M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable a annoncé, jeudi, la mise au point d'une stratégie pour protéger, contre l'érosion marine, le littoral et les dunes de sable dans la zone d'Enfidha où seront réalisés d'importants projets (aéroport et port en eaux profondes, zones industrielle et touristique).
Le ministre, qui tenait une conférence de presse, a ajouté qu'un programme de renforcement des ouvrages hydrauliques en place a été proposé pour une meilleure maîtrise des risques que peuvent faire encourir à la zone les crues et changements climatiques.
Il a rappelé que le ministère a élaboré des études stratégiques au sujet des projets d'investissement programmés dans le Golfe de Tunis, notamment autour du lac de Tunis et de la Sebkha de l'Ariana et qui comportent la réalisation de ports de plaisance, d'équipements de services et d'ensembles résidentiels devant abriter environ 500 mille habitants.
Ces études visent à garantir l'harmonie de ces méga-projets avec leur environnement et à préserver le littoral et le domaine maritime public.
Le ministre a relevé qu'il a été décidé de transférer l'unité de transformation de l'acide phosphorique (SIAP) de Sfax, d'entamer la réalisation du projet de dépollution de la Société nationale de cellulose et de la pâte d'Alfa (SNCPA) à Kasserine et d'entamer les études de faisabilité de l'aménagement du lac de Bizerte et du Golfe de Monastir.
S'agissant du projet de dépollution de la ville de Sfax, le ministre a indiqué qu'une étude a été élaborée en collaboration avec des experts internationaux et en coordination avec le Groupe chimique de Tunisie (CGT) pour identifier les solutions idoines en vue de la mise à niveau environnementale des unités de production à travers le recours à des technologies de pointe, l'objectif étant de limiter les émissions de gaz et les rejets liquides et solides.
Il a ajouté qu'un laboratoire itinérant sera acquis dans le cadre de la coopération tuniso-sud-coréenne pour contrôler la qualité de l'air, faisant savoir que 15 stations permanentes de contrôle de la qualité de l'air seront aménagées dans toutes les régions du pays outre le raccordement de la station centrale au réseau national de contrôle de la qualité de l'air.
M. Nadhir Hamada a affirmé que le programme de mise à niveau environnementale sera renforcé pour aider, notamment, les petites et moyennes entreprises industrielles exportatrices à utiliser les technologies propres et à s'adapter aux normes environnementales internationales, et ce, à travers la réalisation du programme d'appui et d'accompagnement technique pour l'obtention de certificats de conformité aux normes internationales (ISO 14001 et au système intégré (qualité de l'environnement, santé et sécurité professionnelle).
Il a ajouté que l'année 2009 sera marquée par la mise en œuvre d'un important programme financé par la commission européenne, lequel fera bénéficier les entreprises industrielles et agroalimentaires d'un appui financier et technique pour la réalisation de programmes spécifiques visant le développement de leurs systèmes productifs conformément aux normes internationales.
Un autre programme pour la réutilisation et l'exploitation des eaux traitées dans les activités agricoles a été mis en place, a-t-il indiqué, précisant que l'objectif de celui-ci est de réduire la pression sur les ressources hydrauliques conventionnelles.
Le ministre a fait savoir que les eaux traitées seront exploitées au futur dans l'irrigation de périmètres irrigués (14 000 hectares) exploités par des diplômés du supérieur.
Concernant la gestion des déchets industriels et domestiques, le ministre a indiqué qu'il est prévu de les traiter dans une unité aménagée à Jradou (gouvernorat de Zaghouan) et de parachever le système par la réalisation de trois centres de stockage et de transformation au nord de Bizerte, au centre de Sfax et au sud de Gabès pour un coût global de 60 millions de dinars.
Il a évoqué la création d'une unité pour le traitement des déchets hospitaliers qui englobera dans une première étape le Grand Tunis pour un coût estimé à 3 millions de dinars fourni sous forme de don par le fonds mondial de l'environnement au titre d'une contribution à la réalisation d'unités spécialisées dans le stockage et le traitement des déchets hospitaliers conformément aux normes internationales.
Il a relevé que ce système sera
généralisé, dans une seconde étape à tous les gouvernorats du pays.
Il a
précisé que le ministère a entamé la mise en œuvre de projets dans le domaine de
l'écotourisme par l'aménagement de circuits, à l'instar de la route des eaux qui
relie Zaghouan à Carthage et le parcours de tourisme écologique "la mémoire de
la terre, du désert et des oasis", relevant que son département étudie également
la faisabilité d'un circuit qui engloberait les îles et îlots du pays.
Il a ajouté qu'il a été décidé de mettre en place un programme spécifique pour la réhabilitation des plages qui comprendra dans sa première tranche 7 kilomètres de plages prioritaires pour un coût global estimé à 23 millions de dinars en plus des travaux de réhabilitation et de mise en valeur du golfe de Monastir (côtes se prolongeant de Khénis à Bekalta).
Source : TunisieAffaire
Commentaires