À Benslimane, la société française de centrales éoliennes Theolia compte
implanter la première usine au Maroc de fabrication de capteurs solaires.
Après le rachat en début d’année de la Compagnie
éolienne du détroit, avez-vous d’autres projets au Maroc ?
Jean-Marie Santander : Effectivement, nous travaillons actuellement avec Norweb du groupe Mifa sur de nouveaux projets dans le solaire.
D’ailleurs, nous sommes dans la phase de finalisation des accords avec cette entreprise spécialisée dans l’électrification des zones rurales.
Notre objectif est de développer des unités de production en étroite collaboration. Nous penchons d’ailleurs sur la construction d’une usine de fabrication de capteurs solaires à Benslimane.
Pour ce projet, le premier au Maroc, nous allons collaborer avec des experts allemands qui sont connus dans ce domaine. C’est dire que notre engagement ne se limite pas à l’éolien.
À propos de l’éolien, quels sont vos nouveaux projets ?
Nous nous intéressons particulièrement au futur parc éolien de Tarfaya. À ce sujet, nous avons signé au mois de juin dernier un partenariat stratégique avec le groupe émirati Taqa pour répondre à un appel d’offres international lancé par le Maroc pour la construction et l’exploitation de ce parc éolien de 300 mégawatts.
Dans la Compagnie éolienne du détroit, l’ONE s’est engagé à racheter la totalité de la production pendant les dix années à venir.
C’est un contrat à long terme qui nous lie avec l’Office national de l’électricité (ONE). En effet, avec une longue période de contrat de rachat de la production, les investissements dans les installations seront amortis plus rapidement. Pour le parc de Tarfaya, le contrat sera de 20 ans.
Theolia, qui a à peine quatre ans est devenu le 11ième producteur mondial d’origine éolienne. Nous avons commencé avec 6 millions d’euros le 13 août 2004.
Aujourd’hui, le groupe pèse 800 millions d’euros. En Bourse, Theolia compte près de 20.000 actionnaires dont 200 banques et fonds d’investissements. Ma part dans le capital de Theolia se limite à 5 %.
En plus de l’éolien et du solaire, vous venez de vous lancer dans l’agriculture au Maroc ?
Dans le programme de cession des terres de l’Etat, j’ai pu avoir trois fermes. Une ferme à Meknès où je compte cultiver des oliviers, la deuxième à Sidi Slimane pour y planter des orangers et la troisième à Sidi Kacem pour les semences.
Même avec ce projet, j’estime que je ne me suis pas trop éloigné du domaine de l’environnement !
Le Maroc veut augmenter le pourcentage d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables à hauteur de 10% en 2012 contre à peu près 1% actuellement. Est-ce possible ?
C’est possible. Vous savez, il faut avoir trois critères pour réussir ce genre de projet. Le vent, et il suffit juste d’étudier sa force et sa direction. Les capitaux, on peut les amener. Il reste la volonté politique et je pense qu’elle existe.
En témoigne d’ailleurs le discours de SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône. Le Souverain a souligné que le Maroc se doit de poursuivre résolument les efforts visant à faire des énergies alternatives et renouvelables la clé de voûte de la politique énergétique nationale. Le Maroc est béni des dieux. Il a du vent et du soleil.
Dans les mentalités actuelles, quand on parle d’électricité, on ne pense qu’à la production. Alors qu’en Europe, on pense aussi à la vente.
Le Maroc pourrait faire de même en profitant de l’interconnexion avec l’Espagne, et partant fournir d’autres pays de l’Europe.
Quel est l’avenir de l’éolien avec cette flambée des prix du pétrole ?
Certes, la flambée du prix du baril de pétrole a un impact sur le coût de revient des énergies fossiles et éoliennes. Avec un baril de pétrole qui flirte les 200 dollars, le coût de revient des énergies d’origine fossile sera plus cher que celui des énergies éoliennes.
Source : Aujourd'hui le Maroc
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