Plusieurs paramètres font que l'eau constitue aujourd'hui un défi majeur pour la région du Souss Massa Drâa. Ce défi est devenu un fait et une réalité dictée par des facteurs déterminés.
Il s'agit d'abord d'une forte augmentation de la consommation due au développement important de l'agriculture dans la région depuis les années soixante-dix.
Il s'agit ensuite d'une forte dépendance de cette activité de la disponibilité des eaux souterraines.
Et enfin d'une surexploitation de la nappe phréatique au-delà de ses capacités de recharge, qui engendre ainsi un abaissement du niveau piézométrique d'environ 2m par an, entraînant par conséquent l'assèchement des puits peu profonds.
Pour relever ce défi, les députés parlementaires de la Région ont procédé à l'examen des moyens pour surmonter ce handicap. Ils suggèrent la réalisation d'une station de dessalement des eaux de mer, une solution structurante et durable afin de résoudre ce problème qui menace la région dans toutes ses composantes, son environnement et son économie.
Les solutions antérieurement envisagées et mises en vigueur, pour faire face à la problématique de la raréfaction des ressources hydriques, en vue d'assurer le développement économique de la région, il faut le rappeler, dérivent essentiellement des recommandations de la 9ème session du Haut conseil de l'eau et du climat tenue à Agadir, sous le Haut patronage effectif de S.M. le Roi Mohammed VI, le 21 juin 2001, se résumant dans la validation du plan directeur du développement des ressources hydriques au bassin hydraulique du Souss Massa.
Et également dans le recours aux procédures débouchant dans l'appui et le renforcement des infrastructures hydrauliques, au système d'irrigation goutte à goutte et aux cultures valorisantes et moins consommatrices d'eau.
Des études ont été effectuées à ce propos évaluant l'opportunité de ces mesures.
Aussi des conventions ont-elles été signées et opérationnalisées dans un cadre participatif et partenarial entre le conseil régional SMD, le ministère de l'Agriculture et des Pêches maritimes, l'agence du bassin Souss Massa, le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement et bien d'autres parties concernées.
Toutes les mesures déjà prises se sont avérées circonstancielles et partiellement efficaces. En revanche il faut, également, recourir aux procédures alternatives les plus structurantes et les plus efficaces.
Dans ce sens, la région a connu, au cours des dernières décennies, la création de plusieurs stations de traitement des eaux usées au niveau des communes de Bensergao, Drarga, Lemzar et autres.
Et ce dans la perspective de remédier à la pollution des eaux de mer et des rivières.
Ces eaux recyclées sont exploitées dans l'irrigation des espaces verts et dans l'alimentation des nappes hydriques.
Mais, il faut le retenir, le dessalement des eaux de mer demeure le choix stratégique et durable pour la sauvegarde du Bassin Hydraulique du Souss Massa, dans la mesure où les eaux de mer dessalées sont dotées d'une haute qualité et peuvent être exploitées dans l'approvisionnement des périmètres urbains et périurbains en eau potable et dans l'usage industriel et agricole.
Et pour leur adoption à ces usages, elles sont soumises à ladite technique Osmose inverse, consistant en l'isolation des eaux trop salées de celles qui le sont moins.
Et pour les eaux souterraines, qui sont, elles aussi, de haute qualité et pouvant être exploitées dans les mêmes usages - agricole en l'occurrence, et celui industriel et touristique après l'extraction des nitrates de cette substance vitale.
Pourtant la technique Osmose inverse est jugée la plus adéquate en comparaison avec les autres méthodes d'ordre biologique et électrique.
Le dessalement des eaux souterraines engendrent, néanmoins, une problématique d'ordre technique et environnemental, se manifestant essentiellement dans le cumul des décharges des sels extraits des eaux.
Ceci privilégie le recours au dessalement des eaux de mer, en parallèle duquel une opération simultanée s'effectue et qui consiste en le transport des sels extraits et leur versement dans des zones lointaines au large de la mer.
L'écartement, voire le rejet des solutions radicales et structurantes et le contentement du recours aux procédures, mises en vigueur aujourd'hui, et qui sont exclusivement liées à la gestion et à l'économie de l'eau, au développement des ressources en eau souterraines et à celui des ressources en eau superficielles et à la recherche scientifique au terme de la valorisation de l'eau dans le domaine agricole, ne combleront, en aucun cas, la carence enregistrée au niveau des nappes hydriques du bassin, notamment celles de Chtouka et du Souss qui sont en voie de tarissement.
La contribution de ses solutions se limite, effectivement, dans l'atténuation de la consommation des eaux, sans aboutir à la résolution exhaustive du problème persistant.
L'Etat est appelé, aujourd'hui plus qu'avant, à instaurer une politique plus clairvoyante et plus engagée en matière de maîtrise de la situation, à travers le lancement du projet de la station de dessalement des eaux de mer.
Qui est d'ailleurs la seule solution radicale et durable qui puisse remédier à une situation qu'on ne peut qualifier que de lamentable.
Sans quoi, la région risque des déséquilibres environnementaux entraînant des répercussions néfastes sur la flore et la faune et une détérioration de la situation socio-économique de la région.
Ce qui pourrait engendrer des tensions sociales, résultant du chômage et de la perte de milliers de jours de travail, dans le secteur agricole, notamment, et au niveau d'autres secteurs qui lui sont liés.
Les députés parlementaires de la région ont souligné qu'à travers les études techniques, on peut prévoir le coût de production.
Ces études permettent, donc de trancher dans la détermination des choix techniques relatifs à la mise en place de la station de dessalement des eaux de mer, à ses dimensions et à sa capacité de production.
Elles permettent, en outre, l'évaluation de la nature de ces eaux et de leur niveau de qualité.
Comme elles contribuent au choix exhaustif de l'énergie qui peut être utilisée dans l'alimentation de la station.
Car, tenant en considération les caractéristiques de la région, on ne doit pas exclure la possibilité du recours aux énergies alternatives, telles que l'énergie solaire ou autres.
Source : le Matin
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