Au grand bonheur des professionnels et du public, plusieurs exposants ont répondu présent à l'appel des organisateurs pour venir présenter leurs produits au premier Salon international des technologies de l'eau et de l'assainissement.
Organisé par l'Alliance Maghreb-Machrek pour l'eau (ALEMA) et la Chaire Unesco interdisciplinaire pour une gestion de l'eau durable, en partenariat avec le Conseil mondial de l'eau et de plusieurs ministères, cet événement s'est déroulé du 14 au 18 janvier au Sacré-Cœur à Casablanca.
Exposant un appareil de purification de l'eau, les premiers à rencontrer dès l'entrée du salon sont les représentants de la société Aquadyn.
Selon eux, cet appareil filtre l'eau pour la rendre biocompatible avec celle de notre corps. Il supprime même les toutes petites quantités contenues dans l'eau potable, notamment chlore, plomb, mercure, pesticides, virus... «Je ne critique pas les distributeurs d'eau.
Mais je veux expliquer que l'eau qu'on reçoit dans nos robinet est potable, mais non compatible avec notre corps», explique Nabil Benkirane. Mais, les spécialistes affirment que l'eau a besoin de quantités minimes de minireaux.
Non loin de là, Mohamed Kenfaoui, coordonnateur pédagogique à l'Ecole Hassania des travaux public de Casablanca, est présent au salon pour promouvoir la filière Génie de l'hydraulique, de l'environnement et de la ville, dont la première promotion (26 étudiants) termine ses études cette année. Une formation qui répond parfaitement au besoin pressant du marché professionnel.
«C'est un enseignement solide qui donne à nos étudiants la possibilité de répondre aux besoins croissants des villes en matière de génie hydraulique», explique Kenfaoui. «Je pense que ces jeunes resteront pour servir leur pays.
En règle générale, une fois leurs diplômes en poche, la majorité de nos jeunes ingénieurs partent travailler à l'étranger. C'est une grande perte pour notre pays. Il y a un grand silence à propos de ce phénomène.
C'est comme si vous assistez à un blessé qui perd son sang et que vous ne pouvez pas aider», ajoute ce professeur qui, après des études à l'étranger est rentré au Maroc pour enseigner.
Enthousiaste, Amine Imanssar, manager associé de la société H2 Eaux, représentant exclusif du numéro un européen des systèmes de stations d'épuration préfabriqués Klargester est fier de partager son intérêt pour la protection de l'environnement.
«Nous proposons une technologie dix fois plus compacte qui n'a besoin que de 30 m2, au lieu des 250 m2 que nécessite les stations traditionnelles. Aussi, elle consomme 10 fois moins d'énergie que les systèmes conventionnels d'assainissement».
A quelques mètres, d'autres participants sont en train de débattre de la géopolitique de l'eau. Les grandes évolutions que connaît le monde comme l'urbanisation, la croissance démographique et économique, les changements climatiques créent de plus en plus de tensions sur les utilisations de l'eau.
«Environ une personne sur trois dans le monde ne bénéficie pas de service public d'eau potable. Pour l'assainissement, la situation est pire. Le monde doit donc consacrer beaucoup plus de moyens à ceux qui ne bénéficient pas encore des services publics d'eau potable et d'assainissement.
Cet effort d'universalisation du service a besoin d'être identifié dans les politiques publiques afin d'éviter d'allouer une trop grande part des moyens du secteur à ceux qui bénéficient déjà d'un service public, au détriment de ceux qui sont exclus», a indiqué Gérard Payen, conseiller pour l'eau du secrétaire général des Nations unies et président de la Fédération internationale des opérateurs privés de services d'eau (AquaFed).
Et d'ajouter: «Le nombre de personnes n'ayant pas accès à des toilettes hygiéniques privatives dépassent aujourd'hui les 2,5 milliards d'individus». Pour ce qui est de la réalisation de l'Objectif du millénaire (OM) «Eau potable», l'Afrique est en retard.
La croissance démographique a limité l'impact des efforts réalisés. Ainsi, entre 1990 et 2006, le nombre de personnes qui ont gagné un accès «amélioré» à l'eau a augmenté de 67% (+ 240 millions) en Afrique.
En revanche,
et dans la même période, le nombre d'habitants qui n'a même pas ce niveau
d'accès a augmenté de 23%, pour atteindre 340 millions d'individus, alors qu'il
n'aurait pas dû croître pour être conforme aux objectifs mondiaux. Au rythme
actuel, l'Afrique n'atteindrait ses Objectifs du millénaire qu'en 2038.
Signe de la tension à propos de l'eau, les
ministres en charge du secteur de l'Eau et d'Assainissement se rencontrent de
plus en plus souvent.
En 2008, ils ont tenu une réunion à New-York et ils se retrouveront, en mars prochain, au Forum mondial de l'eau d'Istanbul.
En Afrique, ils travaillent régulièrement ensemble au sein du Conseil des ministres africains de l'Eau (AMCOW). L'année dernière, ils se sont rencontrés à Durban lors de la conférence AfricaSan pour l'assainissement et à Tunis durant la Semaine africaine de l'eau.
Les ministres d'Afrique du Nord viennent de se réunir avec leurs homologues européens à Amman dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée.
En 2008, évolution majeure, même des chefs d'Etat se sont réunis pour discuter de ces enjeux liés à l'eau. En décembre 2007, les chefs d'Etat asiatiques ont travaillé deux jours ensemble au Japon.
En juillet dernier, les chefs d'Etat du G8 ont décidé de faire le bilan de leur plan d'action sur l'eau de 2003.
Source : Le Matin
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