Dans environ deux mois, les enseignes Monoprix et Géant auront disparu du paysage libanais.
Dans environ deux mois, les enseignes Monoprix et Géant auront disparu du paysage libanais.
Elles seront peut-être remplacées par The Sultan Center, au nom du groupe koweïtien qui vient d’acheter les actifs des supermarchés à Achrafieh, Verdun, Jnah, Zouk et Baabda, ainsi que ceux du Géant Casino, au City Mall. Le tout pour 97 millions de dollars.
Il y a près de dix ans, la société Admic ouvrait les premiers BHV et Monoprix au Liban, après en avoir obtenu les franchises auprès du groupe français Galeries Lafayette.
En quelques années, la compagnie, principalement détenue par la famille Abchee, s’est imposée en tant que leader de la grande distribution au Liban, avec près de 1 600 salariés.
Pour ce faire, Admic a vu grand, ou plutôt « géant », en multipliant les investissements. Avant de céder une partie de ces actifs au groupe koweïtien, Admic gérait cinq grandes surfaces sous l’enseigne Monoprix, deux BHV, et un Géant (franchise du groupe Casino) au City Mall, dont il est aussi actionnaire.
Et ce alors que le marché local ne cessait de se rétrécir sous l’effet des tensions politico-sécuritaires et la désertion des touristes.
Après la guerre de juillet, les difficultés se sont accentuées. La Société financière internationale (SFI), bras privé de la Banque mondiale, a injecté 20 millions de dollars dans la compagnie pour lui permettre de remplacer une dette de court terme coûteuse par un financement de long terme, de nature à soutenir son expansion.
Cette expansion n’est pas remise en cause aujourd’hui, a affirmé le PDG de la société, Michel Abchee, à L’Orient-Le Jour, en évoquant toutefois « un changement de cap ».
Ce nouveau cap est plutôt régional, notamment avec un projet de Galeries Lafayette à Dubaï.
Au Liban, la société continuera à exploiter le BHV et le City Mall. Mais pour assurer la pérennité de ces activités, le groupe qui détient Admic a besoin de se diversifier géographiquement, a-t-il poursuivi.
Car à court comme à moyen et long terme, le développement au Liban paraît plus problématique que dans d’autres pays de la région.
Si le groupe koweïtien The Sultan Center, lui, est disposé à investir 97 millions de dollars au Liban, c’est parce que ses risques sont déjà diversifiés.
Dans la grande distribution, par exemple, il est présent au Koweït, en Jordanie et à Oman.
« Nous avons fait de notre mieux pour garder l’image et le savoir-faire des enseignes Monoprix et Géant-Casino, a souligné Michel Abchee.
La vente des actifs a été une opération commerciale et financière très satisfaisante. Nous avons aussi réussi à garantir la continuité des relations avec les fournisseurs et l’absence d’un plan social. »
Selon lui, tous les salariés seront répartis entre Admic et The Sultan Center. La société libanaise conserve les enseignes, mais sans pouvoir les exploiter durant un certain temps.
Et à ceux qui s’inquiètent sur la santé financière de la société, Abchee répond que « le groupe se porte très bien », avec un chiffre d’affaires stable en 2007.
« Nous poursuivons notre expansion, sauf que notre vision dans ce domaine est plus large qu’avant », a-t-il conclu.
Source : l'Orient-le Jour
Si économiquement, la nouvelle se justifie, ne peut-on pas également voir dans la dispariton de ces enseignes au Liban un recul de la présence française dans la région ?
Rédigé par : niko | dimanche 20 avr 2008 à 14:58