En cette période de froid, le nombre
d’intoxications au monoxyde de carbone augmente. Ce gaz
asphyxiant a entraîné la mort de 66 personnes en 2008
Le
«kanoun» et les chauffages à gaz constituent les
principales causes d’intoxication.
Les cas d’intoxication au monoxyde de carbone deviennent de plus en plus fréquents ces derniers jours.
Durant la période hivernale où les températures atteignent dans certaines régions -10°C, ils sont plus nombreux à recourir à l’utilisation d’appareils de chauffage. 10.558 cas ont été déclarés au Centre national anti-poison en 2008.
Ce gaz asphyxiant, invisible et inodore, a entraîné la mort de 66 personnes durant l’année dernière.
Le «kanoun» et les chauffages à gaz constituent les principales causes d’intoxication. L’usage de certains combustibles organiques, tels que le charbon, l’essence ou le fuel dégagent du monoxyde de carbone qui est un gaz très dangereux même en faible quantité. 86% des personnes intoxiquées sont âgées de moins de 45 ans. La tranche d’âge 15-25 ans reste la plus touchée.
Selon la répartition par sexe, les intoxications au monoxyde de carbone concernent davantage les femmes.
Elles représentent 66,5% contre 33% pour les hommes.
«Cette situation s’explique par le fait que la majorité d’entre elles sont des femmes au foyer et que 90% des intoxications ont lieu à domicile.
La plupart sont analphabètes et ne connaissent pas les méfaits du monoxyde de carbone», souligne une source au Centre anti-poison. Les régions de Meknès-Tafilalet et Tétouan-Tanger ont enregistré le plus grand nombre de cas.
Les intoxications par le CO2 ont atteint pour la première 1.603 cas et 10 décès. Pour la seconde région, 1.529 cas ont été déclarés et cinq décès.
Notons que celle-ci représente à elle seule, 14,5% des intoxications par monoxyde de carbone au niveau national.
Les déclarations dans cette région ont enregistré une hausse importante au mois de décembre 2008 (17,6%) et janvier 2009 (16,2%).
En tenant compte de la répartition provinciale dans la région Tétouan-Tanger, les statistiques du Centre anti-poison indiquent que la ville de Tétouan est la plus touchée avec 38,5% suivie de Larache (34%), Chefchaouen (26,5 %).
Les symptômes de l’intoxication sont multiples: maux de tête, étourdissements, fatigue, nausée, vomissement, vertige…
L’intoxication grave peut conduire quant à elle au coma puis à la mort.
Le CO2 peut également être à l’origine de graves séquelles en l’occurrence les troubles nerveux et ceux de la personnalité.
Les personnes les plus fragiles sont les enfants, les personnes âgées ainsi que les femmes enceintes.
Leurs cas sont particuliers du fait de la gravité de l’intoxication au CO2 pour le fœtus. Selon le Centre anti-poison, plusieurs cas de malformations fœtales et des retards intellectuels ont été rapportés.
La femme enceinte intoxiquée doit alors bénéficier d’une séance OHB (Oxygénothérapie hyperbare), une méthode qui consiste à faire inhaler de l’oxygène à un patient placé dans une enceinte étanche dont la pression est supérieure à la pression atmosphérique.
En cas d’intoxication, il faut ouvrir les fenêtres, arrêter l’appareil à combustion et surtout ne pas allumer le feu et éviter tout risque d’étincelle.
La personne victime d’intoxication doit également quitter la pièce. De simples gestes qui permettent d’éviter le pire.
Source : Aujourd'hui le Maroc
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