Une importante étude nationale
sur les polyarthrites toutes récentes au Maroc est en cours,
sous la coordination de l’équipe de rhumatologues de
l’hôpital El Ayachi (établissement universitaire
spécialisé du centre hospitalier Ibn Sin), sous
l’égide de la Faculté de Médecine de Rabat
et de l’université Mohammed V Souissi.
Ce
travail scientifique bénéficie de la collaboration de
l’équipe de rhumatologie de l’hôpital Cochin
Paris et de l’INSERM France. Cette pathologie est au centre des
travaux 18ème congrès national de rhumatologie, qui se
tiendra à Agadir, le 22 novembre 2008. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie
inflammatoire chronique des articulations. C’est le plus
fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Sa
fréquence est estimée à 0,5 à 1 % de la
population soit environ 150 000 à 200 000 malades au Maroc. Cette maladie prédomine chez la femme et débute en
occident vers 50 ans. Le début dans notre pays est plus
précoce, elle commencerait 10 ans plus tôt. Des travaux
nationaux ont montré la sévérité de la PR
au Maroc d’autant plus si les conditions socioéconomiques
du patient sont défavorables. Cette maladie entraîne une
déformation et une destruction des articulations avec
l’installation progressive d’un handicap de plus en plus
sévère pouvant rendre à la longue le malade
complètement grabataire. A côté de ce
retentissement majeur sur la qualité de vie (socio-familiale et
professionnelle), il existe aussi une diminution globale de
l’espérance de vie puisque les gens atteints de
polyarthrite vivent en moyenne 10 à 15 ans moins que la
population générale. La prise en charge doit se faire en
milieu spécialisé (rhumatologie). Le traitement de cette
maladie a été complètement transformé cette
dernière décennie avec l’apparition de nouveaux
traitements dits traitements biologiques ou biothérapies. Ces
médicaments surtout s’ils sont prescrits au début
sont capables de stopper l’évolution de la maladie. Malheureusement, ces traitements coutent très cher (entre 60 000
et 200 000 dirhams par an). Cette maladie rentre dans le cadre des
affections longue durée. Cependant, seul un patient sur 5 au
Maroc bénéficie d’une couverture pouvant lui rendre
accessible une prise en charge de pointe. Il existe plusieurs
publications sur la PR dans notre pays. Actuellement, sous la coordination de
l’équipe de rhumatologues de l’hôpital El
Ayachi, sous l’égide de la Faculté de
Médecine de Rabat et de l’université Mohammed V
Souissi et avec la collaboration de l’équipe de
rhumatologie de l’hôpital Cochin Paris et de l’INSERM
France, il existe une vaste étude nationale multicentrique
recrutant les polyarthrites toutes récentes (cohorte ESPOIR
Maroc). Cette étude va suivre le devenir des malades et essayer
de cerner les caractéristiques et le parcours de ces malades
rhumatisants marocains. Ses résultats seront intéressants
pour définir objectivement le profil de la PR au Maroc. La SMR
(Société Marocaine de Rhumatologie) a mené
plusieurs campagnes de sensibilisation dont le but essentiel est de
prendre en charge précocement les patients en milieu
rhumatologique spécialisé afin de leur donner le maximum
de chances de ne pas évoluer sévèrement. Il faut préciser, par ailleurs, que les
infiltrations de la main, la viscosupplémentation,
particularités de la spondylarthrite ankylosante (SPA) dans les
pays en voie de développement, les recommandations les plus
récentes dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoide
et quelles sont les possibilités offertes pour optimiser les
thérapeutiques modernes disponibles en matière
d’ostéoporose, constituent les principales autres
thématiques, qui seront développées, lors de cette
18ème édition de formation médicale continue de
rhumatologie. Source : l'Opinion
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