Les usagers de la RN5 ont désormais droit, à mi-chemin entre Sidi Khelifa et Oued El Athmania (Mila), à un spectacle pour le moins surprenant pour un tel endroit : des estivants se prélassant sous des parasols devant une étendue d’eau ressemblant à s’y méprendre à une plage méditerranéenne.
Il s’agit en fait du barrage réservoir de Oued El
Athmania qui, rempli de quelque 30 millions de mètres cubes d’eau destinées à
l’alimentation en eau potable de la ville de Constantine et du sud de la wilaya
de Mila, s’est transformé en lieu de villégiature qui attire aussi, depuis
quelques mois, un nombre grandissant d’amateurs de pêche à la ligne.
Le
phénomène a commencé depuis qu’une nouvelle faisant état de la présence dans le
barrage de gros poissons s’est répandue comme une traînée de poudre, les
opérations d’aquaculture qui y ont été menées les mois passés par l’antenne de
la wilaya de la pêche commençant effectivement à porter leurs fruits.
Les
plaques d’immatriculation des voitures stationnées près du site indiquent que
les pêcheurs ne sont pas que des riverains mais se déplacent également depuis
des wilayas voisines comme Constantine et Sétif. Les pêcheurs approchés
expliquent la grande affluence que connaît le barrage, surtout les week-ends,
par la “profusion de poisson de bonne qualité”, comme en atteste Khaled, 30 ans,
qui affirme avoir pêché ici des poissons de 15 kg. Si certains pêchent pour le
plaisir et la détente que procure ce “hobby”, d’autres joignent l’utile à
l’agréable et tirent des revenus intéressants du poisson pêché en le vendant
lorsqu’il n’est pas destiné à l’autoconsommation.
Abdellah, qui vient pêcher ici
dès qu’il a un moment de libre, dément la réputation selon laquelle le poisson
des barrages et des oueds n’a pas un bon goût. Selon lui, il peut être plus
succulent que le poisson marin s’il “tombe entre des mains qui savent
l’assaisonner et le préparer”.
La pêche dans les eaux douces commence à faire
son chemin dans la wilaya de Mila comme une nouvelle donnée économique pouvant
s’adapter avec le caractère agricole de la région qui peut compter sur ses deux
grands barrages que sont Béni Haroun et le barrage réservoir de Oued El Athmania
pour développer cette activité.
D’ailleurs, et selon des informations
recueillies auprès de la direction de wilaya de la petite et moyenne entreprise,
l’activité de pêche dans les plans d’eau douce est sur le point de voir naître
la première micro-entreprise de pêche avec chalutier dont l’initiateur est un
jeune universitaire du sud de la wilaya.
Les riverains des barrages reconnaissent également que ces infrastructures commencent à avoir un impact favorable sur leur niveau de vie, notamment grâce à la nette amélioration de la qualité de la vie induite par une alimentation en eau potable de loin meilleure que par le passé.
Source : Liberté-Algérie
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