La rareté des ressources en eau conjuguée à l'accroissement de la demande, due notamment à la croissance démographique et à l'amélioration du niveau de vie, impose une gestion plus économe de cette source de vie.
Pour faire face à cette nouvelle situation, il est devenu urgent de se doter de technologies modernes de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement.
Le Maroc, qui accuse un très grand retard dans le domaine du traitement des eaux usées, a lancé en 2006 un Plan national d'assainissement (PNA) dont l'objectif est de réduire le taux de pollution des ressources en eau de 60% à l'horizon 2010 et de 80% en 2020.
Le PNA, doté d'un budget de 43 milliards de DH, se propose de réaliser des stations d'épuration, d'étendre le réseau d'assainissement et de renouveler les équipements existants dans 260 villes et centres urbains pour une population de 10 millions d'habitants.
Pour accompagner le Royaume dans ce chantier, une délégation allemande composée notamment d'hommes d'affaires était en visite dans notre pays.
Les Allemands sont déjà présents dans le Royaume grâce à la coopération technique (GTZ) et à la banque allemande de développement (KFW). Ces deux organismes œuvrent dans plusieurs domaines : forêts, déchets ménagers et liquides, énergies renouvelables, etc.
L'eau est au cœur de la coopération entre les deux pays à travers notamment le programme «Gestion intégrée des ressources en eau» (GIRE).
«L'Allemagne est leader en matière d'exportation de technologies vertes et notre stratégie consiste à encourager les politiques de développement durable dans les pays en voie de développement.
Pour ce faire, nos entreprises vous proposent le transfert technologique dans le domaine de l'eau, accompagné par la formation continue du personnel marocain», a indiqué Sigmar Gabriel, ministre fédéral allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire qui a inauguré, le 4 février dernier à Casablanca, un atelier sur la coopération maroco-allemande dans le domaine de l'eau, en compagnie de la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Amina Benkhadra.
Une rencontre organisée par la Chambre de commerce et d'industrie au Maroc.
Lors de ce rendez-vous, plusieurs responsables marocains ont exposé les programmes réalisés dans le secteur de l'eau tels que le projet pilote d'assainissement à caractère participatif réalisé à Marrakech dans lequel des promoteurs touristiques participent pour la première fois au financement d'une station d'épuration.
Autres grands ouvrages à voir le jour, le super collecteur d'eau contre les inondations à Casablanca, ainsi que le programme de dépollution du littoral à Rabat, etc.
Dans le nord du pays, des projets similaires pourraient bénéficier de financements dans le cadre du programme de dépollution du bassin méditerranéen initié par l'Union pour la Méditerranée. Autres sujets abordés : l'agriculture (grande consommatrice d'eau), la réduction des eaux souterraines...
«Dans le cadre de la nouvelle politique agricole Maroc Vert, nous avons un projet de reconversion de 560.000 ha au goutte-à-goutte.
Cette politique permettra une économie d'un milliard de mètres cubes d'eau. Il existe d'autres programmes : recharge artificielle des nappes phréatiques et contrats nappes impliquant les usagers dans la gestion des ressources en eau», a indiqué Majid Benbiba, directeur de la recherche et de la planification de l'eau au secrétariat d'Etat à l'eau et à l'environnement.
Quant à Ismail Al Baz, directeur du projet allemand en eau «InWet», qui forme des experts dans le secteur de l'eau et les énergies renouvelables, il a annoncé qu'un programme de soutien pour les responsables de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) sera prochainement annoncé et les Marocains y sont invités.
Pour sa part, Stefan Girod, de l'association «Partenariat allemand pour
l'eau» forte d'une expérience de 150 ans dans le domaine de l'eau et qui
regroupe quelque 200 membres (entreprises, centres de recherche, etc.), s'est
engagé lui aussi à fournir des solutions globales et adaptées pour chaque pays,
afin de répondre aux «Objectifs du Millénaire» pour 2015.
Depuis juin 2006, une coopération existe entre
l'Agence du bassin hydraulique du Tensift (ABHT) et la GTZ. Dans le cadre du
projet «Protection des Ressources en Eau», cette dernière œuvre pour le
renforcement des capacités des administrations du secteur de l'eau au Maroc tant
au niveau de la Direction de la recherche que de la planification de l'eau
(DRPE).
Ce projet vise le développement de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans le bassin du Tensift et le renforcement du fonctionnement de l'ABHT.
Fruit des accords entre Rabat et Berlin, cette coopération sera élargie dans le cadre du nouveau programme d'«Appui à la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (AGIRE)», qui devrait s'étendre à l'échelle nationale aux différents bassins hydrauliques.
Fondé sur la législation cadre de l'eau, la loi 95-10, ce projet représente le nouvelle approche de gestion décentralisée et participative des ressources en eau au niveau des bassins hydrographiques.
Les objectifs clés de cette gestion comptent la garantie d'approvisionnement économique et efficace en eau potable, de façon durable dans un cadre d'équité pour tous les citoyens.
Une gestion durable des ressources en eau et de ses écosystèmes doit assurer un cadre durable de l'exploitation et de la protection des ressources pour les usagers de l'eau des différents secteurs outre une protection efficace contre les inondations.
Source : Le Matin
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