Des chercheurs algériens qui supervisent
l'étude du "projet du Maghreb-Europe" sur la production et
l'exportation de "l'hydrogène solaire" ont proposé le
lancement de ce dernier par la création d'une centrale
d'énergie solaire prés de la ville de Ghardaïa, au
regard du potentiel solaire considérable de l'Algérie
dans tout le bassin méditerranéen.
M. Bouziane
Mehmeh, qui supervise l'étude en compagnie d'un groupe de
chercheurs au centre de développement des énergies
renouvelables de Bouzaréah à Alger, a indiqué
à l'APS que "l'étude consiste à rechercher la
possibilité d'introduire le gaz hydrogène dans le gaz
naturel, précisant que les premiers résultats
sont"convaincants et satisfaisants".
L'étude, a-t-il
ajouté, a obtenu un prix d'encouragement de la revue de l'OPEP
"pétrole et coopération arabe".
L'idée
de ce projet est née, selon ses initiateurs, lors du
"16éme congrès international sur l'énergie
hydrogène, tenue dans la ville de "Lyon" (France) en 2006 sur
proposition du premier congrès international sur
l'hydrogène en tant que source énergétique
renouvelable" tenue à Alger en juin 2005.
La
revue "pétrole et coopération arabe" a publié
dernièrement l'étude qui considère que
l'hydrogène solaire est "le carburant stratégique
alternatif le plus attractif et le plus disponible pour répondre
aux besoins énergétiques mondiaux dans les prochaines
décennies" et résoudre les problèmes en relation
avec la crise énergétique qui secoue le monde
actuellement et son impact sur la hausse des prix du pétrole et
les émissions de gaz nuisibles à l'environnement.
En
2005, des experts d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, d'Egypte, de
France, d'Italie, d'Allemagne et du Royaume-Uni ont recommandé
"la création d'un grand projet Maghreb-Europe pour
développer et exploiter l'hydrogène produit à
partir de l'énergie solaire dans les pays du Maghreb".
En
2006 le centre algérien de développement des
énergies renouvelables a été chargé de
coordonner les efforts des pays du Maghreb, la société
européenne des technologies de l'hydrogène ayant, pour sa
part, été chargée de coordonner les efforts des
pays de la rive nord de la méditerranée.
L'équipe
algérienne de recherche a conclu à la possibilité
de lancer le projet par la création d'une centrale
d'énergie solaire prés de la ville de Ghardaïa
proche des champs pétrolifères de Hassi R'mel, le site
offrant toutes les conditions requises.
Parmi ces conditions,
l'on cite le potentiel solaire considérable du sud
algérien, ses nappes phréatiques, en plus des gazoducs
transméditerranéens qui pourront être
utilisés pour la distribution de l'hydrogène ainsi que
l'existence de techniques efficaces de production de
l'hydrogène".
Selon une étude réalisée
par l'Agence spatiale allemande, "l'Algérie recèle le
plus important potentiel solaire dans tout le bassin
méditerranéen, avec un volume annuel estimé
à 169.000 tétra Wh en énergie thermique solaire,
14 tétra Wh en énergie solaire photovoltaïque et 35
tétra Wh en énergie éolienne".
Le volume
du potentiel solaire de l'Algérie équivaut le
décuple de celui de son potentiel en gaz naturel
découvert jusqu'à l'heure à Hassi R'mel, indique
la même étude.
Par ailleurs, la revue met en
avant "des opportunités indéniables pour les pays du nord
et du sud de la Méditerranée permettant de dégager
les contours d'une coopération fructueuse et efficace dont la
cheville ouvrière n'est autre que l'exploration d'un potentiel
extraordinaire d'énergie solaire notamment dans le grand Sahara,
en faisant de l'hydrogène généré par
l'énergie solaire un vecteur d'une énergie propre et sure
couvrant les besoins énergétiques au double plan
régional et mondial".
L'eau souterraine est un autre
facteur essentiel à la production de l'hydrogène,
d'autant plus que le nord du Sahara algérien renferme deux
grandes nappes phréatiques. La première, l'une des plus
importantes au monde, est située sur les frontières entre
l'Algérie, la Tunisie et la Libye, et la seconde appelée
"le grand erg oriental" est située au cúur du Sahara
algérien.
Ces deux réservoirs hydriques sont
à même de permettre une production à grande
échelle de l'hydrogène, estime le document, rappelant que
des études réalisées depuis 30 ans ont
démontré que l'exploitation des couches hydriques du nord
du Sahara algérien qui offrent l'avantage d'une relative
profondeur de la croûte du réservoir, permettra
d'alimenter les centrales d'hydrogène d'une manière
efficiente et à moindre coût.
L'Algérie
dispose également d'un autre facteur non moins important,
à savoir le réseau de gazoducs la reliant à
l'Europe pouvant être mis à contribution pour le transport
de l'hydrogène vers l'Europe à des coûts
raisonnables, ajoute l'étude.
Ce réseau peut
servir, selon les chercheurs, pour le transport de "l'hydrogène
combiné" (gaz et hydrogène) via un même gazoduc, en
tenant compte de certains
aspects techniques.
La revue a
également mis en évidence un autre projet de transport et
de distribution d'un composé de gaz naturel et
d'hydrogène en cours de réalisation par un groupe
européen, précisant que ce procédé vise
à "définir les conditions techniques et
socioéconomiques à même d'injecter de
l'hydrogène dans le gaz naturel en utilisant les infrastructures
existantes".
Parmi les pays concernés par le projet, la
publication cite l'Algérie, la Libye, la France, l'Espagne, la
Suisse, l'Italie, l'Allemagne, la Turquie et les Etats-Unis.
Source : La Tribune
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