Pour les investisseurs, les « greentech », ou
technologies de développement durable, ont désormais pris
la place de l'internet. S'il
est un secteur à surveiller, c'est bien celui des
énergies renouvelables. Les « greentech », ou encore
« cleantech », ont pris le relais de la vague internet dans
la Silicon Valley en Californie. C'est surtout dans le
photovoltaïque que le potentiel de croissance est
élevé. Actuellement, dans le monde, le marché
progresse au rythme de 40 % par an. Dans l'Hexagone, les demandes de
raccordement devraient quadrupler en 2008 par rapport à l'an
dernier. Et pourtant, les technologies ne sont pas encore matures, et
les coûts de production de l'énergie sont bien plus
élevés que dans le cas d'énergies fossiles. Mais
pour favoriser la création de nouvelles filières
énergétiques, des Etats comme la France, l'Allemagne,
l'Espagne... les subventionnent en consentant un rachat des productions
à des tarifs supérieurs à ceux de
l'électricité fournie par le réseau. Ainsi, en
France, le rapport peut aller de 1 à 7 pour rendre le
photovoltaïque incitatif, et les contrats sont établis pour
vingt ans. Ces subventions, destinées à
accélérer le développement de ces marchés,
confèrent au photovoltaïque des retours sur investissement
attractifs avec une visibilité appréciable.
Puiser 20 % de la consommation d'énergie dans les renouvelables
En outre, l'évolution des technologies permet maintenant de disposer des cellules photovoltaïques imprimées sur des films ultra-minces, à des prix plus bas que les panneaux photovoltaïques.
La société Nanosolar, née en 2002 dans la Silicon Valley, a mis au point un procédé qui doit lui permettre de produire deux millions de cellules par an.
Elle est devenue la nouvelle coqueluche des investisseurs, et une société comme EDF Energies Nouvelles est récemment entrée dans son capital à hauteur de 50 millions de dollars pour avoir accès à sa production à partir de 2009.
Une autre jeune société, Sunpower, considère que les coûts de production d'énergie photovoltaïque devraient baisser de 50 % d'ici à 2012, créant un effet d'entraînement pour le marché.
Les gouvernements sont prêts à s'investir dans bien d'autres secteurs que le photovoltaïque pour parvenir, comme en europe par exemple, à puiser 20 % de leur consommation d'énergie dans les renouvelables (hydroélectricité et biomasse comprises) à horizon 2020.
Invité par la Française de Placements, Claude Mandil, ex-directeur exécutif de l'Agence internationale pour l'énergie (AIE) rappelait récemment à Paris que, sans inflexion majeure des politiques énergétiques, la croissance des besoins dans le monde (évaluée à 55 % en une trentaine d'années) serait avant tout couverte par le charbon, le gaz et le pétrole ; quant à la part des énergies renouvelables, elle serait de l'ordre de 15 % en tout (biomasse et hydroélectricité comprises) à l'horizon 2030, avec seulement 2 % pour l'éolien et le solaire, contre 1 % actuellement. « Inacceptable », commente Claude Mandil, laissant entendre que les politiques énergétiques doivent laisser plus de place aux renouvelables.
Pour autant, les énergies vertes ne sont pas l'eldorado parfois présenté. Les cours erratiques du pétrole peuvent nuancer l'intérêt porté aux énergies vertes.
Et la découverte de nouveaux gisements (en eau profonde au Brésil, dans les schistes bitumineux du Canada, demain dans le sous-sol de l'Arctique...) est toujours de nature à modifier la donne pour les renouvelables.
Reste toutefois, contre les énergies fossiles, le problème du CO2 à l'origine de l'engouement pour les renouvelables.
Enfin, même si le secteur doit connaître une croissance spectaculaire, il n'est pas dit que toutes les entreprises qui se lancent dans l'aventure vont surfer sur cette croissance.
Comme on l'a déjà vu avec la vague internet, la croissance d'une société ne peut être menée que lorsque ses fondamentaux sont solides.
Mais jusqu'à présent, le capital-risque a révélé son intérêt. Ainsi l'an dernier, à l'occasion de 39 levées de fonds, 600 millions de dollars sont venus se loger dans l'industrie du solaire aux Etats-Unis, selon une étude de PricewaterhouseCoopers.
Source : Le Figaro
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