Au vu de ses potentialités, le Maroc se considère comme un "pôle d'attractivité" pour les entreprises étrangères. Pour optimiser son attrait pour les investisseurs ...
Au vu de ses potentialités, le Maroc se considère comme un "pôle d'attractivité" pour les entreprises étrangères. Pour optimiser son attrait pour les investisseurs et bénéficier des jeunes qui font leur entrée sur le marché du travail, le Maroc paiera les frais de formation de milliers de nouveaux salariés de "l'offshoring" dans douze secteurs spécialisés.
De nombreuses sociétés occidentales ont déjà bénéficié de coûts de la main d'oeuvre moins chers en délocalisant dans des pays étrangers, un processus appelé "externalisation".
Pour développer ce secteur et positionner le pays comme une destination de choix pour les entreprises étrangères, le Maroc envisage de lancer un vaste programme de formation, de manière à pouvoir fournir une main d'oeuvre qualifiée.
"Ce secteur est au centre des intérêts car il regorge de potentialités de développement en raison de la forte demande en prestation de services qui émanera au cours des dix prochaines années des pays européens", a déclaré le Premier Ministre Abbas El Fassi à l'issue d'une première réunion du Conseil Stratégique de l'Offshoring, mercredi 19 mars.
M. El Fassi, qui préside ce comité composé de représentants du gouvernement et de directeurs généraux d'entreprises, a ajouté: "Le Maroc est un pôle à forte attractivité pour de nombreuses sociétés désireuses de délocaliser."
Le secteur de l'externalisation envisage de jouer un rôle important dans l'objectif du Maroc de stimuler son PIB de plus de 110 milliards de dirhams et de créer 100 000 emplois à l'horizon 2015.
Selon le Ministre du Commerce et de l'Industrie, Ahmed Reda Chami, un grand nombre d'opérateurs internationaux se sont déjà établis dans le pays et ont signé des protocoles d'accord avec le gouvernement marocain.
Cinq régions sont destinées à accueillir les professionnels de l’offshoring : Casablanca, Rabat, Tanger, Fez et Marrakech.
A Casablanca et Rabat, quelque trente-cinq sociétés ont déjà signé des contrats de bail. "Nous avons fait un grand progrès dans ce domaine", a indiqué M. Chami, ajoutant que l'afflux des entreprises étrangères avait permis de créer 5 300 emplois.
Pour faire croître ce secteur, un programme de formation à grande échelle est toutefois nécessaire, a déclaré un membre du Conseil de l'offshoring.
Mohammed Lasri, qui dirige un parc d'entreprises dédiées entièrement aux investisseurs en externalisation, a expliqué à Magharebia: "Il faut également travailler sur l’aspect des ressources humaines pour avoir des lauréats de haut niveau, capables de suivre le rythme du travail à long terme."
Un programme national destiné aux salariés de l'offshoring envisage de former 22 000 diplômés d'ici 2009 dans douze secteurs spécialisés.
L'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), l'Agence Nationale pour la Promotion de l'Emploi et des Compétences (ANAPEC) et des universités marocaines s'associeront avec l'Etat dans le cadre de ce programme de formation.
En outre, l’Etat prendra en charge la totalité des frais de formation d’un programme d’assistance à la formation pour les jeunes embauchés pour la première fois. Ce montant pourrait atteindre 65 000 dirhams par personne sur une durée de trois ans.
Sur le volet fiscal, les entreprises installées dans les zones offshore bénéficieront d’une contribution de l’Etat limitant la charge fiscale de l’impôt sur le revenu pour les salariés et offrant une exonération totale de l'impôt sur les sociétés pour les cinq premières années.
Au vu de la concurrence intense pour les investissements offshore, ces mesures devraient placer le Maroc dans une position favorable, affirment les responsables.
L'économiste Majidi Abderrahim reconnaît que le Maroc sera certainement compétitif. Mais il souligne toutefois que le gouvernement devra étendre l'application de ces mesures incitatives.
"Il faut réfléchir à généraliser les facilités au niveau d’autres zones non dédiées à l’offshoring, de manière à ce que les investissements soient cohérents."
Source : Magharébia
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