L'Egypte connaît une croissance économique en forte progression depuis 2004. La croissance réelle pourrait osciller entre 7 et 8% par an pour les années à venir.
L'Egypte connaît une croissance économique en forte progression depuis 2004. La croissance réelle pourrait osciller entre 7 et 8% par an pour les années à venir.
Cette médaille a un revers, en l'occurrence un taux d'inflation élevé. Outre la croissance économique, les prix ont augmenté.
La perte de pouvoir d'achat a récemment suscité de nombreuses manifestations de protestation.
Pour poursuivre sur la voie du boom économique sans risquer une inflation excessive, il est essentiel d'améliorer le climat de confiance pour les entreprises, d'accroître les investissements et de renforcer l'efficacité des dépenses publiques.
Compte-tenu de ces circonstances, la SA Ducroire maintient le risque commercial lié aux débiteurs individuels dans une catégorie élevée et souligne qu'une détérioration du climat des affaires est possible du fait de la hausse des prix alimentaires et du coût de la main-d'œuvre.
Dans son dernier rapport « Doing Business », la Banque Mondiale fait l'éloge de l'Egypte, qu'elle qualifie de « championne des réformes ». Ainsi, en 2006, la douane et la General Organization on Export and Import Control ont harmonisé leur réglementation.
Le FMI, lui aussi, exprime sa satisfaction quant à la libéralisation de l'économie et au déroulement du processus de privatisation. La Banque d'Alexandrie a été privatisée en 2006, et la Banque du Caire (BdC) devrait suivre le même chemin cette année.
Au départ, les analystes ne cachaient pas leur scepticisme à l'égard de la privatisation de la BdC, caractérisée par un taux élevé de créances douteuses. Les pouvoirs publics ont alors pris des mesures destinées à en faciliter la privatisation.
De manière générale, le taux de créances douteuses dans les livres des banques publiques reste élevé. Selon des sources officielles, les créances douteuses varient autour de 25% dans le secteur public. Le pourcentage réel oscille vraisemblablement entre 35 et 50%.
Il semblerait que l'opinion publique soit réticente à l'idée d'une politique de privatisation trop poussée. C'est pour cette raison que le gouverneur de la Banque centrale a annoncé que l'État avait décidé de conserver la Banque Misr et la Banque Ahli, les deux plus importantes banques publiques, totalisant une part de marché de 41%.
Grâce à l'augmentation des recettes publiques et à la progression limitée des dépenses sous forme de rémunération des fonctionnaires et de subventions, l'État égyptien a su réduire son déficit budgétaire.
C'est ainsi que l'exercice budgétaire 2006/2007 s'est clôturé sur un déficit de 5,2% du PIB, contre 7% pour l'exercice 2004/2005. À brève échéance, il n'est pas réaliste d'espérer des économies supplémentaires ni de nouvelles réductions des subventions.
Le prix du pain semble avoir augmenté de 50% au cours des 12 derniers mois. Une des revendications lancées au cours des récentes manifestations de protestation était l'augmentation du salaire minimum à 1200 livres égyptiennes.
En avril, les autorités ont décidé d'augmenter le budget destiné aux subventions, et d'accorder aux fonctionnaires une importante augmentation. Des dépenses supplémentaires ont également été prévues pour les enseignants et pour le personnel médical.
Ces décisions ne manqueront pas de provoquer une nouvelle hausse des dépenses publiques, susceptible de contrarier la baisse de la dette publique.
La libéralisation et la croissance économiques ont entraîné une forte croissance des importations de marchandises et donc un déficit de la balance commerciale. Les importations proviennent essentiellement des États-Unis, de Chine, d'Allemagne et d'Italie.
L'Egypte importe essentiellement des biens d'investissement et des produits semi-finis, mais également des produits alimentaires. Le pays compte plusieurs secteurs d'avenir : la pétrochimie, le gaz et le pétrole, la construction et l'infrastructure (transport et logistique), le tourisme et les télécom.
Plus de 10% des exportations égyptiennes sont destinées aux États-Unis, mais l'Union européenne constitue une destination d'exportation plus importante encore (surtout l'Italie et l'Espagne). Un ralentissement de la croissance économique mondiale, aboutissant à une récession tant aux États-Unis qu'en Union européenne pourrait entraîner un recul des exportations égyptiennes.
Cela pourrait également peser sur le développement touristique du pays, surtout en cas de remise en question de la stabilité intérieure. Cela étant, les revenus du secteur touristique progressent sans discontinuer depuis cinq ans malgré les attentats à la bombe dans des sites touristiques très fréquentés.
Les rapatriements de fonds par les particuliers constituent également une source importante de devises, de même que les considérables droits de péage encaissés grâce au canal de Suez.
L'assise assez large de l'activité exportatrice pourrait s'avérer insuffisante pour combler un possible déficit de la balance des paiements en 2009. Un tel déficit pourrait cependant être comblé par des investissements directs en provenance d'Europe, des États-Unis, des États du Golfe et de Chine.
Les investissements étrangers directs ont sensiblement progressé depuis 2004, en particulier dans le secteur financier et dans la pétrochimie. En 2006, ils représentaient environ 10 milliards de dollars (soit 9,4% du PIB).
Une éventuelle dégradation du climat économique pourrait inquiéter des investisseurs étrangers potentiels. Cette hypothèse n'est toutefois retenue pour l'instant, et l'on table donc sur un solde positif de la balance des paiements pour les années à venir.
La position de liquidité extérieure et la solvabilité sont actuellement favorables. Malgré l'augmentation des frais d'importation, les réserves en devises couvrent près de 7 mois de frais d'importation. La dette extérieure est relativement réduite ; elle ne représente cette année que 27,3% du PIB et 80,4% des recettes en devises. Elle va vraisemblablement baisser en pourcentage du PIB et des recettes en devises.
La situation vis-à-vis de l'étranger était moins favorable à la fin des années ‘80, lorsque la balance des paiements était déficitaire. À deux reprises, en 1986 et après la guerre du Golfe de 1991, l'Egypte a dû faire appel au Club de Paris pour rééchelonner sa dette extérieure. Actuellement, le pays respecte à la lettre les engagements pris à cette occasion.
Pour les opérations commerciales courantes, le délai de paiement moyen s'élève à 3 mois, et le recours à une ULC (Unconfirmed Letter of Credit) ou à l'assurance-crédit est recommandé.
En Egypte, les contacts personnels revêtent une grande importance dans les relations commerciales. Il n'est pas habituel de déléguer, les négociations restent formelles, et l'on attache une grande importance aux formules de politesse et à l'usage des titres des interlocuteurs.
Bien entendu, tout entretien pourra commencer par quelques échanges informels sur des sujets généraux, en prenant soin d'éviter des sujets sensibles tels que la politique intérieure. En dépit des réformes, la bureaucratie reste pesante et il sera prudent de subordonner la conclusion de contrats à l'obtention d'avis juridiques.
C'est ce qui apparaît également à la lecture du classement « Ease of doing business » de la Banque mondiale, où l'Egypte, pourtant « championne des réformes », n'arrive pas encore à s'extraire de la deuxième moitié du classement (126e sur 178 pays). Transparency International publie chaque année une liste qui reflète le niveau perçu de corruption des différents pays.
En 2007, l'Egypte se situait en 105e position (sur 179 pays ; le Danemark figure en tête de classement, tandis que la Somalie est lanterne rouge).
Source : CFO-News
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