Le 6 mars, un débat national sur les défis énergétiques devra avoir lieu. L’annonce en a été faite par Mme Energie du Maroc.
« Organiser les premières assises
de l'énergie dans un contexte de crise financière internationale, c’est faire
preuve de courage ». C’est ainsi qu’a salué le président de la Fédération
nationale de l'énergie, Moulay Abdallah Alaoui, l’initiative prise par Amina
Benkhadra, ministre de l’Energie lors de la conférence de presse consacrée à
l’annonce de cet événement majeur.
Selon la ministre, ces assises « couronnent le long processus de concertations et de débats approfondis qui a présidé à l’élaboration de la nouvelle stratégie dans le domaine énergétique et aux choix de ses options auxquels ont pris part la Fédération de l’énergie, la CGEM, les commissions parlementaires, les syndicats, les associations professionnelles et les représentants des consommateurs ».
Les assises de l’énergie devront être marquées notamment par la présentation qui sera donnée par A. Benkhadra de la stratégie nationale élaborée en cette matière. Laquelle stratégie vise, selon la ministre, à assurer la sécurité d'approvisionnement énergétique, à garantir la disponibilité et l'accessibilité de l'énergie au meilleur coût et à réduire la dépendance énergétique du pays. A
ce propos, la ministre a précisé que les
objectifs à court, moyen et long termes sont ventilés selon les différentes
composantes du secteur énergétique à savoir l'électricité, les énergies
renouvelables et les produits pétroliers.
« L’ère de l’énergie chère
s’installe dans un contexte de volatilité et de variations erratiques des
marchés », constate le document de présentation de la journée de réflexion
devant avoir lieu le 6 mars et qui se déroulera avec la participation de
responsables et d’experts marocains et internationaux.
La rencontre vise à
« partager avec un large public de professionnels et d’usagers les enjeux et les
défis majeurs que représente l’énergie pour le Maroc», indique Amina Benkhadra.
« Le Maroc importe actuellement près de 97% de ses approvisionnements en
énergie », rappelle la ministre avant de préciser qu’en 2008, la facture
énergétique du Maroc, où la part du pétrole a représenté plus de 87%, s’est
chiffrée à environ 71 milliards DH, contre 21 milliards DH en 2003.
« Ainsi, le soutien aux produits pétroliers devient une lourde charge pour le budget de l’Etat, en passant de 3,4 milliards DH en 2004 à 23 milliards DH en 2008 », conclut Amina Benkhadra.
L’un des volets essentiels de la
nouvelle stratégie concerne le renforcement de l’efficacité énergétique.
Objectif : faire des économies d’énergie de l’ordre de 14% en 2020 et de 20% en
2030.
«Pour cela, nous comptons renforcer la systématisation des diagnostics et
audits énergétiques au niveau de l’industrie.
Nous procéderons également à un rajeunissement du parc automobile avec des véhicules moins énergétivores. Les transports collectifs seront modernisés», indique la ministre.
L’aspect juridique ne sera pas en
reste. Une rénovation de la législation est attendue et plusieurs propositions
de loi sur la consommation énergétique sont actuellement en préparation.
Les assises seront également
l’occasion de faire un premier bilan du Plan National d’Actions Prioritaires qui
vise à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité durant la
période 2008-2012.
Les dispositions retenues prévoient, d’une part, le renforcement de l’offre par la construction de nouvelles centrales électriques, et d’autre part, l’amélioration des dispositifs d’efficacité énergétique.
Le charbon, en raison de sa compétitivité et de son abondance, constituera le cœur du mix électrique tout en optimisant les ressources en gaz disponibles, les apports de l’éolien et de l’hydroélectricité ainsi que le recours aux interconnexions euro-méditerranéennes.
A l’horizon 2020-2030, au fur et à mesure de la confirmation de leur faisabilité économique et technique, l’électronucléaire, les centrales aux schistes bitumineux, le solaire de puissance et la biomasse occuperont une place importante dans le bouquet électrique.
Par ailleurs, le gaz naturel, en cas d’accès économique et sécurisé à ce produit, constituerait à l’avenir une composante non négligeable du mix électrique, note le document de présentation de prochaines assises.
La part des produits pétroliers
dans le bilan énergétique sera réduite de près de 60% aujourd’hui à environ 40%
d’ici 2030.
A terme, une tarification moins interventionniste et une
libéralisation maîtrisée plus large de l’aval pétrolier contribueront à mieux
refléter les conditions du marché des produits pétroliers et à le rendre plus
concurrentiel.
L’approvisionnement régulier du Maroc en produits pétroliers sera
assuré par la diversification des sources d’importation, la multiplication des
points d’entrée et des moyens de réception portuaires, le renforcement et la
régionalisation des capacités de stockage et le respect de l’obligation de
constituer des stocks de sécurité.
Une plus grande indépendance pétrolière sera recherchée par l’intensification de la recherche des hydrocarbures et la valorisation des schistes bitumineux par pyrolyse quand des procédés techniquement et économiquement viables seront disponibles.
Source : Le Reporter
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