Lorsque les compagnies d’assurances et les hôpitaux ne sont pas sur la même longueur d’onde, c’est le patient seul qui paie plein tarif.
Dernièrement, plusieurs malades ont confié avoir été refoulés à la porte de certains hôpitaux. Pour être admis dans l’établissement, ils avaient été invités à verser une caution ou un acompte bien que détenant une police d’assurance-maladie en vigueur couvrant les services hospitaliers et ambulatoires.
C’est que le torchon brûle depuis plusieurs mois entre les compagnies d’assurances et les hôpitaux. Depuis le début de l’année, l’un après l’autre, les hôpitaux des différentes régions du pays ont adressé des correspondances à chacune des compagnies d’assurances opérant sur le territoire national pour lui signifier une majoration des tarifs appliqués.
Cette majoration des prix varie entre 7 et 20 % suivant la nature du service prodigué, relève un assureur.
S’il reconnaît l’existence d’une cherté de vie, ce dernier estime cependant inconcevable de modifier des contrats d’assurances en cours. D’après lui, toute hausse des tarifs devrait être « raisonnable » et surtout « graduelle ».
Il avoue que les négociations menées jusqu’à ce jour avec les opérateurs du secteur hospitalier n’avaient pas abouti. Certains établissements ont opté pour l’escalade et refusent les patients qui ne paient pas à l’avance leur séjour à l’hôpital.
L’assureur précité estime que les opérateurs du secteur sont dans une situation compromettante, se trouvant pris entre l’enclume et le marteau.
Plusieurs compagnies d’assurances sont en train de demander à leurs clients de s’acquitter des frais hospitaliers en attendant d’être remboursés à leur tour.
Ce qui n’est pas pour plaire aux souscripteurs de polices d’assurances qui ont payé les primes exigées pour avoir la tête tranquille.
Le président de l’Association des compagnies d’assurances (ACAL), Abraham Matossian, affirme que les assureurs forment un front uni pour régler ce contentieux.
Le comité médical au sein de l’ACAL est bien disposé à se mettre autour d’une table de dialogue et à opérer « de légères corrections de coûts » sur base d’études actuarielles, dit-il. Le patron d’al-Mashreq Insurance estime que les compagnies d’assurances sont prêtes aussi à un forcing si l’autre partie campe sur « des positions arbitraires ».
« Les compagnies d’assurances représentent la partie qui paie les tarifs
hospitaliers les plus élevés parmi les organismes qui offrent une couverture de
santé (CNSS, ministère de la Santé…) », fait-il valoir.
Abraham Matossian
insiste sur le fait que « les compagnies d’assurances représentent le bol
d’oxygène des hôpitaux puisqu’elles sont les plus promptes à s’acquitter de
leurs dus vis-à-vis des établissements hospitaliers en comparaison avec les
autres organismes offrant une couverture de santé ».
Le syndicat des propriétaires d’hôpitaux et l’ordre des médecins de Beyrouth avaient publié, il y a quelques jours dans un quotidien arabe, un communiqué dans lequel ils avaient souligné que le coût de l’hospitalisation au Liban a été traité dans le cadre de nombreuses études effectuées par les parties concernées par le secteur de la santé.
Selon ces études, la facture hospitalière au Liban représente 650 millions de dollars, soit une moyenne de 160 dollars par habitant. Ce qui représente un chiffre faible compte tenu de la qualité des services hospitaliers fournis.
En dépit des lacunes du système hospitalier en vigueur, le coût de l’hospitalisation par habitant au Liban est nettement inférieur à celui appliqué en France où la facture hospitalière annuelle est de 108 milliards 500 millions de dollars, soit 4,34 % du PIB contre 2,6 % du PIB du Liban, lit-on dans le communiqué.
Source : l'Orient-Le Jour
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