Le ciel est loin d’être dégagé pour les trois
compagnies aériennes tunisiennes. L’afflux des transporteurs européens à bas
prix ne cesse de provoquer une baisse de leurs parts de marché. Simple trou
d’air ou zone de fortes turbulences ?
Une dizaine de compagnies
aériennes charter et low-cost ont investi ces dernières années le ciel tunisien.
Il s’agit, entre autres, des compagnies Air Méditerranée, Aigle Azur, XL
Airways, HapagFly ou encore Air Berlin.
Le dernier arrivé n’est autre que
la compagnie française Transavia qui a commencé à desservir la Tunisie en juin
2007. La ruée ne semble pas proche de son épilogue. Thomsonfly, une compagnie
low-cost britannique vient de recevoir le feu vert des autorités aéronautiques
tunisiennes pour desservir l’aéroport de Monastir a partir de Novembre. Une
autre compagnie low-cost, SBA Tunisia, devrait être lancé sous peu grâce à des
capitaux tunisiens et suédois.
L’arrivée des ces compagnies à
bas prix est en quelque sorte un mal nécessaire. La Tunisie est en effet
contrainte à libéraliser son ciel pour donner du sang neuf à son secteur
touristique mis à mal par une baisse du nombre des visiteurs occidentaux ces
dernières années.
Dans ce domaine, la destination est d’ailleurs appelée à
combler son retard par rapport à ses concurrents directs. A titre d’exemple, le
Maroc compte plus d’une vingtaine de compagnies aériennes charter et
low-cost.
La médaille a cependant un revers: les compagnies
européennes opérant sur la Tunisie ont grignoté des parts de marchés importantes
au transporteur national Tunisair ainsi qu’aux deux compagnies charters locales
Nouvelair et Karthago Airlines au regard de leurs tarifs défiant toute
concurrence.
Chiffre révélateur: la compagnie Transavia a réalisé
plus de 1000 vols réguliers sur les trois aéroports tunisiens qu’elle dessert
(Djerba, Monastir et Tozeur) en plus des vols irréguliers affrétés directement
par des tours opérateurs au cours de sa première année d’activité, selon un
bilan publié récemment par la compagnie.
Cette filiale d’Air France-KLM a
transporté 141 000 passagers, dont 76 000 en vols réguliers sur Djerba, 53 000
sur Monastir et 12 000 sur Tozeur, soit un taux de remplissage moyen de plus de
70%. Ainsi, la part du pavillon français en régulier et charter sur l’axe
franco-tunisien est passée de 30 % en 2006 à 40 % en 2007.
Parallèlement, la part de marché de Tunisair, toutes activités
et tous marchés confondus, s’est en revanche située à 35,2% en 2007 contre 38%
une année auparavant.
Le transporteur national a également vu son
trafic global des passagers (3,6 millions de passagers transportés en 2007)
baisser de 4,7% par rapport à 2006. Ces résultats s’expliquent en grande partie
par une chute du trafic charter de 13,2% et d’une progression du trafic régulier
de 3,1%.
Même si elles n’ont pas encore rendu publics leurs
rapports annuels, Karthago Airlines et Nouvelair auraient passé par une zone de
turbulences due à l’aiguisement de la concurrence dans le ciel tunisien.
A
preuve: Les deux transporteurs privés se sont engagées depuis fin 2006 dans un
processus de rapprochement .Ces fiançailles « s’inscrivent dans le contexte de
l’ouverture du ciel, qui contraint les compagnies aériennes à procéder à des
alliances pour maintenir leurs parts de marché », selon un communiqué publié
récemment par les deux compagnies privées.
Chez Tunisair, on
estime que la baisse des performances est plutôt un trou d’air qui s’est
accentué par l’envolée des prix du kérosène. Pour s’en sortir, le transporteur a
choisi de rajeunir sa flotte, composée actuellement de 31 appareils, dont l’âge
moyen s’élève à douze ans.
Il vient en effet confirmé sa commande de seize
Airbus assortis de assortis de trois autres en option pour environ 1, 94
milliards de dollars.
La compagnie nationale vise également à
moyen terme la maîtrise de développement de son activité charter au profit de
son activité régulière à travers le « délestage » des vols charter sur les
lignes déficitaires, essentiellement en Europe centrale et dans les pays
scandinaves.
Source : AfricaTime
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