Le Grand Tunis traite quotidiennement 240 000 m3 d’eaux usées et compte porter ce volume à 450 000 m3 par jour à l’horizon 2021.
Selon les hydrologues, seuls 30% de ces eaux sont utilisées dans l’agriculture, tourisme et urbanisme tandis que le reste, rejeté dans la mer ou dans la nature, risque d’avoir un impact pervers sur l’écosystème, particulièrement, sur le Golfe de Tunis.
Une conférence internationale a été organisée, mardi, à Tunis, sur le thème « le transfert et la valorisation des eaux usées traitées (EUT) » a permis de présenter les résultats de l’étude de faisabilité sur "le projet d’exploitation des eaux traitées et leur transfert aux régions de demande".
L’objectif de cette étude est de rationaliser l’exploitation de ces ressources pour le développement d’activités agricoles et la promotion de cultures adaptées aux climats aride et semi-aride.
Ce projet dont le coût s’élève à 500 millions de dinars permettra d’irriguer environ 33 000 hectares dans les régions localisées entre le grand Tunis et Kairouan (utilisation exclusivement agricole).
Il permettra également d’irriguer 26 mille hectares dans les régions de Tunis ouest, Zaghouan, Nabeul et Kairouan et de recharger les nappes phréatiques, notamment, celles menacées de salinité en raison de leur surexploitation et de l’infiltration des eaux de mer.
Les zones menacées sont situées dans les délégations de Grombalia, Mornag, El Fahs et Siseb El Alam. Le transfert de ces eaux usées traitées à des fins d’irrigation à Tunis sud permettra de créer des périmètres irrigués supplémentaires et ouvrira de nouveaux horizons pour l’investissement dans ce domaine notamment au profit des diplômés du supérieur.
M. Nadhir Hamada, ministre de l’environnement et du développement durable, a indiqué que ce projet est élaboré en collaboration avec de multiples partenaires (bilatéraux et multilatéraux), relevant que le Fonds mondial pour l’environnement mondial FEM) et la Banque mondiale ont consacré des financements pour la réalisation de ce projet estimés à 10 millions de dinars.
Ces financements vont être consacrés à l’élaboration d’études et à la réalisation de projets pilotes et activités corollaires (exploitation des terres, aménagement des périmètres agricoles, développement de la vulgarisation et de la sensibilisation) ainsi que dans le contrôle des utilisations des eaux traitées.
Le ministre a ajouté que la Tunisie a mis en place de nombreux programmes et plans visant à encourager l’exploitation des eaux traitées, et ce, à travers l’institution de lois pour réglementer les différents usages de ces eaux et la mise en place des normes exigées dans ce domaine.
Un cahier des charges a été élaboré en parallèle pour organiser l’utilisation de ces eaux dans les activités agricoles outre la détermination d’une liste des cultures adaptées et qui peuvent être irriguées par ces eaux.
Un arrêté conjoint des ministères de l’agriculture, de la santé et de l’environnement a été promulgué pour réglementer l’utilisation des eaux traitées dans le domaine agricole.
D’autres mesures incitatives ont été instituées pour développer l’exploitation de ces eaux dans les activités agricoles. Au nombre de celles ci, figurent la tarification unique du mètre cube, à 20 millimes.
Un exposé sur les réalisations de l’office national de l’assainissement (ONAS) et ses programmes pour l’amélioration de la qualité des eaux traitées a été présenté à cette occasion.
Il s’agit concrètement d’un plan de mise à niveau touchant 19 stations d’assainissement outre la création d’une station de collecte des eaux industrielles usées à Ben Arous et le développement de l’assainissement dans les zones industrielles prioritaires à travers la création de quatre stations de traitement industriel dans les zones d’Utique, Grombalia, Moknine et Sfax.
Source : TunisieAffaire
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