La commission parlementaire des Travaux publics et des Transports, réunie hier sous la présidence du député Mohammad Kabbani, s’est penchée sur le dossier de l’eau potable vendue en gallons, qui est sous étude depuis l’année 2002.
La commission a estimé que « la pénurie d’eau potable a poussé de nombreux citoyens à acheter de l’eau en gallons ».
Elle a expliqué que « les familles aux revenus limités, ne pouvant se permettre de payer l’eau minérale en gallons, ont recours à de petites entreprises qui vendent de l’eau en gallons, à prix réduits, sans le moindre permis ou la moindre surveillance ».
La commission parlementaire a déclaré avoir cherché un moyen de mettre un terme à l’activité de ces entreprises pour protéger la santé des citoyens, mais elle a réalisé l’impossibilité de le faire, « parce que l’eau potable n’est pas assurée dans de nombreuses régions libanaises ».
Face à ce problème, « la commission n’avait d’autre choix que celui d’œuvrer à protéger la santé des consommateurs ». « C’est dans cet objectif qu’elle a lancé une campagne pour mettre un terme à la pollution de l’eau potable vendue en gallons, sans permis ».
Elle a d’abord mis en place un projet d’analyse de l’eau vendue par ces entreprises, les analyses étant menées dans les laboratoires de l’Université américaine de Beyrouth.
Il s’est avéré que « 325 entreprises vendent de l’eau en gallons sans permis, alors que seulement 13 entreprises ont des permis ». Au début de la campagne, en 2002, « 76 % des entreprises vendaient de l’eau polluée.
Mais en mars 2004, seulement 9,5 % des entreprises vendaient de l’eau polluée, le parquet ayant ordonné la fermeture d’un certain nombre d’entreprises ».
La commission a par ailleurs œuvré à la mise en place d’un projet de loi pour réglementer la vente de l’eau potable en gallons.
Les articles de ce projet de loi précisent notamment que « l’eau doit être potable et que ses caractéristiques doivent être conformes aux conditions requises par la loi ».
Quant aux « récipients utilisés, ils doivent être transparents et fabriqués dans une matière qui n’influe pas sur la qualité de l’eau ».
« Cette eau doit avoir pour origine des nappes d’eau souterraine ou des sources dont l’exploitation est approuvée par le ministère de l’Énergie et de l’Eau », indique aussi le projet de loi.
Ce dernier souligne aussi qu’« il est interdit de vendre de l’eau traitée d’une station de traitement à une autre ou dans des supermarchés ». Il est aussi « interdit de modifier le mode de production de l’eau potable sans l’obtention d’une autorisation préalable du ministère de l’Industrie ».
Ce ministère a la possibilité de « vérifier régulièrement que les stations de remplissage de l’eau répondent aux conditions requises ».
De même, « le ministère de l’Économie a la possibilité de contrôler la conformité de la qualité de l’eau aux normes requises ».
Si l’eau est non conforme aux normes requises, le contrôleur peut fermer immédiatement la station de remplissage sur décision des ministères de l’Économie et de l’Industrie.
Source : l'Orient Le Jour
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