Djerba est une île de
141.000 habitants avec une densité touristique, durant la saison estivale,
estimée à 300.000 visiteurs par an, ce qui est de nature à accentuer la pression
sur les ressources hydrauliques de la région, poussant ainsi les responsables de
la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux à envisager le
recours au secteur privé pour le montage d’un projet de dessalement d’eau de mer
à Djerba, susceptible de répondre à un déficit (estimé à 738 l/s d’ici l’an
2025) de plus en plus croissant tout en autonomisant l’île des rêves vis-à-vis
du continent.
Les besoins des Djerbiens en eau potable sont estimés, d’après Madame Trimèche
Sihem, Directrice de la communication et de la coopération internationale au
sein de la SONEDE, à 50.000 m3/ jour dont 30.000 m3 proviennent de la région de
Médenine avec une salinité de 3 g/l, le reste est produit sur place grâce à la
station de dessalement d’eau saumâtre, sollicitée quotidiennement à raison de
20.000 m3/ jour avec une salinité de 0,5 g/l (l’eau brute a une salinité de 6
g/l). Après mélange, les consommateurs reçoivent une eau potable accompagnée de
1,5 g/l.
Surexploitée depuis des décennies, insiste notre interlocutrice, la nappe phréatique îlienne s’amenuise et le risque d’intrusion maritime est devenu, de l’avis de certains experts, élevé, ce qui a poussé les pouvoirs publics à des solutions de rechange pour, tout d’abord, cesser le transfert d’eau de Médenine vers Djerba (360 l/s) et couvrir ainsi les besoins, de plus en plus pressants, des agriculteurs de la région et profiter ensuite de la percée des nouvelles technologies en cours dans le domaine du dessalement d’eau de mer pour installer une station capable de répondre, à l’avenir, à la montée de la demande domestique et à la consommation vertigineuse de l’infrastructure hôtelière.
«Le pays a besoin de financement extérieur et de capitaux étrangers, seuls à même de favoriser l’implantation de nouvelles techniques, de permettre le transfert des connaissances, et de gérer au mieux le risque de la haute technologie envisagée dans l’opération de dessalement de l’eau de mer à Djerba», nous dit M. Habib Jomaa, Directeur à la SONEDE, qui met l’accent sur les avantages de l’approche BOT (Build Operate and Transfer) pour combler, au plus vite, le gap entre l’offre et la demande dans l’île, atténuer l’endettement du pays en diversifiant les ressources de financement et de permettre au personnel de la SONEDE de se frotter, grâce à ce projet pilote, à de nouveaux types de technologies, respectueux de l’environnement dans ses différentes phases de production (le prétraitement, le traitement et le post-traitement) et modérés au niveau de la facture énergétique.
Il s’agit d’une station dont le coût s’élève à 39.3 millions d’euros à hauteur de 30% de capitaux propres, 70% d’emprunts avec des taux d’intérêt fixés à 7,5% pour une période de remboursement étalée sur 12 ans.
Les principales caractéristiques techniques du BOT de la station de Djerba sont une capacité de retenue estimée à 50.000 m3 par jour, l’utilisation de l’osmose inverse comme technologie de pointe et une souscription de puissance évaluée à 9442 kw.
Source : WebManagerCenter
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