Amina Benkhadra veut accélérer l’utilisation des énergies renouvelables.
Lors des dernières Assises de l’énergie, qui se sont tenues en début de ce mois à Rabat, la ministre n’a pas cessé de mettre l’accent sur l’importance que le gouvernement donne au développement de ce type d’énergie.
Une semaine après les Assises de l’énergie, le département de tutelle a soumis au conseil de gouvernement un projet de loi réglementant les énergies renouvelables au Maroc.
Parmi toutes ces nouvelles technologies mises au service de la production d’énergie de par le monde, le Maroc en a choisi trois, les plus stratégiques mais aussi les plus disponibles : l’éolien, le solaire et la biomasse.
Le nouveau texte de loi innove en délimitant les zones territoriales les plus propices à accueillir des projets de production d’énergie propre. Les régions du nord et du sud du pays sont notamment concernées.
Le texte de loi précise également les modalités de connexion, pour tout producteur privé d’électricité propre, au réseau national.
A signaler que dans ce sens, un amendement des statuts de l’ONE l’année dernière a permis d’augmenter d’un tiers la capacité de production en énergie éolienne.
A l’époque, le gouvernement n’a fait qu’accéder à la demande des industriels marocains à conditions notamment que la production ne dépasse pas les 50 MW, qu’elle soit destinée à l’usage exclusif du producteur, qu’elle ne perturbe pas les plans d’alimentation en énergie électrique de la zone concernée et que l’excédent de la production soit vendu exclusivement à l’ONE. Au-delà de 50 MW, le monopole de l’office public est toujours de mise.
Le financement
Si l’élaboration d’un cadre juridique précis a toujours été l’une des principales doléances des professionnels du secteur, ces derniers insistent beaucoup sur la nécessité de mettre en place un accompagnement financier pour les projets de développement des énergies propres.
Dans ce cadre, et toujours lors des Assises de l’énergie du 6 mars dernier, le ministère de l’Energie a annoncé des exonérations fiscales pour encourager l’investissement privé dans ce domaine.
Le fonds de garantie existant, actuellement géré par le CDER (Centre de développement des énergies renouvelables) sera renforcé. Il est également prévu qu’il soit accessible à beaucoup plus d’opérateurs actifs dans la production et le développement de ce type d’énergie, à l’instar de ce qui se fait un peu partout dans le monde.
Dernier point promis par le ministère, la mise en place d’une réforme institutionnelle au niveau des instances de pilotage de la politique gouvernementale en la matière. Dans ce sens, il est prévu que le CDER se transforme en agence indépendante.
Le projet de loi se rapportant à cette transformation est actuellement en cours de finalisation au sein du département ministériel. Il sera soumis bientôt au conseil de gouvernement.
160.000 m2 de panneaux solaires actuellement installés
L’élaboration de ce projet de loi est donc la première étape vers l’adoption d’un cadre juridique verrouillé pour le secteur, à lui seul gage du développement des énergies renouvelables.
Il faut dire que malgré les grandes potentialités naturelles dont dispose le Maroc, la production d’énergie à partir de ressources naturelles propres n’est pas très développée. Prenons l’exemple de l’énergie solaire.
La capacité du parc actuel des capteurs solaires est de l’ordre de 160.000 m2. Il est prévu de l’augmenter à 400.000 m2 à l’horizon 2012. Pour y arriver, le CDER a initié en 2004 un programme national intitulé Promasol (Programme de développement du marché marocain solaire). L’idée maîtresse de ce programme est de diversifier les sources d'approvisionnement énergétique notamment par l'exploitation d'un gisement solaire correspondant à 5,5 Kwh/m2/jour.
Lors des premières années de sa mise en place, ce programme a permis la diffusion de 25.000 m2 de capteurs solaires à travers toutes les régions.
Le programme a par la suite atteint son rythme de croisière avec près de 40.000 m2 de capteurs installés par an, avant de passer à un objectif annuel de 60.000 m2 en 2010. L’objectif est de relever la contribution des énergies renouvelables dans la balance énergétique nationale de 4 à 10%, à l’horizon 2012.
Source : l'Observateur.ma
Commentaires