Le 14 Janvier 2009, le RTE (réseau de transport de l'électricité, filiale
d'EDF) a publié son rapport pour l'année 2008.
Il ressort que la
consommation française d'électricité (corrigée) a augmenté de 1,2% pour
atteindre 486,1 TW.h. La France a vendu à l'étranger 46,6 TWh en 2008, en baisse
de 8,8 TWh par rapport à 2007.
C'est la consommation domestique qui connait la
plus forte croissance (3%) en raison des conditions climatiques.
Sources : bilan RTE 2008
En 2008, la part des énergies renouvelables (hors hydro-électrique) augmente de 21%. L'éolien de 37% par rapport à 2007, avec une production de 5,6 TWh.
La part des centrales thermiques
émettrices de CO2 (combustible fossile) utilisées pour ajuster l'offre à la
demande est en baisse de 3,3%. L'hydraulique également utilisé pour sa très
haute réactivité est en hausse +7,4%.
Entre 2007 et 2008, le parc éolien
est passé de 2300 MW à 3300 MW de puissance installée avec environ 2200
machines. Dans son bilan 2008, le RTE apporte des précisions sur le taux de
charge des éoliennes :
Le lundi 10 novembre 2008, l’énergie produite par
le parc éolien a atteint un record journalier avec 46 GWh.
Le vendredi 21 novembre 2008 à 8h20 une puissance instannée de 2,255 GW a été fournie au réseau par le parc éolien soit 70% de la puissance installée.
Enfin, sur l'ensemble de
l'année 2008, le facteur de charge mensuel varie entre 10% et 37%, et la moyenne
annuelle s'établit à 23%.
Le RTE précise "Malgré l'intermittence du vent,
l'installation d’éoliennes réduit les besoins en équipements thermiques
nécessaires pour assurer le niveau de sécurité d'approvisionnement souhaité. On
peut en ce sens parler de puissance substituée par les éoliennes
." Ainsi en France, chaque MW.h électrique produit par une éolienne évite l'émission d'environ 200 kg de CO2. Lorsqu'il y a du vent, les parcs éoliens sont substitués aux centrales thermiques et aux barrages hydrauliques qui assurent la compensation jour/nuit de la consommation.
Le combustible fossile et l'eau des
barrages sont économisés.
La France à le deuxième potentiel
éolien d'Europe
derrière le Danemark
A titre de
comparaison, signalons que le solaire photovoltaïque avec 3300 sites en France
et une puissance installée de 25 MW a produit seulement 13 GWh en 2008, avec un
taux de charge de 58%.
Le solaire photovoltaique immobilise un foncier important. Pour obtenir la puissance d'une éolienne de 2 MW avec un socle de 10 mètres carrés (et 2m d'épaisseur) d'emprise au sol, il faut couvrir l'équivalent d'un terrain de football de capteurs solaires !
Autres mauvais points pour l'électricité photovoltaîque : son prix d'achat par EDF qui l'intègre au réseau est en moyenne de 500 euros le MW.h contre 85 euros pour l'éolien, et la difficulté à retraiter les panneaux solaires.
Intégrer au réseau éléctrique une énergie comme le photovoltaique dont le cout de revient et l'impact environnemental sont aussi mauvais, relève du non sens. A ce prix de revient le photovoltaique devrait rester à usage des sites non connectés au réseau !
Et
pourtant, il y a certains milieux (anti-éoliens) qui poussent au développement
de cette forme d'énergie.
Au niveau mondial, l'énergie éolienne a
vu ses capacités de production croître de 28,8% pour atteindre 120,791 giga
watts (l'équivalent d'une centaine de centrales électriques) selon les données
publiées lundi 2 février par le Conseil mondial de l'Energie éolienne (GWEC)
Les objectifs du Grenelle fixe à 25GW, la couverture du parc éolien en France (20 GW onshore et 5 GW offshore) soit environ 10% de la consommation française.
Pour atteindre cette
puissance, il faudra ajouter environ 5000 éoliennes. Le nombre de nouvelles
installations nécessaires sera relativement faible car la puissance unitaire par
mât est passée de moins d'un 1 Mw à 4 MW.
Source : Suivi éolien
Selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), le secteur éolien emploie, fin 2008, 7000 personnes en France, un chiffre qui devrait doubler d'ici 2012.
Durant l'année 2008, 950 Mégawatts ont été installés. La puissance cumulée a atteint 3404 MW. La production éolienne s'est substituée aux 3/4 à de la production thermique, française ou importée.
Les 5,6 TW.h d'origine éolienne ont alimenté l'équivalent
de 2,5 millions de foyers. Au niveau européen (66 GW), la France se place
derrière l’Allemagne (23903 MW), l’Espagne (16754 MW) et l’Italie (3736
MW).
