Le géant américain, General Motors, en crise aux États-Unis et en Europe, affiche des ventes en hausse de 112 % au Moyen-Orient.
À l’heure où le premier constructeur automobile américain annonçait la suppression de milliers d’emplois aux États-Unis, la branche Moyen-Orient de General Motors tenait une conférence de presse hier à Beyrouth pour annoncer la vente de plus de 110 000 véhicules dans la région entre janvier et septembre, un nombre en hausse de 13 % par rapport à la même période de 2007.
Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que la capitale libanaise a été choisie comme lieu pour cette conférence, les ventes de GM au Liban ayant bondi de 112 %, le taux le plus élevé au Moyen-Orient.
Le Liban est en effet le marché qui se développe le plus rapidement pour le groupe américain.
Les voitures GM occupent aujourd’hui une part de marché de 8 % contre 5,5 % il y a tout juste un an. « Il est fort satisfaisant de voir que notre gamme de produits attire de plus en plus de consommateurs au Liban, tel que le révèlent ces chiffres impressionnants », a souligné Terry Jhonsson, directeur régional de General Motors.
Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les raisons de cette forte croissance, Jhonsson a souligné que la « diversification au niveau des modèles constitue le facteur principal de cette réussite sur le plan régional et au Liban ».
« Il ne faut pas non plus négliger l’effet de la baisse du dollar, qui a joué en notre faveur, ainsi que le travail ardu de nos distributeurs locaux qui se sont lancés dans une bataille commerciale acharnée.
Enfin, la croissance à trois chiffres enregistrée au Liban est en partie le fruit d’une demande accumulée (pent-up demand) qui survient généralement après toute période de récession », a-t-il ajouté.
Le retour au calme au Liban semble en effet jouer sur le moral des consommateurs qui expriment depuis le début de cette année un plus grand appétit pour les voitures : 18 880 véhicules neufs ont été vendus sur les sept premiers mois de l’année contre 9 763 sur la même période de 2007, en hausse de 93 %.
Dans la foulée de cette importante hausse, les voitures GM ont affiché des résultats exceptionnels : + 132 % pour les voitures Chevrolet, Cadillac et Hummer distribuées par Impex, +63 % pour les voitures GMC vendues exclusivement par Rymco, et +200 % pour les SAAB distribuées par Sigma.
Avec la hausse du prix de l’essence, le lancement des petites cylindrées a permis à ces voitures, réputées pour être soit trop chères soit trop gourmandes en carburant, de trouver preneur auprès d’un grand nombre d’automobilistes libanais.
Les ventes des voitures Spark, Aveo, Optra et Epica (toutes des Chevrolet appartenant à la catégorie petit ou moyen moteur) confirment cette tendance ; elles ont bondi de 207 % sur les neuf premiers mois et ont représenté 40 % du total des ventes de voitures GM au Liban.
Dans les autres pays du Moyen-Orient, les véhicules tout-terrain de grande dimension demeurent en revanche les plus vendus, les consommateurs des pays producteurs de pétrole n’étant pas affectés par la hausse du prix de l’essence.
Quelles que soient les particularités propres à chaque pays, une chose est évidente : les ventes de General Motors au Moyen-Orient, et particulièrement au Liban, ont été surprenantes cette année. Elles contrastent surtout avec le net ralentissement des ventes du groupe aux États-Unis et en Europe.
Hier, le patron de GM Europe indiquait que les ventes des principales marques de General Motors étaient en baisse de 30 % dans le Vieux Continent.
Le groupe, qui a récemment décidé de supprimer 1 600 emplois dans trois usines américaines, va fermer fin décembre une usine dédiée à la production de quatre gros modèles de 4x4, dont les ventes s’essoufflent à vue d’œil.
«Ceci n’affectera aucunement nos ventes au Moyen-Orient qui reste un marché à fort potentiel de croissance. Il existe en tous cas une grande différence entre les caractéristiques et les défis du marché américain ou européen et celui du Moyen-Orient », a conclu Terry Jhonsson.
Source : l'Orient le Jour
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