A travers toutes les régions du sud du pays, l'Etat a investi gros pour assurer une alimentation permanente en eau potable.
Pourtant le citoyen se plaint du fait que cette denrée alimentaire contient un taux de sel nocif à la santé. Elle est lourde à digérer pour les intestins. Certains lui préfèrent de l'eau embouteillée et commercialisée.
Les sahraouis lui préfèrent l'eau de pluie en particulier pour la préparation du thé, car ne contenant pas de sel nocif au corps. La majorité, faute de moyens, est contrainte à la consommer.
Avec le temps, cette majorité subit des conséquences de santé comme l'hypertension, des maladies rénales.
Cette eau a aussi un impact sur la peau. Une bonne partie de la population souffre des allergies et des maladies de peau dues à l'usage de cette eau pour se baigner. L'eau dans le Sahara contient un taux de sel très élevé.
La flore s'alimente de cette eau en permanence. Par conséquent, le goût salé de la flore influe sur sa chair, qui devient automatiquement salée.
Les sahraouis ne mettent jamais de sel dans leur plat. En tout cas, pour ceux qui font la cuisson à la manière traditionnelle, le sel a toujours été considéré comme mauvais ingrédient, malgré la présence des dizaines de salines dans les provinces du sud qui produisent des centaines de tonnes par jour, exportés au nord du pays ou ailleurs.
Le sahraoui prépare le thé avec de l'eau de pluie, pour la bonne raison que cette eau ne contient pas du sel. «Une eau qui vient du ciel, est une eau bénie», dit Hamadi, un berger dans la région de Laâyoune. Il explique: «L'eau de pluie nous la collectons dans barils après chaque pluviométrie.
Nous la conservons dans ce que nous appelons «matfia». Il y avait avant, auprès de chaque tente un baril de l'eau de pluie. Son prix vaut de l'or.
Aujourd'hui dans chaque maison, il y une «matfia» pleine en eau de pluie, collectée dans des camions citernes en hiver. Je ne bois jamais de l'autre eau de la mer, comme tout vrai sahraoui. Car elle nuit à notre santé.
En plus, il n'y pas une meilleure eau pour tuer la soif que le thé préparé à la base de cette eau. C'est notre boisson préférée dans toutes les saisons de l'année».
Les sahraouis parcouraient tout le désert à la recherche de «gragra», des espaces verts entourés de lacs pleins d'eau de pluie pour la collecter avant qu'elle sèche.
Avant, les bergers avaient avec eux la théière, le thé vert, le sucre et l'eau de pluie pour préparer un verre de thé délicieux, plusieurs fois par jour. Maintenant c'est à bord des Land Rover, que ce matériel est transporté en permanence.
L'eau de pluie pour le thé est un compagnon inséparable. Même lors d'un voyage entre deux villes du sud, la présence de l'eau de mer est une nécessité.
Entre toutes les différentes couches sociales, l'eau de pluie reste un facteur d'approche, de proximité et d'unité.
C'est étrange il y a des plantes qui ne survivent que grâce à l'eau de pluie, ou à l'humidité et ce pour de longue durée dans l'attente d'une prochaine pluie. Le berger pour rigoler a dit que la femme et l'eau de pluie sont très précieuses dans le désert.
Et c'est vrai. Les sahraouis accordent une grande valeur à l'eau de pluie, comme étant une eau pure, une eau de grâce et une eau très bénéfique pour la santé. Elle aide le corps à résister aux canicules.
Ce qui est étonnant c'est qu'on trouve dans le désert, le long de la rivière Sakia El Hamra, des sources d'eau douce qui surgissent des nappes souterraines.
Rares, mais elles existent. Plusieurs Saints de renommée, se sont installés, dans le temps autour de ces sources notamment dans la région de Laâyoune, Smara et Dakhla. Il y aussi des sources d'eau sulfureuses entre Laâyoune et Boujdour.
Il y a l'eau de mer distillée et l'eau de l'humidité, mais pour les sahraouis, l'eau de pluie reste la préférée.
Source : Le Matin
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