Pic de consommation : 1GW éolien a été disponible malgré l'anticyclone
L'éolien a fourni entre 0,8 et 1 GW de puissance au réseau d'électricité, lundi 5 janvier 2009, mardi et mercredi, alors que la France a battu chaque jour un record de consommation d’électricité avec une demande de 90,2 gigawatts, 91,5 gigawatts et 92,4 gigawatts lors de la pointe de 19 heure. EDF a importé de l’électricité pour assurer la demande.
Le Syndicat des Energies Renouvelable (SER) a déclaré "Les éoliennes nous permettent déjà d’économiser l’usage de deux centrales thermiques et se substituent à cette production, la plus émettrice de CO2.
De plus, le coût de l’électricité éolienne est inférieur à celui des centrales thermiques permettant un gain net pour la collectivité".
Le foisonnement éolien dans l'hexagone (trois régimes de vent décorrélés) assure une production éolienne plus stable que dans tous les autres pays d'Europe.
Record de de production éolienne en Espagne :
Le lundi 24 novembre, lors de la tempête qui a balayé l'Europe la production électrique éolienne espagnole a battu un record : 43% (9,25 GW) de la demande électrique du pays sur un total de 21,26 GW.
Le record précédent a eu lieu le 22 mars dernier vers 18h, où 40,8% de la demande électrique espagnole a été produite par des éoliennes. L'Association de promotion de l'éolien espagnol (AEE) indique que 11% de la consommation électrique du pays a été fournie par des éoliennes durant l'année 2008.
L'AEE précise que les éoliennes ont fait baisser le prix de l'électricité à 6 euros le MW.h. et ont évité l'émission de 18 millions de tonnes de CO2.
Encore un mauvais coup contre l'éolien ?
La modification du régime des ICPE (Installations dangereuses classées pour la protection de l'environnement), sa simplification mais surtout l'ajout de la notion de "protection du payasage" est probablement une nouvelle tentative de bloquer le développement de l'éolien en France.
L'amendement Ollier n° 68 a été accepté par la commission et le Gouvernement, et adopté lors de la 2ème séance du jeudi 8 janvier 2009.
Toujours plus de nucléaire en France
Apres Flamanville, le gouvernement a donné une seconde autorisation à GDF-SUEZ pour contruire un réacteur nucléaire en Haute Normandie près de Dieppe. Un troisième réacteur vient même d'être promis à EDF par Nicolas Sarkozy...
Le réseau Sortir du Nucléaire dénonce une politique irresponsable sur le plan environnemental, et absurde sur le plan économique. La "France nucléaire" fait fausse route : le 26 janvier, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a été créée par 50 pays qui se sont engagés en faveur des énergies vertes.
La France, elle, a tout fait pour tenter d'empêcher la naissance de cette organisation et n'y participe que du bout des pieds.
La vague de froid de cet hiver a démontré que la France manquait de moyens de production "de pointe", des centrales capables de monter rapidement en puissance. Elle ne doit donc surtout pas ajouter de nucléaire dèjà trop présent, qui produit "en base" avec une très forte inertie.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" annonce qu'il attaquera en justice les autorisations de construction du nouvel EPR annoncé à Penly (Seine-Maritime).
D'autre part, les économies d'énergie et les énergies renouvelables créent jusqu'à 15 fois plus d'emplois que le nucléaire. Le syndicat allemand IG Metall vient de fustiger une "technologie vieillissante et arriérée" en parlant du nucléaire.
En quelques années, en Allemagne, les énergies renouvelables ont créé 250.000 emplois. A titre de comparaison, après 50 ans d'investissements massifs, le nucléaire emploie moins de 100 000 personnes en France.
Yannick Rousselet, chargé du dossier nuléaire à Greenpeace France a déclaré : "Cette relance du nucléaire, décidée sans concertation, sans transparence, sans évaluation des besoins énergétiques, constitue un passage en force inacceptable et digne des années 1970 et non de la France de l'après-Grenelle". Pour lui, cette décision a principalement pour objectif de satisfaire quelques lobbies comme Areva, EDF ou GDF-Suez
Cécile Duflot, pour les Verts voit dans l'EPR "un projet inutile, dangereux et coûteux. Les milliards d'euros prévus pour sa construction seraient plus intelligemment dépensés s'ils l'étaient dans les domaines des économies d'énergie et des énergies renouvelables, créateurs de 11 à 15 fois plus d'emplois. Et de déononcer la "surdité de Nicola Sarkozy qui préfère le clientélisme industriel au bénéfice des copains, quitte à sacrifier l'intérêt général".
France nature environnement, regroupement de 3000 associations écologistes parle d'une erreur historique.
"Le développement du nucléaire est contraire à celui des énergies renouvelables et à l'objectif premier de réduction de la consommation d'énergie, négocié lors du Grenelle de l'environnement".
Corinne Lepage, de Cap21 et vice-présidente du
Mouvement Démocrate (MoDem) a dénoncé une "vision passéiste et une aberration
économique".
Source : Energies Vertes
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