques marocaines.
A l'issue de cette conférence, les recommandations des participants ont mis l'accent sur la nécessité de mieux informer les PME des financements disponibles auprès des banques et des modalités pratiques pour y accéder, à travers l'amélioration de la circulation de l'information entre banques commerciales, PME et autorités publiques.
Ils ont souligné l'importance de diversifier les interventions de la FEMIP et continuer de bancariser et de valoriser les fonds envoyés par les Méditerranéens d'Europe vers leurs pays d'origine.
Ils ont insisté de même sur la nécessité de contribuer à la modernisation du système bancaire local à travers une meilleure formation dans le secteur banquier.
La Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP) regroupe l'ensemble des instruments d'intervention de la Banque européenne d'investissement en faveur du développement économique des pays partenaires méditerranées.
Opérationnelle depuis octobre 2002, elle est aujourd'hui l'acteur du partenariat financier entre l'Europe et la Méditerranée, avec près de 8,5 milliards d'euros de financement, débloqués pour la période d'octobre 2002 à décembre 2008.
Sur la période 2007-2013, la FEMIP dispose d'une enveloppe de prêts de 8,7 milliards d'euros pour soutenir des projets dans ses neufs pays d'intervention.
S' y ajoutent 2 milliards d'euros de prêts au titre du mécanisme de partenariat euro-méditerranéen II, ainsi que des ressources provenant du budget communautaire pour les activités d'assistance technique et de capital-investissement.
La FEMIP favorise la modernisation et l'ouverture des économies des pays partenaires méditerranéens. Elle concentre son action autour de deux axes prioritaires : le développement du secteur et la création d'un environnement favorable à l'investissement.
Au Maroc la BIE a effectué trois opérations de financement de prêts en ressources propres destinées aux réseaux électriques (prêt de 170 millions d'euros), aux routes rurales III (60 millions euros), au port de Tanger-Med deuxième terminal (40 millions d'euros).
Quant aux opérations en capitaux à risques (budget communautaire européen) la BEI participe au fonds carbone- Maroc (6,5 millions euros) et Massinissa Fund (12 millions d'euros).
Trois thèmes principaux ont fait l'objet de débats lors de cette rencontre : «L'accès aux financement et aux services de soutien aux entreprises», «La croissance des PME» et «Alliance stratégique et transmission d'entreprises».
Source : Le Matin
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